Mes biens chers amis,
Le sujet de notre conférence aujourd’hui sera : pourquoi les hommes et les femmes doivent-ils s’habiller ? La réponse :
Radio Canada m’a invité à me faire questionner sur les ondes au sujet de la modestie dans le vêtement dont vers demain se fait un apôtre. Radio Canada n’a pas reproduit l’entrevue en entier ; il en a coupé les trois quarts, de sorte qu’il n’a pas rendu justice à nos idées exprimées. Il fallait s’y attendre. Les annonceurs de radio canada ne sont pas précisément les amis de vers demain, ni de la modestie. Et quand ils nous invitent, ils sont ordinairement prêts à nous tendre un piège.
En faveur de la modestie dans le vêtement, il y a à faire valoir des principes d’ordre, une stratégie de protection et des notions d’arts. De nos jours, les grandes tribunes publiques de la radio-télévision, des journaux, des magazines et des livres sont dominées par l’inspiration et les manœuvres de trois démons honteusement régnants : le démon du matérialisme, le démon de la haine de la personne humaine et le démon de la laideur.
Le mot mode vient du mot modestie. A l’origine des mots, la mode du vêtement a dû être l’expression de la modestie du vêtement. La modestie est une vertu d’humilité. La personne modeste est celle qui ne cherche pas à se faire valoir au milieu des autres. Celle qui ne prend pas plus de place que n’en requièrent ses responsabilités.
Dans la personne composée d’une âme et d’un corps, le corps est le second dans l’ordre des valeurs. Il est subordonné à l’âme. L’âme anime le corps, elle prime sur lui. Elle doit le contrôler, le conduire, le soumettre. L’âme est la reine, le corps est l’esclave. L’âme commande, le corps doit obéir pour que la personne soit en équilibre et qu’elle réponde aux lois du Créateur. Le corps est le second. Sa place est la seconde et non pas la première. C’est le corps que je vois, mais il doit se tenir dans l’ombre, dans l’humilité. Il ne doit pas prendre la vedette. Au contraire, l’attitude et le vêtement du corps doivent être telles qu'ils dégagent l’âme, lui donnant la première place, la place la plus importante.
Le vêtement habille le corps, il le couvre pour le voiler. Si le vêtement découvre le corps, s’il le dévoile, s’il le met en évidence, le vêtement n'atteint pas son but qui est de voiler. Le vêtement est faux, alors, il est pervers, il est immodeste, il est indécent. Il donne au corps plus d’importance qu’il n’en a, il fait le corps prendre la place de l’âme.
Le corps immodeste est un mal élevé, un effronté qui s’empare de la place d’honneur qui n’est pas la sienne. "Descendez plus bas mon ami le corps" ; pourrait-on lui dire comme le Seigneur aux convives de l’Évangile qui s’étaient placés au premier rang à la table et à qui la dernière place seule convenait. "Mon ami le corps descendez donc plus bas, allez-vous cacher en arrière. Un peu plus de discrétion, un plus décence, un peu de civilisation, de grâce. Ne faites pas le grossier personnage, ça vous est trop facile." Et c’est le visage qui reflète l’âme. Donc l’habillement d’une personne doit mettre le visage en valeur. Quand on regarde une personne bien habillée, naturellement on voit son visage, c’est lui qui nous attire. Si c’est vers le bas qu’on jette les yeux c’est que cette personne est mal habillée. Son vêtement ne tient pas compte de sa dignité humaine.
Le vêtement qui concourt à attirer le regard vers le sourire, vers le front (où se porte le diadème, signe de la majesté). Le vêtement qui est taillé de manière à élever la vue des autres mérite le qualificatif de vêtement respectueux. Ce vêtement est respectueux de la personne qui le porte et respectueux des autres personnes. C’est se manquer de respect à soi-même et c’est manquer de respect à autrui que de se présenter dans une tenue négligée. Que dire de ceux qui se présentent dans une tenue de chambre de bain ? Les autres ont le droit d’exiger que notre rencontre soit une ascension, qu’elle parle à leur intelligence et non pas à leurs sens et leurs façons.
Et si on doit s’habiller par souci de l’ordre établi par le Créateur, ordre qui est la dignité de la personne humaine, on doit aussi s’habiller par pudeur. Qu’est-ce que la pudeur ? Voici la définition splendide qu’en donne le pape Pie XII :
"La pudeur," dit le pape, "quel que soit son origine, se fonde sur la tendance innée et plus ou moins consciente de chacun à défendre contre la cupidité générale d’autrui, un bien physique personnel, afin de le réserver avec une plus grand choix de circonstance au sages buts du Créateur placé par Lui sous la protection de la chasteté et de la pudicité." Fin des paroles du pape.
