Ce livre parle du Crédit Social, mais il est loin d’être une somme créditiste. Le Crédit Social, en effet, est toute une orientation de la civilisation et touche au social et au politique autant, sinon plus, qu’à l’économique.
"On oublie, on ne voit pas, on ne veut pas voir qu’il y a des gens mal logés, des gens mal nourris, des salaires insuffisants, qu’il y a des pays tout entiers qui souffrent de la faim. Ce n’est pas chrétien de penser, à plus forte raison de dire; c’est leur faute..."
Son Eminence le Cardinal Jules-Géraud Saliège
Les tenants du laïcisme, au Québec, n'ont pas fini d'assouvir leur haine contre le christianisme. Ils ont beaucoup de chemin de parcouru depuis 1964, avec la dissolution du Conseil de l'Instruction Publique dirigé par les évêques, et l'établissement du Ministère de l'Education contrôlé par l'Etat.
Un groupe de parents, enseignants et étudiants partent en guerre contre la déconfessionnalisation des écoles. Prions le Ciel pour que la victoire soit totale. Ce n'est pas avec un cours de religion, au milieu d'un enseignement profane basé sur l'athéisme, que nous allons maintenir le catholicisme dans le cœur de nos enfants. C'est tout le système scolaire qui doit être imprégné du levain de l'Evangile. Le Conseil de l'Instruction Publique avec ses écoles catholiques d'autrefois doit être rétabli.
Sœur Jeannine Beaupré, des Sœurs de la Charité de Saint-Louis, l'auteur de l'article qui suit, s'adresse aux parents, aux enseignants et aux étudiants du Québec qui veulent sauvegarder la confessionnalité des écoles. Nous la félicitons pour son combat.
Y.P.
par Sœur Jeannine Beaupré, C.S.L.
Depuis plusieurs années, l'école confessionnelle fait régulièrement la manchette.
L'école confessionnelle : c'est l'école qui donne un enseignement religieux dans les écoles catholiques françaises.
L'école laïque est une école où il n'y a pas d'enseignement religieux ni d'enseignement pastoral. Pour choisir entre ces deux écoles, les parents doivent être informés sur les conséquences qu'auront à vivre nos jeunes en choisissant l'école laïque, et il est nécessaire qu'ils connaissent leurs droits en tant que parents.
"Le droit et le devoir d'éducation sont pour les parents quelque chose d'essentiel !...quelque chose d'irremplaçable qui ne peut être totalement délégué, ni usurpé par d'autres." (Jean-Paul II)
Pendant vingt-huit ans (1966 - 1994), le peuple québécois s'est opposé et s'opposera toujours à ce qu'on s'empare frauduleusement de son système scolaire confessionnel par le pouvoir politique. Cette doctrine, issue du rationalisme laïcisant de la Révolution française de 1789, est étrangère à notre histoire et à notre réalité. La France a connu le désordre, la misère et les souffrances avec son école laïque.
Le Conseil général de la C.E.Q. (Centrale des enseignants et enseignantes du Québec), suite à un vote par une faible majorité de ses membres, souhaite que l'école publique devienne laïque. Pour la présidente, madame Lorraine Pagé, laïcisation de l'école signifie qu'il n'y a ni enseignement religieux, ni animation pastorale dans l'école. C'est aux Eglises et aux familles que revient cette tâche. Enseignants et parents, nous contestons l'affirmation de ma-
dame Pagé. L'enfant a un droit à l'éducation (Déclaration universelle des Droits de l'homme, article 26). L'enseignement religieux nécessite la collaboration de tous les intervenants : élèves, enseignants, directeurs et pasteurs. Nous devons penser à l'avenir de nos jeunes, et l'enseignant se doit de soutenir les parents qui revendiquent l'enseignement religieux dans les écoles, car une école laïque est une école sans Dieu.
Les dirigeants syndicaux qui veulent une école laïque préparent à nos enfants des années de désordres, de souffrances, de misères semblables à celles qu'ont vécues les écoles de France. Depuis quelques années, un noyau d'enseignants et d'enseignantes de la Commission Scolaire des Découvreurs veut une école laïque, sans Dieu, sans enseignement religieux, sans pastorale à l'école.
