Co-existence, dialogue, détente: vocabulaire du brigand rouge pour dissiper toute défiance
Mes bien chers amis,
On parle beaucoup ces années-ci de coexistence, de dialogues, de détentes dans la guerre froide entre l'Est et l'Ouest; tous ces mots-là nous viennent des communistes de Moscou. Ils sont propagés pour endormir le monde encore libre, pour faire tomber toutes défiances pendant qu'eux, les communistes, continuent leur travail de sape et de conquête sans avoir à tirer en coups de fusils.
En disant cela je n'invente rien. Écoutez ce qu'a dit de la coexistence Lénine lui-même, le chef de la révolution bolchéviste, toujours considéré et honoré par les communistes comme leur maître à penser. Lénine disait :
" Nous, communistes, maîtres de la Russie, nous devons pratiquer la coexistence avec les autres nations jusqu'à ce que nous soyons assez forts pour les dominer par la révolution mondiale. Nous ne sommes pas pacifistes; les grandes questions politiques ne peuvent être résolues que par la violence. Il est inconcevable que le communisme et la démocratie puissent exister côte-à-côte dans le monde; inévitablement, l'un doit périr. "
Dans les vues de Lénine et de ses successeurs, c'est évidemment notre monde libre qui doit périr et c'est le communisme qui doit régner sur toute la planète. Les communistes ont même réussi à faire répéter par une foule d'intellectuels occidentaux que cette fin est inévitable, qu'elle est dans le sens de l'Histoire, ce qui est bien le meilleur moyen de décourager toute résistance. Lénine mourut en 1924 mais avant sa mort il traçait les grandes lignes des conquêtes communistes à venir :
" Nous nous emparerons premièrement de l'Est de l'Europe, disait-il, puis des masses de l'Asie, nous encerclerons ensuite les États-Unis, dernier bastion du capitalisme. Nous n'aurons même pas à attaquer; le continent américain tombera entre nos mains comme un fruit mûr. " Ainsi parlait Lénine. Les deux premières parties de ce programme sont réalisées ou presque par la conquête de la Chine et par l'envahissement graduel du reste des pays asiatiques. La troisième partie – celle qui doit prendre l'Amérique comme un fruit mûr - ne semble point du tout impossible quand on considère les infiltrations communistes dans les hautes sphères à Washington et quand aux États-Unis et chez-nous au Canada aussi, le confort matériel semble être la seule préoccupation du grand nombre.
La coexistence va parfois jusqu'à l'embrassade, comme en 1959 lors de la tournée triomphale de Khrouchtchev aux États-Unis. L'assassin de huit millions d'Ukréniens y fut reçu et honoré à Washington et dans vingt cités américaines, accueilli comme un frère au domaine privé du président à Gettysburg, Eisenhower fit même asseoir ses petits-enfants sur les genoux de l'assassin pour une photo dont il disait avec fierté : " Voilà une scène qui fait du bien au cœur et que tout américain voudrait voir prendre place entre ses petits-enfants et l'étranger. " C'est cet étranger-là qui devait se moquer publiquement d'Eisenhower quelques mois plus tard et qui disait aux occidentaux : " Nous vous enterrerons. Vos petits-enfants vivront sous un régime communiste. "
On pensera ce que l'on voudra de la valeur de ces déclarations de Lénine, de Khrouchtchev et des autres pontifes du Kremlin, mais hélas, les faits sont là pour démontrer que sons l'étoile de la coexistence, le communisme avance et le monde libre recule. On sait comment la fin de la deuxième guerre mondiale plaça onze pays d'Europe sous le joug communiste et comment peu de temps après c'est la vaste Chine avec ces sept-cent millions d'habitants qui embrassaient le credo et les méthodes de Lénine et de Staline mais la grande tache rouge ne s'est pas arrêtée là. Elle a continué et continué encore de s'étendre, grignotant le monde libre en maints endroits à la fois et pénétrant de son esprit les pays où le communisme ne s'est pas encore installé politiquement.
Le 1er décembre dernier, le sénateur Todd des États-Unis, dans un discourt où il repassait seulement les neuf dernières années, énumérait des faits qui montrent bien cette avance du communisme sous les yeux distraits d'un monde qui dort ou qui s'amuse tant qu'il ne se croit pas directement menacé. Je vous invite à lire de larges extraits de ce remarquable discourt du sénateur Todd dans notre journal Vers Demain du mois de juin sous le titre Le gagnant de la guerre froide c'est le communisme. Vous y verrez cités entre autres, l'écrasement des patriotes hongrois en 1956 avec 25,000 morts dans la seule ville de Budapest, l'ultimatum de Khrouchtchev au sujet de Berlin en 1958, l'instauration du communisme à Cuba par Castro en 1959, l'envoi par la Russie de matériels militaires et d'experts en guérilla aux communistes de Laos en 1960, l'érection du mur de Berlin en 1961, les missiles nucléaires installés à Cuba en 1962 et retirés seulement avec la garantie que le gouvernement américain empêcherait toute invasion de Cuba à l'avenir, protégeant ainsi le régime Castro contre tout effort de la part des patriotes cubains hors de leur pays, l'envoi d'armes soviétiques au gouvernement algérien de Ben Bella et les menées soviétiques pour exciter les Algériens contre les Marocains, une série d'émeutes organisées par les communistes à Panama en décembre 1963 et, en l'année 1964, les communistes ont redoublé leurs activités un peu partout : au Viet Nam, le Vietcong communiste appuyé par le Viet Nam Nord communiste avec des armes soviétiques et chinoises a terrorisé le Viet Nam Sud anti-communiste et occupé presque la moitié de ce pays.
