Ce livre parle du Crédit Social, mais il est loin d’être une somme créditiste. Le Crédit Social, en effet, est toute une orientation de la civilisation et touche au social et au politique autant, sinon plus, qu’à l’économique.
"On oublie, on ne voit pas, on ne veut pas voir qu’il y a des gens mal logés, des gens mal nourris, des salaires insuffisants, qu’il y a des pays tout entiers qui souffrent de la faim. Ce n’est pas chrétien de penser, à plus forte raison de dire; c’est leur faute..."
Son Eminence le Cardinal Jules-Géraud Saliège
par Emile Thibault, prêtre
Le célèbre écrivain Alexandre Soljenitsyne a écrit sur les malheurs de sa Russie natale en exprimant sa profonde conviction : "Les hommes ont oublié Dieu et voilà pourquoi tout cela est arrivé."
Le mal qui a tant fait souffrir et mourir 60 millions de russes est en train de s'enraciner profondément en notre sol québécois (NDLR et dans tous les pays du monde). Il n'y a aucun doute, notre Québec se déchristianise à folle allure. Nos politiques socialisantes, telles que nos politiques familiales, de l'éducation et même le silence de nos Églises sont au pilori de la cause de cette déchristianisation.
On déconfessionnalise pour mieux laïciser. On abdique, on démissionne, on trahit la volonté exprimée des parents catholiques et protestants qui ont manifestement dit de ne pas toucher à la confessionnalité de leurs écoles qu'ils ont voulu se donner avec le fruit de leurs taxes. On a beau dire et affirmer qu'il y aura toujours de l'enseignement religieux dans les programmes scolaires. Foutaise ! Le passé est là pour nous décrire la faiblesse et le ridicule, pour ne pas dire le blasphème de l'enseignement "supposément religieux". D'ailleurs, nous ne sommes pas dupes à ce point. Il suffit d'écouter la voix d'un grand nombre de nos jeunes pour se rendre à l'évidence que toutes nos valeurs morales sont au pilori du ridicule par trop de "profs" de matières profanes, car ils s'en trouvent malheureusement, parmi ceux qui ont à enseigner la matière religieuse.
Il ne faut pas craindre de crier tout haut qu'un trop grand nombre de nos écoles se foutent de Dieu. Son nom est mis à l'écart. On s'efforce alors de l'effacer parce que Son Nom dérange et rappelle à l'ordre. En éducation, on ne pleure pas de briser la vie affective, physique et morale de nos enfants de 4 ans en les obligeant à quitter leurs parents, à très bonne heure le matin, pour la pré-maternelle, et revenir à la maison exténués par une commande de temps trop ardue.
C'est aussi dégueulasse qu'en éducation, voire plus draconien, plus dictatorial. On bafoue la vie à naître, la vie en pleine course et la vie en déclin. Quand on n'a plus d'égard pour la valeur santé et, quand on n'a plus d'égard pour les valeurs fondamentales, on n'a plus d'égard pour l'auteur de l'existence qu'est Dieu. Voilà pourquoi nous affirmons qu'en santé aussi on s'efforce d'effacer Dieu.
Sous prétexte de restriction budgétaire, d'accord avec les conseils d'administration et avec la bénédiction de la Régie régionale (pas de surprise ici...) on restreint les heures, les journées/semaines de la présence de l'aumônier au service des résidents autonomes, alités et/ou en phase terminale.
Que de contre-témoignages jaillissent en retombées déchristianisantes. Que de consacrés profanent leur consécration et ont le culot de l'afficher. Encore là le contre-témoignage de trop de consacrés concourent à effacer Dieu du chemin de plusieurs baptisés dont, souventes fois, ce sont eux qui les ont marqués du sceau indélébile de la foi en Dieu. Quelle lourdeur de responsabilités !...
En résumé, nous affirmons que notre Québec s'est laissé happer par le tourbillon de l'athéisme et, qui plus est, nos politiques socialisantes provoquent l'autodestruction et de nos valeurs fondamentales et de l'héritage de nos "pères". En conséquence, au sein de la nation québécoise les forces spirituelles sont de plus en plus taries. C'est ce qui nous commande avec force et conviction de déplorer que les défaillances de la conscience humaine, privée de sa dimension divine, sont facteurs déterminants de tous les crimes ignobles qui nous sont étalés à répétition par nos médias surtout parlés.
Devant l'affreuse déchristianisation, délibérément provoquée à mon dire, je rejoins Dostoievski s'adressant à ses compatriotes russes pour les prévenir que, s'ils ne changent pas, de grands événements surviendront et les envahiront. C'est précisément ce qui a eu lieu en Russie. 40 années de cruelles et inexprimables souffrances physiques et morales. De grandes et profondes séquelles de ces douloureuses années sévissent encore aujourd'hui.
Peuple du Québec ! Tu veux que la paix et la sécurité refleurissent ; tu veux qu'il y ait plus de joie que de peine, fais refleurir la foi de ton baptême. Ne compte pas sur l'homme, tout en demandant à l'homme de t'aider à grandir. Ensemble reprenons la route de Dieu.