Ce livre parle du Crédit Social, mais il est loin d’être une somme créditiste. Le Crédit Social, en effet, est toute une orientation de la civilisation et touche au social et au politique autant, sinon plus, qu’à l’économique.
"On oublie, on ne voit pas, on ne veut pas voir qu’il y a des gens mal logés, des gens mal nourris, des salaires insuffisants, qu’il y a des pays tout entiers qui souffrent de la faim. Ce n’est pas chrétien de penser, à plus forte raison de dire; c’est leur faute..."
Son Eminence le Cardinal Jules-Géraud Saliège
Nous tirons de l'Osservatore Romano du 31 mai 2005, des paroles de Sa Sainteté Benoît XVI prononcées dans son homélie à l'occasion du Congrès eucharistique national, à Bari, Italie :
Le Seigneur ne nous laisse pas seuls sur ce chemin. Il est avec nous ; Il désire même partager notre sort jusqu'à s'identifier avec nous. Dans l'entretien que l'Évangile vient de nous rapporter, il dit : "Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui" (Jean 6, 56.) Comment ne pas se réjouir d'une telle promesse ? Nous avons cependant entendu que, à cette première annonce, les gens, au lieu de se réjouir, commencèrent à discuter et à protester : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » (Jean 6, 52).
En vérité, cette attitude s'est répétée de nombreuses autres fois au cours de l'histoire. On dirait que, au fond, les gens ne veulent pas que Dieu soit aussi proche, aussi accessible, aussi actif dans leurs vies. Les gens le veulent grand et, en définitive, nous aussi, souvent, nous le voulons plutôt un peu loin de nous. On soulève alors des questions qui veulent démontrer, en fin de compte, qu'une telle proximité serait impossible. Mais les paroles que le Christ a prononcées en cette circonstance demeurent dans toute sa clarté : « En vérité, en vérité je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et ne buvez son sang, vous n'aurez pas la vie en vous » (Jean 6, 53). En vérité, nous avons besoin d'un Dieu proche. Face au mur de protestation, Jésus aurait pu se replier sur des paroles rassurantes : « Mes amis, aurait-il pu. dire, ne vous inquiétez pas ! J'ai parlé de chair, mais il s'agit seulement d'un symbole. Je ne veux parler que d'une profonde communion de sentiments ». Mais non, Jésus n'a pas eu recours à de telles simplifications. Il a fermement conservé son affirmation, tout son réalisme, même face à la défection d'un grand nombre de ses disciples (cf. Jn. 6, 66). Il s'est même révélé disposé à accepter la défection de ses apôtres eux-mêmes, pour ne pas changer quoi que ce soit à l'aspect concret de son discours : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » (Jean 6, 67), a-t-il demandé. Grâce à Dieu, Pierre a donné une réponse que nous aussi, aujourd'hui, pleinement conscients, nous faisons nôtre : « Seigneur à qui irons-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jean 6, 68). Nous avons besoin d'un Dieu proche, d'un Dieu qui se remet entre nos mains et qui nous aime.
Dans l'Eucharistie, le Christ est réellement présent parmi nous. Sa présence n'est pas une présence statique. C'est une présence dynamique, qui nous saisit pour nous faire siens, pour nous assimiler à Lui. Le Christ nous attire à Lui, il nous fait sortir de nous-mêmes pour faire de nous tous une seule chose avec Lui. De cette façon, il nous insère également dans la communauté des frères, et la communion avec le Seigneur est toujours également une communion avec nos frères et sœurs. Et nous voyons la beauté de cette communion que la Sainte Eucharistie nous donne.
Nous abordons ici une dimension supplémentaire de l'Eucharistie, dont je voudrais également traiter avant de conclure. Le Christ que nous rencontrons dans le Sacrement est le même ici à Bari qu'à Rome, ici en Europe qu'en Amérique, en Afrique, en Asie, en Océanie. C'est l'unique et même Christ qui est présent dans le Pain eucharistique de chaque lieu de la terre. Cela signifie que nous ne pouvons le rencontrer qu'avec tous les autres. Nous ne pouvons le recevoir que dans l'unité. N'est-ce pas ce que nous a dit l'apôtre Paul dans la lecture que nous venons d'entendre ? Écrivant aux Corinthiens, il affirmait : « Parce qu'il n'y a qu'un pain, à plusieurs nous ne sommes qu'un corps, car tous nous participons à ce pain unique » ( 1 Cor. 10,17).