Mes chers amis,
Une religieuse Carmélite nous a fait transmettre un fascicule portant ce titre : Le communisme secret au Canada . L'écrit est d'un saint prêtre, dit-elle, mais par mesure prudentielle, son nom ne doit pas être divulgué.
Lorsqu'on mentionne le danger du communisme, la plupart des gens pensent surtout au Parti communiste, mais l'auteur auquel nous référons affirme que le Parti communiste n'est qu'une façade ; son activité apparente, ses journaux, tout cela n'est qu'un trompe-l'œil. Le véritable communisme c'est le communisme secret.
Aux États-Unis, l'auteur commence par rappeler les témoignages donnés par Whittaker Chambers et Elizabeth Bentley lors du procès d'Alger Hiss aux États-Unis il y a quelques années. Alger Hiss avait été le conseiller du président Roosevelt. C'est lui qui inspirait le président à la Conférence de Yalta, là où ignorant le point de vue de Churchill, Roosevelt livra à Staline la moitié de l'Europe, lui donnant ainsi pratiquement le moyen de pousser le communisme sur le monde entier.
Alger Hiss fut plus tard accusé d'être un agent du communisme secret. L'accusation fut portée par Chambers qui, après avoir été lui-même membre actif du communiste voulait réparer et endiguer un mal qui menaçait son pays. C'est à Roosevelt même que Chambers dénonça d'abord l'affiliation communiste d'Alger Hiss ; Roosevelt se moqua de lui. Après la mort de Roosevelt, Chambers dénonça Hiss au président Truman ; Truman se moqua également de lui. Chambers alors porta l'accusation en public et il y eut procès, un procès retentissant dans lequel Chambers avait contre lui le gouvernement, l'aristocratie et toute la presse américaine.
Les juges voulaient bien croire à la sincérité de Chambers et d'Elizabeth Bentley mais il leur fallait des preuves plus concrètes que leur seul témoignage personnel. Heureusement, Chambers retrouva un rouleau de microfilm qui constituait la preuve décisive qu'Alger Hiss était un chef du communisme secret et qu'il trahissait son pays en livrant aux Soviets des secrets qui leur aideraient à obtenir le triomphe du communisme aux États-Unis.
Hiss fut condamné et dû faire plusieurs années de prison ; il en est sorti il y a 3 ans.
Whittaker Chambers a raconté tout cela dans un livre intitulé Witness Whittaker Chambers. Il y relate aussi sa vie et ses activités comme communiste avant sa conversion. L'intérêt de son livre, c'est justement les révélations qu'il y fait du danger mortel du communisme secret. Seuls des communistes bien éprouvés par leurs chefs sont transférés du Parti communiste au communisme secret. Ce fut le cas pour Chambers. Un jour ses chefs lui dirent : Vous sortez aujourd'hui du Parti ; vous ne porterez plus la carte du Parti. Vous devez désormais nous ignorer et nous devons faire comme si nous ne vous connaissions plus. Vous devez passer à nos yeux comme aux yeux de tous pour un respectable bourgeois.
Mais citons l'auteur du fascicule mentionné ci-haut : Ce jour là, dit l'auteur, Chambers entra dans le communisme secret dont le travail est surtout un intense et savant espionnage. Il fait connaissance avec maints autres chefs secrets ; ils sont légions les chefs secrets dans les bureaux du gouvernement américain. Chambers donne leurs noms et les fonctions qu'ils remplissent. Toutes les administrations américaines sont noyautées par eux et la surveillance qu'ils exercent les uns sur les autres est quelque chose d'inimaginable.
Un jour Chambers s'aperçoit que dans ses propres bureaux fonctionnent trois sections d'espionnage soviétique qui ignorent l'existence les unes des autres.
Chambers se convertit, il se fit chrétien non pas catholique mais Quaker. Il est mort l'an dernier en 1961. Il y a 2 ans. L'auteur du fascicule continue :
Les révélations de Whittaker Chambers et le témoignage parallèle d'Elizabeth Bentley qui avait été elle aussi un chef du communisme secret, ont créé une énorme sensation aux États-Unis mais hors de ce pays ces livres passionnants ont été presque ignorés. Les communistes en ont empêché la diffusion en achetant tous les exemplaires qu'ils ont pu trouvés.
Ce qui ressort de tout cela c'est la puissance et l'efficace organisation du communisme secret aux États-Unis il y a une quinzaine d'années. Puissance telle qu'on se demande si advenant une guerre toute l'organisation militaire des États-Unis ne serait pas sabotée le premier jour.
Voilà ce que dit le fascicule que nous a envoyé la religieuse carmélite dont je vous ai parlé plus haut et l'auteur rappelle l'action du Sénateur McCartey pour dépister et faire condamner les communistes qui faisaient parti du haut fonctionnariat américain. McCartey a fait un bon travail et a bien servi son pays. Il a bien pu, il est vrai, porter certaines accusations sans pouvoir fournir des preuves irrécusables, les communistes en ont profité pour monter contre lui toute une campagne de presse essayant ainsi de l'assassiner moralement.
McCartey est mort, encore jeune, après une brève maladie et l'on peut se demander s'il n'y a pas eu empoisonnement.