Quelle extraordinaire définition de la pudeur, mes amis ! La pudeur est une muraille de défense. Elle est un rempart, une protection qui préserve le corps humain contre des attaques possibles des effrontés, des impurs, des adultères, des jouisseurs, des sadiques, des barbares.
Mon corps est ma propriété physique et la seule qui me reste en propre en notre siècle de voleurs puisque les financiers et les taxeux m’ont dépouillé de ma maison, de mon entreprise, de ma famille, de mes enfants. Il ne me reste plus que mon corps en propre.
Hé bien ! les voleurs ne sont pas encore rassasiés. Ils veulent me prendre même mon corps. La preuve : la pudeur, cette dernière défense de ma dernière propriété est attaquée de toute part par une mode perfide et par des voies infâmes. La pudeur qui fut le rempart de protection du corps humain contre la cupidité générale d’autrui, elle est disparue maintenant. La muraille de la pudeur s’est effondrée.
Mon corps ne m’appartient plus. Je suis volée de tout. Le communisme est vainqueur même en nos pays soit-disant libre, puisque le communisme, c’est le voleur des corps. La franc-maçonnerie a volé mon âme. Le capitalisme a volé mes biens. Le communisme s’en vient pour voler mon corps. Le démon de la haine de l’homme a pris le pouvoir. On a même perdu le sens de la pudeur, le pourquoi de la pudeur. Le nudisme moderne en est la preuve. Nous avons tellement scandalisé la jeunesse d’aujourd’hui qu’elle est complètement égarée, elle ne comprend plus le sens de la vie. Comme elle est à plaindre cette jeunesse et comme nous sommes coupables nous, les adultes, de la génération qui les précède.
"Mais alors madame", me demande radio canada, "Voulez-vous dire qu’il ne faille pas suivre la mode ?"
Je réponds par des questions : qui donc fait la mode ? Quel est leur souci ? Qui inspire ? Quoi inspirent les grands couturiers ? Allez-vous me faire croire que c’est le sens de la beauté ? Que c’est l’art qui les guide dans les modes d'aujourd’hui ? Où est-elle la beauté ? Où est-il l’art ? Les femmes d’aujourd’hui sont-elles élégantes ? Pas de beauté sans harmonie n’est-ce pas ? Et l’harmonie est à base d’équilibre. Les femmes de 1966 on l’air de cône branlant tenant sur la pointe. Rien de reposant, d’aisé, un équilibre instable s’il en est, qui donne envie de replacer les choses à endroit. Les jupes larges et longues d'autrefois, au contraire, communiquaient un sentiment d’aplomb, de grâces, d’élégance ! Ajoutez à cela une chevelure à l’envers, vous ne savez de quel côté est le visage. Vous le cherchez au travers des cheveux éparts. Un puzzle de la tête aux pieds. Tout est bouleversé, tout est compliqué.
C’est comme les peintures modernes. L’autre jour je voyais dans une banque une de ces peintures abstraite. Je n’y comprenais rien du tout. Je demande au commis depuis combien d’année il voit cette peinture ? Il me répond :
— Depuis 10 ans.
Et vous comprenez l’image monsieur ?
— Non madame.
La beauté qui ne parle pas n'est pas une œuvre d’art. Et quand vous ne comprenez rien à la dénommée beauté, il y a bien des chances que cette beauté n’en soit pas une. La vraie beauté et l’art parfait sont très simples, et ils dispensent la sérénité et la paix.
Il me semble qu’une femme bien habillée, une femme élégante, rayonne l’aisance, la joie issues de la grâce. Au lieu qu’aujourd’hui les costumes vous tiraillent de tout côté, ils vous coincent par le bas, ils vous délabrent par le milieu, ils vous envoûtent par le haut ; de la beauté là dedans ? Pas une once. Le vêtement moderne qui se dit si libre, est au contraire une prison qui enchaîne les membres. Une femme d'aujourd’hui ne peut pas s’asseoir dignement sur une chaise, sa robe ne le permet pas. Inutile de lui apprendre à se bien tenir. C’est impossible quand on suit la mode.
Autrefois on disait que c’était de mauvais tons de mettre ses gants devant le monde ; il fallait les mettre avant de partir de chez soi. Aujourd’hui on n’a jamais fini sa toilette puisqu’il faut constamment tirer sur sa jupe pour être confortable. L’harmonie, l’art, la beauté sont loin de nous, le démon de la laideur s’est emparé de notre monde.