Ce livre parle du Crédit Social, mais il est loin d’être une somme créditiste. Le Crédit Social, en effet, est toute une orientation de la civilisation et touche au social et au politique autant, sinon plus, qu’à l’économique.
"On oublie, on ne voit pas, on ne veut pas voir qu’il y a des gens mal logés, des gens mal nourris, des salaires insuffisants, qu’il y a des pays tout entiers qui souffrent de la faim. Ce n’est pas chrétien de penser, à plus forte raison de dire; c’est leur faute..."
Son Eminence le Cardinal Jules-Géraud Saliège
Le soir du dimanche 12 juillet, le pape François a rencontré la jeunesse du Paraguay au bord du fleuve «Costanera» à Asunción. Voici dex extraits du discours préparé par le Saint-Père:
Saint Ignace a fait une méditation fameuse appelée des deux drapeaux. Il décrit d'un côté, le drapeau du démon et de l'autre, le drapeau du Christ. Ce serait comme les maillots de deux équipes et il nous demande dans quelle équipe nous aimerions jouer.
A travers cette méditation, il nous fait imaginer, comment ce serait d'appartenir à l'une ou l’autre équipe. Ce serait comme de se demander: avec qui veux-tu jouer dans la vie?
Et saint Ignace dit que le démon pour recruter des joueurs, promet à ceux qui joueront avec lui richesse, honneurs, gloire, pouvoir. Ils seront célèbres. Ils seront tous exaltés comme des dieux.
De l’autre côté, il nous présente le procédé de Jésus. Rien de fantastique. Jésus ne nous promet pas les étoiles, il ne nous promet pas d’être célèbres, au contraire, il nous dit que jouer avec lui, c'est une invitation à l'humilité, à l'amour, au service des autres. Jésus ne nous ment pas. Il nous prend au sérieux.
Dans la Bible, le démon est appelé le père du mensonge. Celui qui promettait, ou plutôt, te faisait croire qu'en faisant certaines choses tu seras heureux. Et après, tu te rends compte, que tu n'étais pas du tout heureux. Et par la suite tu te rends compte que tu courais après quelque chose qui, loin de te procurer le bonheur, t'a fait te sentir plus vide, plus triste. Chers amis : le diable, c’est un «vendeur d’illusions». Il te promet, te promet, mais il ne te donne rien, il ne va jamais rien accomplir de ce qu’il dit. Il est un mauvais payeur. Il te fait désirer les choses dont il ne dépend pas de lui que tu les obtiennes ou pas. Il te fait mettre ton espérance en quelque chose qui ne te rendra jamais heureux. C'est cela son procédé, c'est cela sa stratégie. Parler beaucoup, offrir beaucoup et ne rien accomplir. C'est le grand «vendeur d’illusions» parce que tout ce qu'il nous propose est fruit de division, de comparaison avec les autres, d’écraser les autres pour obtenir les choses. C'est un «vendeur d’illusions», parce que, pour atteindre tout cela, l’unique chemin est de laisser de côté tes amis, de ne supporter personne. Car tout est fondé sur l'apparence. Il te fait croire que ta valeur dépend de ce que tu as.
A l’opposé, nous avons Jésus, qui nous offre son procédé. Il ne nous vend pas d’illusions, il ne nous promet pas de choses apparemment grandes. Il ne nous dit pas que le bonheur sera dans la richesse, le pouvoir, l'orgueil. Tout le contraire! Il nous montre que le chemin est autre. Ce Directeur technique dit à ses joueurs: «Bienheureux, heureux les pauvres d'esprit, ceux qui pleurent, les doux, ceux qui ont faim et soif de la justice, les miséricordieux, les purs de cœur, ceux qui travaillent pour la paix, les persécutés pour la justice». Et il termine en leur disant: «Réjouissez-vous de tout cela».
Pourquoi? Parce que Jésus ne nous ment pas. Il nous montre un chemin, qui est vie, qui est vérité. C’est lui-même la grande preuve de cela. C'est son style, sa manière de vivre la vie, l'amitié, la relation avec son Père. Et c’est à cela qu'il nous invite. À nous sentir fils. Des fils aimés.
Lui, il ne te vend pas d’illusions. Car il sait que le bonheur, le vrai, celui qui remplit le cœur, n'est pas dans les habits stylés comme les pilchas que nous portons, dans les chaussures que nous nous mettons, dans l'étiquette d’une marque déterminée. Il sait que le vrai bonheur est d’être sensible, d’apprendre à pleurer avec ceux qui pleurent, d’être proche de ceux qui sont tristes, d’épauler, d’embrasser. Celui qui ne sait pas pleurer, et par conséquent ne sait pas rire, ne sait pas vivre. Jésus sait que dans ce monde de tant de concurrence, d'envie et de tant d'agressivité, le vrai bonheur passe par le fait d’apprendre à être patient, à respecter les autres, à ne pas condamner et à ne juger personne. Celui qui s’énerve, perd, dit le dicton. Ne livrez pas votre cœur à la colère, à la rancune.
Heureux les miséricordieux. Heureux ceux qui savent se mettre à la place de l’autre, heureux ceux qui sont capables d’embrasser, de pardonner. Tous, à un moment ou à un autre, nous en avons fait l’expérience. Tous à un moment donné, nous nous sommes sentis pardonnés: que c’est beau! C’est comme revenir à la vie, c’est avoir une nouvelle opportunité. Il n'y a rien de plus beau que d'avoir de nouvelles opportunités. C’est comme si la vie recommençait. C’est pourquoi, heureux ceux qui sont porteurs d’une nouvelle vie, de nouvelles opportunités. Heureux ceux qui travaillent pour cela, ceux qui luttent pour cela. Des erreurs, des méprises, nous en commettons tous, des milliers.
Voilà pourquoi, heureux ceux qui sont capables d'aider les autres dans leurs erreurs, dans leurs méprises. Qui sont de vrais amis et n’abandonnent personne. Ceux-là sont les purs de cœur, ceux qui réussissent à voir plus loin que le mensonge et qui surmontent les difficultés. Heureux ceux qui voient spécialement ce qui est bon chez les autres.