Ce livre parle du Crédit Social, mais il est loin d’être une somme créditiste. Le Crédit Social, en effet, est toute une orientation de la civilisation et touche au social et au politique autant, sinon plus, qu’à l’économique.
"On oublie, on ne voit pas, on ne veut pas voir qu’il y a des gens mal logés, des gens mal nourris, des salaires insuffisants, qu’il y a des pays tout entiers qui souffrent de la faim. Ce n’est pas chrétien de penser, à plus forte raison de dire; c’est leur faute..."
Son Eminence le Cardinal Jules-Géraud Saliège
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Benoit XVI rencontre le clergé de Rome : transmettre la foi aux jeunes :
ROME, Mercredi 28 février 2007 (ZENIT.org) - Le jeudi 22 février, le pape Benoît XVI a rencontré le clergé du diocèse de Rome au Vatican. La rencontre s'est déroulée sous forme d'entretien. Voici une synthèse de la deuxième question posée au pape, qui porte sur la pastorale des jeunes, et la réponse de Benoit XVI :
Don Maurizio Secondo Mirilli, vicaire paroissial de « Santa Bernadette Soubirous » et attaché au service pour la pastorale des jeunes du diocèse, a souligné la tâche difficile qui est celle des prêtres dans la mission de former à la foi les nouvelles générations. Don Maurizio a demandé au pape une parole d'orientation et de conduite sur la manière de transmettre aux jeunes la joie de la foi chrétienne, en particulier face aux défis culturels d'aujourd'hui, et il l'a prié d'indiquer les thématiques sur lesquelles investir le plus d'énergies pour aider les jeunes garçons et filles à rencontrer concrètement le Christ.
Benoit XVI : Merci pour le travail que vous accomplissez pour les adolescents. Nous savons que la jeunesse doit être réellement une priorité de notre travail pastoral, parce qu'elle vit dans un monde éloigné de Dieu. Et il est très difficile de trouver dans notre contexte culturel la rencontre avec le Christ, la vie chrétienne, la vie de la foi. Les jeunes ont besoin d'un profond accompagnement pour pouvoir réellement trouver ce chemin.
... Je me souviens d'un élément autobiographique dans les écrits de saint Cyprien. J'ai vécu dans ce monde qui est le nôtre écrit-il-totalement éloigné de Dieu, parce que les divinités étaient mortes et Dieu n'était pas visible. Et en voyant les chrétiens j'ai pensé : c'est une vie impossible, il ne peut en être ainsi dans notre monde ! Mais par la suite, en rencontrant plusieurs d'entre eux, en entrant dans leur compagnie, en me laissant guider dans le catéchuménat, sur ce chemin de conversion vers Dieu, peu à peu j'ai compris : cela est possible ! Et à présent, je suis heureux d'avoir trouvé la vie. J'ai compris que l'autre vie n'était pas la vie, et en vérité - confesse-t-il - je savais déjà auparavant que cela n'était pas la vraie vie.
... Je me souviens d'un conseil que Pascal donnait à un ami non croyant. Il lui disait : essaie donc de faire les choses que fait un croyant, et ensuite, grâce à cette expérience, tu constateras que tout cela est logique et vrai.
... Ainsi nous apprenons réellement l'amour pour le prochain et la vie chrétienne, qui implique cette persévérance d'aller de l'avant.
Quant aux grands thèmes, je dirais qu'il est important de connaitre Dieu. Le thème de « Dieu » est essentiel. Saint Paul dit dans l'Épitre aux Éphésiens : « Rappelez-vous qu'en ce temps-là vous étiez sans Christ... n'ayant ni espérance ni Dieu en ce monde. Or voici à présent que dans le Christ Jésus, vous qui jadis étiez loin, vous êtes devenus proches »> ; (Ep 2, 12-13). Ainsi la vie a un sens qui me guide également dans les difficultés. Il faut donc revenir à Dieu Créateur, au Dieu qui est la raison créatrice, puis trouver le Christ, qui est le Visage vivant de Dieu. Disons qu'il y a ici une réciprocité. D'une part la rencontre avec Jésus, avec cette figure humaine, historique, réelle, m'aide à connaître peu à peu Dieu ; et d'autre part, connaître Dieu m'aide à comprendre la grandeur du mystère du Christ, qui est le Visage de Dieu. C'est uniquement si nous réussissons à comprendre que Jésus n'est pas un grand prophète, l'une des personnalités religieuses du monde, mais le Visage de Dieu, qu'il est Dieu, qu'alors nous avons découvert la grandeur du Christ et nous avons trouvé qui est Dieu. Dieu n'est pas seulement une ombre lointaine, la « Cause première », mais il a un Visage : c'est le Visage de la miséricorde, le Visage du pardon et de l'amour, le Visage de la rencontre avec nous. Ces deux thèmes s'interpénètrent donc et ils doivent toujours aller ensemble.
Puis, naturellement, nous devons comprendre que l'Église est la grande compagne du chemin sur lequel nous sommes. En elle, la Parole de Dieu demeure vivante et le Christ n'est pas seulement une figure du passé, mais Il est présent. Ainsi, nous devons redécouvrir la vie sacramentelle, le pardon sacramentel, l'Eucharistie, le Baptême comme nouvelle naissance. Saint Ambroise, lors de la Nuit pascale, lors de la dernière catéchèse mystagogique, a dit : Jusqu'à présent, nous avons parlé des choses morales, à présent c'est le moment de parler du Mystère. Il avait offert un guide à l'expérience morale, naturellement à la lumière de Dieu, qui s'ouvre ensuite au Mystère. Je pense qu'aujourd'hui ces deux choses doivent aller de pair : un chemin avec Jésus qui découvre toujours davantage la profondeur de son Mystère. Ainsi l'on apprend à vivre de manière chrétienne, on apprend la grandeur du pardon et la grandeur du Seigneur qui se donne à nous dans l'Eucharistie.
Sur ce chemin, naturellement, les saints nous accompagnent. Ceux-ci, même avec de très nombreux problèmes, ont vécu et ont été les « interprétations » vraies et vivantes de l'Écriture Sainte. Chacun a son saint, duquel il peut apprendre ce que signifie vivre en chrétien. Ce sont notamment les saints de notre temps. Et puis naturellement, il y a toujours Marie, qui demeure la Mère de la Parole. Redécouvrir Marie nous aide à aller de l'avant en chrétiens et à connaître le Fils.
Benoit XVI