C'est le journal communiste de Daily Worker qui fabriqua le premier l'expression " witch hunter " – chasseur de sorcières, contre McCartey ; expression que le journal Le Devoir de Montréal et d'autres journaux de chez-nous se hâtèrent de saisir et de répandre contre McCartey lui-même et contre d'autres qui ont dénoncé les infiltrations communistes. On a tellement dit et écrit qu'il ne faut pas voir des communistes partout qu'on ne veut plus en voir nul part même là où ils sont nombreux.
Le chef fédéral du Federal Bureau of Investigation des États-Unis, Monsieur Hoover, a révélé récemment que 250,000 communistes ou sympathisants occupaient des postes de commande aux États-Unis. Son service, le FBI, est évidemment bien renseigné comme si on lui fait foi quand il est question des violateurs de la loi, on ne l'écoute pas quand il dénonce cette infiltration communiste. Pourquoi ?
Au Canada maintenant. Après avoir ainsi brièvement parlé du cas des États-Unis, notre auteur en arrive au cas du Canada. Cela nous touche de plus près et nous le citons au texte, l'auteur du fascicule qui est un prêtre. Il dit :
Après l'exposé qui précède, il faudrait être singulièrement naïf pour croire que le communisme secret n'est pas, au Canada organisé et puissant. Il est certain, pour tous ceux qui observent et réfléchissent, que le Canada est le premier objectif des Soviets, non seulement à cause de son catholicisme particulièrement dans Québec, mais surtout à cause de sa valeur économique et stratégique.
Le Canada est d'une richesse immense en minerai, forêts et houille blanche et surtout, la navigation jusqu'aux Grands Lacs permet d'arriver au cœur du continent américain.
Quels moyens emploient les communistes ? Dans le monde entier, ils cherchent à dépraver les nations qu'ils veulent asservir. Ils s'attaquent à la foi et aux mœurs par tous les moyens. Chez eux en Russie les gens sont habillés modestement, pauvrement, uniformément. Dans les autres pays, ils introduisent des modes indécentes et immorales. Chez eux en Russie le travail est obligatoire. Dans les autres pays les communistes poussent à la paresse, font monter les salaires, persuadent les gens de ne pas travailler s'ils ne gagnent que $35 par semaine. Ils obtiennent ainsi des armées de jeunes chômeurs qu'ils endoctrinent à longueur de jour dans toutes sortes de petites officines et ils poussent à l'homosexualité.
Chez-eux ils n'achètent pas à crédit mais ils poussent les autres peuples à le faire en vue des conséquences faciles à prévoir de cette pratique. Chez-eux en Russie les distances sont volontairement austères, les plaisirs sont rares, le surplus est sévèrement proscrit, la production l'exclut d'ailleurs, totalement. Ailleurs, ils poussent au plaisir, au luxe, aux dépenses inutiles.
Les communistes connaissent bien la terrible nocivité des mauvais livres, les ruines sans nombre et sans remède que peuvent causer des écrivains comme Sartre, Marcel Proust, Gide, François Sagan, Simone de Beauvoir. Aussi envoient-ils partout des conférenciers faire l'éloge de ces ordures avec le refrain il faut avoir lu cela pour être un homme cultivé. Comme s'il fallait avoir bu de l'eau d'égout pour savoir ce que c'est. On a même vu des prêtres communistes ou sympathisants communistes donner des cours sur ces auteurs dans des universités catholiques en négligeant de parler des grands auteurs chrétiens d'aujourd'hui.
On comprendra mieux ma pensée si je raconte ce qui suit. Et c'est un prêtre qui parle, un saint prêtre :
Un grand personnage homosexuel m'a dit un jour au cours d'une conversation, un peu avant sa mort, sa mort qui fut chrétienne, il m'a dit : nous sommes des centaines à Montréal qui avons été perdus par la lecture de Gide. Il ajoutait : nous buvons pour oublier notre déchéance. Il conclut ainsi : quand nous avons commencé nous nous demandions qui est homosexuel ? Aujourd'hui nous nous demandons qui ne l'est pas ?
Vois-t-on maintenant quelle arme sont ces auteurs pour démoraliser tout un peuple.
Un autre procédé consiste à exposer toutes sortes de systèmes philosophiques à des auditoires mal préparées. Si un élève est bien formé par Aristote et saint Thomas, il verra de lui-même immédiatement le point faible de tout autre système. Mais s'il n'a pas cette formation, on introduit dans ses idées une inextricable confusion.
Quand à l'action des communistes par la radio, le cinéma, le journal, la télévision, elle est d'une évidence éclatante. Chez les bûcherons, et c'est toujours, mes amis, l'auteur qui parle, le saint prêtre : Chez les bûcherons, il y a 6 ans, le Révérend Père Lacasse, aumônier général des bûcherons de la province de Québec, expliquait à son Excellence Monseigneur Cabana et à moi comment se faisait dans les camps de bûcherons la propagande soviétique qui y est très intense. Elle était faite par des communistes américains payés pour ne faire que cela. Ils se montraient très fraternels et disaient aux bûcherons : ce ne sont pas vos prêtres qui peuvent vous aider. Ils vous veulent peut-être du bien mais ils ne peuvent rien obtenir pour vous. Nous au contraire nous pouvons vous aider et nous voulons le faire. La plupart des hommes étaient ébranlés, les bûcherons, et tous les villages de la province voyaient revenir du bois des hommes qui répétaient " après tout, le communisme est-il aussi mauvais qu'on le dit ? "
À cette époque on pouvait entendre ce slogan partout, par exemple, dans les autobus et jusque dans les collèges classique.