Au Laos, les communistes multiplient les violations du Traité de Genève qui neutralisait ce pays; à date, 14 violations déjà. À Jakarta en Indonésie, le vice-premier ministre soviétique Mikoïan a encouragé les Indonésiens à envahir la Malaisie et leur a promis de l'aide militaire russe.
En Afrique, les communistes se sont emparé du pouvoir à Zanzibar dont ils font un foyer de propagande-radio en langue africaine pour formenter la subversion sur tout le continent noir. Ils excitent le terrorisme sanglant au Congo et ailleurs. Le premier ministre de la Chine Rouge Zhou Enlai a fait une tournée des États arabes et noirs promettant de l'aide à ceux qui s'orienteront vers le communisme. En Amérique Latine, continuation de la propagande castriste. Un seul point réconfortant dans la guerre froide : au Brésil, l'échec du complot monté par les communistes sous le nez et avec l'appui du gouvernement Goulart pour saisir le pouvoir par la violence, le pays ne fut sauvé de la dictature rouge que juste à temps par le soulèvement d'éléments sains qui gagna l'appui de l'armée. Pour cette défaite du communisme au Brésil, voir le récit qu'en a fait Vers Demain du 15 mars 1965 où l'on met en évidence la part importante qu'y prirent les femmes avec leurs prières, leurs chapelets, leurs marches dans les rues.
C'est deux jours seulement avant la date marquée par les communistes pour le déclenchement de leur révolution minutieusement organisée que le Brésil fut sauvé de cette catastrophe. Nous attribuons ce salut à la Vierge Marie elle-même en réponse à la croisade de prières des centaines de milles Brésiliennes qui surent prendre les moyens recommandés par la Reine du ciel et du monde aux enfants voyants de Fatima.
Mais le communisme ne désarme pas, pas plus que ne désarme le démon, pas plus après un échec qu' après une victoire. Et aujourd'hui même en 1965, le communisme est encore à l'oeuvre sur tous les champs de subversion et de chaos mentionnés dans le discourt du sénateur Dodd. Ils intensifient même leurs actions et que ce soit en Asie, en Afrique ou en Amérique Latine, ils trouvent le moyen de se faire donner raison ou au moins de faire donner tort à leur adversaire par des brasseurs d'opinions du monde libre.
Dans le journal Le Devoir par exemple, Jean-Marc Léger présente les Américains comme étant les agresseurs au Viet-Nam et il n'est pas le seul. Dans le même journal, Teinturier donnait raison aux égorgeurs du FLM en Algérie. Wiznitzer voudrait que les Américains prennent comme interlocuteur au Viet Nam non pas le gouvernement légitime mais les rebelles du Viet Cong communistes. Pour ces journalistes là il faudrait livrer toute la péninsule indochinoise au communisme. La même chose pour l'intervention à Saint Domingue en vue d'empêcher l'établissement d'une autre Cuba dans cette île.
Lénine jugeait qu'il n'y aurait pas besoin de porter la guerre en Amérique du Nord, que le communisme n'aurait qu'à cueillir ce pays comme un fruit mûr. On voit en effet le communisme y conquérir les esprits par les journaux, par la radio, par la télévision, par des intellectuels et des politiciens qui se gardent bien de se présenter comme communistes, qui n'appartiennent probablement pas au parti communiste mais qui en sont comme un aspect des Tiers-ordres et nos gouvernements, même celui de la catholique province de Québec, chose qui depuis 1960 forgent des lois qui mènent directement à l'état totalitaire. Et répétons-le, les hommes de droites qui boudent le Crédit Social n'ont rien à opposer au communisme sur le plan économique que le capitalisme financier pourri actuel. Autant dire qu'ils ont les mains vides. Il ne faut pas être surpris de leur molle opposition. Ils n'ont pas encore vu que toutes les centralisations, toutes les étatisations, toutes les planifications qui nous préparent la dictature technocratiques donnent pour ce justifier le fait que les individus, les familles, les commissions scolaires, les gouvernements locaux sont financièrement incapables de remplir eux-mêmes leurs fonctions et plutôt que de joindre leurs voix à celles des créditistes pour réclamer la correction de cette incapacité financière, ils laissent le gouvernement établir graduellement à une allure croissante le socialisme d'état qui avec le laïcisme lui-même aussi en croissance fera le communisme intégral.
Il ne s'agit nullement là d'un sens fatal de l'Histoire. Le sens de l'Histoire dépend pour le bien et pour le mal de l'action de ceux qui s'en occupent. Les premiers chrétiens changèrent remarquablement le sens de l'Histoire. Jeanne d'Arc changea le sens de l'Histoire. Combien d'autres encore. Cela peut se faire aujourd'hui aussi pour conduire à un monde meilleur mais il lui faut des saints, il lui faut des patriotes, non pas des vendus, des attachés, des embourgeoisés, non pas des égoïstes qui ne connaissent d'autres moteurs que celui de l'argent ou des honneurs ou la soif de domination. Des saints, des patriotes demandons-en au Ciel et efforçons-nous d'en être nous-mêmes. Le salut du pays et du monde en dépend.