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L’Enfer

Gilberte Côté-Mercier le dimanche, 12 février 1967. Dans Religieux

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Mes bien chers amis,

Gilberte Côté-MercierDans le journal Vers Demain de novembre, vous trouvez un article intitulé "Il y a un enfer éternel". On nous a demandé d’en parler à la radio. Nous avons publié en entier un chapitre d’un ouvrage de Don Tomaselli ; je vous en lis des passages, l’article étant trop long pour être donné en entier ici. Ce chapitre présente un écrit qui sort de l’ordinaire. C’est une âme damnée qui, une semaine après sa mort est apparue à son amie de la terre, Claire, et lui a fait des révélations sur sa propre vie et sur l’enfer. Les points de doctrine exprimés par la damnée sont en parfait accord avec l’enseignement de l’Église Catholique Romaine. De même les détails comme la nature du feu de l’enfer ne contredisent aucunement la théologie de saint Thomas d’Aquin, au contraire, il l’a confirme par des explications venant de l’expérience personnelle de l’âme damnée.

Ce récit fut publié et traduit en plusieurs langues. Il porte l’Imprimatur du Grand Vicaire de Rome.

Claire et Annette, deux jeunes filles étaient employées dans une maison de commerce en Allemagne. Claire se déclarait ouvertement chrétienne. Annette se montrait légère ou superficielle. Toutes les deux se côtoyaient au travail. Claire essayait de faire du bien à Annette. Cela dura quelque temps puis Annette se maria et quitta son emploi. Au bout d’un an de mariage Annette mourut d’un accident d’automobile. C’était à la mi-septembre 1937. Apprenant la nouvelle, Claire alla à la sainte Messe et reçu la sainte communion pour l’âme d’Annette. Le soir même de cette messe, à minuit et dix exactement Claire entendit la voix d’Annette dans une vision venant de l’au-delà. En voici une partie :

Claire, ne prie pas pour moi je suis damnée. Tu connais certains détails de ma jeunesse, je vais les compléter maintenant. Dans l’intention de mes parents, je ne devais même pas venir au monde. Ma naissance fut pour eux comme une disgrâce. Ah si seulement je ne fus jamais née ! Que ne puis-je à l’instant m’anéantir pour échapper à ces tourments. Aucune volupté ne pourrait être comparée à celle que j’éprouverais à pulvériser mon existence à la manière d’un vêtement de cendres emporté par le vent. Mais je dois exister ; je dois exister ainsi comme je me suis faite avec une existence manquée.

Tout pour nous est un objet de tourment (en enfer) ; chaque connaissance reçue avant notre mort, chaque souvenir des choses vues ou connues est pour nous comme une flamme cruelle. Et tous ces souvenirs nous montrent ce qui en eux pour nous étaient grâces, grâces que nous avons méprisées. Ah quel tourment ! Nous ne mangeons pas, nous ne dormons pas, nous ne marchons pas avec des pieds ; spirituellement enchaînés, nous regardons, hébétés, avec des hurlements et des grincements de dents notre vie manquée. Il ne nous reste plus que la haine et les tourments.

As-tu compris Claire ? Ici nous buvons la haine comme l’eau et cela même entre nous. Surtout, nous haïssons Dieu. Je veux te l’expliquer :

Les élus dans le Ciel ne peuvent pas ne pas L’aimer car ils Le voient sans voiles dans Sa beauté éblouissante ; cela les rend tellement heureux qu’on ne saurait le décrire. Nous le savons nous les damnés et cette connaissance nous met en rage. Les hommes sur la terre qui connaissent Dieu par la création et la Révélation peuvent L’aimer mais ils peuvent ne pas L’aimer. Le croyant, — je le dis en grinçant des dents — qui en méditant contemple le Christ en croix avec les bras étendus finira par L’aimer mais le damné ne peut que haïr Dieu avec la vigueur d’une libre résolution d’être séparé de Lui, résolution avec laquelle en mourant nous avons exhalé notre âme et que pas même maintenant nous ne retirerions et que jamais nous n’aurons la volonté de retirer.

Comprends-tu maintenant pourquoi l’enfer est éternel ? C’est parce que notre obstination ne cessera jamais.

Tu avais été épouvantée quand une fois, pendant une promenade, je te racontais que mon père, peu de jour avant ma Première Communion m’avait dit : ma petite Annette, cherche à obtenir un beau vêtement, le reste n’est que comédie. La seule chose raisonnable au jugement des damnés dans cette mise en scène de la Première Communion c’est qu’on admettait à la communion que les enfants âgés de douze ans, de mon temps. Et moi à ce moment là j’étais déjà prise par la manie des divertissements du monde. En sorte que sans scrupules je me moquais des choses religieuses et ne donnais pas grande importance à la Première Communion.

Que beaucoup d’enfants soient admis à communier maintenant dès l’âge de sept ans, c’est ce qui nous met en fureur, démons et damnés. Et nous faisons tout pour donner à comprendre aux gens que les enfants à cet âge n’ont pas la raison suffisante ; ceux-ci doivent d’abord commettre quelques péchés mortels alors la blanche particule ne fait plus en eux grand dommage comme lorsque leur cœur vit encore de la foi, de l’espérance et de la charité reçus au baptême.

Te souviens-tu que déjà sur la terre je soutenais cette opinion ?

Je n’aimais plus mon père comme du reste ne n’aimais dès lors absolument plus personne. L’amour sans espoir de retour terrestre existe seulement dans les âmes en état de grâce et moi je ne l’étais pas.