Le 8 février dernier, le syndicat des enseignants et enseignantes de la banlieue de Québec, qui couvre l'immense territoire des Commissions Scolaires des Découvreurs et de Lotbinière, convoque 2,500 membres pour chasser Dieu des écoles ; moins de 90 membres se présentent alors à Charny, et le résultat donne 42 qui votent pour l'école sans Dieu, contre 35 qui veulent l'enseignement religieux dans les écoles catholiques.
Nous voulons dénoncer sur la place publique le genre de processus de consultation qu'a mené la centrale syndicale auprès du diocèse de Québec. Le processus de consultation qu'a utilisé le syndicat auprès du personnel enseignant a été fait à la hâte, et il ne relève pas de ce que pense la majorité des enseignants sur la question de la confessionnalité. Il est impossible que le personnel enseignant puisse débattre à si brève échéance d'une question dont les enjeux, tous le reconnaissent, sont aussi complexes que variés.
Nos dirigeants syndicaux ne présentent qu'un côté de la médaille : La laïcisation de l'école sans révéler les conséquences de ce type d'école.
Nos cotisations syndicales servent à défendre des idéologies partisanes tenant d'un parti politique plus que d'un syndicat dont l'objectif premier est de bien informer et de défendre les droits des membres de l'association. Nous n'acceptons pas de notre syndicat des consultations piégées et insignifiantes. Nous ne léguons pas au syndicat notre conscience et notre liberté. Nous voulons appuyer les parents dans leur revendication pour l'enseignement religieux dans les écoles catholiques françaises dans les secteurs primaire et secondaire.
Nous rappelons aux divers chefs syndicaux que l'école ne leur appartient pas. Elle appartient aux parents. Ce n'est pas non plus au syndicat de déterminer, au nom des parents, le type de formation à donner à leurs enfants. Nous savons que 80 à 90% des parents veulent conserver l'enseignement religieux à l'école. Les chefs de syndicats doivent respecter les droits de la majorité des catholiques. Nous savons tous que l'enseignement religieux actuel respecte les droits et libertés et les minorités culturelles.
La liberté de conscience est d'assurer les parents qu'ils peuvent choisir l'enseignement religieux ou la morale naturelle pour les enfants. Nous rappelons à la Centrale des enseignants du Québec que la grande majorité des Québécois croient en un être suprême... Or, la majorité des immigrants au Québec sont croyants, donc disposés à fréquenter une école confessionnelle, pouvant choisir entré l'enseignement religieux ou la morale chrétienne. De plus, les immigrants savent que le peuple québécois est majoritairement catholique depuis sa fondation, voilà quatre cents ans.
De plus, les Québécois qui adoptent des enfants venant des autres pays (Chine, Afrique, Haïti) veulent l'enseignement religieux pour leurs enfants.
Enseignants et parents, nous voulons l'enseignement religieux dans nos écoles catholiques françaises du diocèse de Québec. Nous voulons répondre aux besoins des jeunes qui demandent justement plus de soutien au plan moral et spirituel pour relever les défis considérables du temps présent. Nous devons garder un enseignement religieux dans l'école, afin que les jeunes puissent discerner le message de l'Evangile quand ils se verront solliciter par les influences des sectes qui font leur travail sur le territoire québécois. Si le jeune reçoit le message de l'espérance chrétienne, il y aura peut-être moins de suicides chez les adolescents. Jean-Paul II nous dit :
"L'Ecole catholique est un effort communautaire. Nous ne pouvons pas laisser Dieu à la porte des écoles." (extrait du discours de Jean-Paul II, le 12-09-94)
Nous sommes un comité qui regroupe les parents, les enseignants des écoles catholiques du Québec.
Nous sommes prêts à nous engager pour le maintien et le droit de l'enseignement religieux dans les écoles françaises du Québec.
Veuillez agréer, parents, enseignants et étudiants, l'expression de mes sentiments les meilleurs.
Jeannine Beaupré, C.S.L.
C.P. 54051
Succ. de l'Incarnation Québec, P.Q. GIN 4T1