Vous comprenez chers amis que je continue les paroles de Annette, cette âme damnée. Je continue :

Une fois tu m’avertis : Anne, si tu ne prie pas davantage, tu t’achemines vers la perdition. Je priais vraiment peu et d’une manière nonchalante. Tu avais bien trop raison. Tous ceux qui brûlent en enfer n’ont pas prié ou pas assez prié ; la prière est le premier pas vers Dieu ; il demeure le pas décisif, spécialement la prière à celle qui fut la Mère du Christ et dont nous ne prononçons jamais le nom en enfer. La dévotion arrache au démon d’innombrables âmes que le péché jetterait immanquablement entre ses mains.

Prier est la chose la plus facile que l’homme puisse faire sur la terre et c’est justement à cette chose très facile que Dieu a lié le salut de chacun. À qui prie avec persévérance peu à peu Dieu donne tant de lumières et le fortifie de telle manière qu’à la fin, même le pécheur le plus endurci peut définitivement se relever fut-il encore enfoncé dans la boue jusqu’au cou.

Dans les dernières années je n’ai plus prié comme je le devais et ainsi je me suis privée de la grâce sans laquelle personne ne peut se sauver. Ici en enfer, nous ne recevons plus aucune grâce et même si nous en recevions, nous les refuserions cyniquement. Toutes les fluctuations terrestres ont cessé en cette vie de l’enfer. Pour vous sur la terre vous pouvez passer de l’état de péché à l’état de grâce et de l’état de grâce retomber dans le péché, souvent par faiblesse, quelques fois par malice.

Avec la mort ces changements ont pris fin parce qu’ils avaient pour cause l’instabilité de l’homme terrestre. Désormais, nous sommes établis dans l’immuable. Déjà avec les nombres des années les changements deviennent plus rares. Il est vrai que jusqu’à la mort on peut toujours revenir à Dieu ou s’en détourner mais il arrive qu’entraîné par l’habitude l’homme sur le point de mourir, trop souvent, se comporte comme il en avait l’habitude durant sa vie. L’habitude devient une seconde nature et c’est elle qui trop souvent l’emporte. C’est ce qui m’est arrivé ; depuis des années je vivais loin de Dieu, à cause de cela, au moment du dernier appel de la grâce, je me tournai contre Dieu.

Le monde, le démon, la chair me tenaient solidement dans leurs griffes. Je n’aurais jamais cru à l’action du démon et maintenant j’atteste que le démon exerce une très grande influence sur les personnes qui se trouvent dans les conditions où je me trouvais moi-même alors. Seulement beaucoup de prières faites par les autres et moi-même jointes à des sacrifices et des souffrances auraient pu m’en arracher et même cela, peu à peu seulement.

Si le nombre des possédés extérieurement est petit, très nombreux le sont intérieurement, possédée du démon.

Tu ne semblais même pas te douter que je ne croyais déjà plus à la présence du Christ dans le sacrement. Maintenant, j’y crois mais seulement d’une façon naturelle comme on croit à un orage dont on voit les effets. Une seule chose aurait pu briser mon obstination : une longue et profonde douleur mais cette douleur n’est pas venue.

Comprends-tu maintenant ce que veux dire Dieu châtie ceux qu’Il aime.

Mon apostasie de Dieu consistait en ceci : avoir fait d’une créature mon idole. Jamais une chose pareille ne peut arriver entièrement que dans l’amour d’une personne pour l’autre sexe, lorsque cet amour demeure enfermé dans les satisfactions purement terrestres. C’est cet amour désordonné qui fascine une personne, l’obsède et l’envenime. Mon adoration pour la personne de Max m’était devenue comme une sorte de religion vécue.

Le feu de l’enfer, je l’ai toujours considéré d’une manière spéciale. Tu sais comment durant une discussion à ce propos, je te mis une allumette sous le nez en te disant avec sarcasme : cela sent-il l’enfer ? Tu éteignis vite la flamme ; ici Claire, personne ne l’éteint. Le feu dont parle la Bible, je te le dis, n’est pas le tourment de la conscience, le feu c’est le feu ! Il faut l’entendre au sens littéral de ce qu’Il a dit, Lui : Retirez-vous de Moi, maudis, allez au feu éternel. Oui littéralement ! Vous me direz : comment le feu matériel peut-il atteindre les esprits ? Je réponds : comment notre âme peut-elle souffrir sur terre quand vous approchez le doigt du feu ?

En réalité l’âme ne brûle pas mais quel tourment tout l’individu n’éprouve-t-il pas ! D’une manière analogue, nous ici en enfer nous sommes spirituellement liés au feu selon notre nature et d’après nos facultés. L’âme est privée de sa liberté naturelle d’action. Nous ne pouvons pas penser ce que nous voudrions ni comme nous le voudrions. Ne t’étonnes pas de ce que je te dis là ; cet état qui à vous autres ne dit rien me brûle sans me consumer. Notre plus grand tourment consiste dans la certitude que nous ne verrons jamais Dieu.

Et Annette, la damnée, raconte sa propre mort dont elle a eu connaissance avec son âme et elle raconte son jugement particulier par le Juge suprême. Tout l’article de Vers Demain est d’un très grand intérêt.

Il y a tant de gens qui ne veulent plus croire en l’enfer. Pourtant c’est l’enseignement du Christ : "Allez maudits au feu éternel". On ne peut prétendre être catholique si on ne croit pas à l’enfer. On n’est pas dans la vérité. Mes amis je vous recommande cet article entier du journal Vers Demain et je vous invite à vous abonner au journal Vers Demain ; tous les articles sont extrêmement intéressants.

Gilberte Côté-Mercier

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