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Crédit Social et commerce international

Le Grand Reset, réalité ou théorie du complot ?

Livres sur le Crédit Social

La démocratie économique

La démocratie économique expliquées en différentes leçons pour avoir une pleine connaissance de tout ce que le Crédit Social implique. Ce sont les propositions financières de l’ingénieur écossais Clifford Hugh Douglas, connues tout d’abord sous le nom de démocratie économique (d’après le titre de son premier livre), et connues par la suite sous le nom de crédit social.

Sous le Signe de l'Abondance

Sous le signe de l’abondance — exprime assez bien qu’il s’agit d’une économie d’abondance, de l’accès rendu facile aux immenses possibilités de la production moderne.

Ce livre parle du Crédit Social, mais il est loin d’être une somme créditiste. Le Crédit Social, en effet, est toute une orientation de la civilisation et touche au social et au politique autant, sinon plus, qu’à l’économique.

Du régime de dettes à la prospérité

"Du régime de dettes à la prospérité" est à l’origine de la fondation de l’Œuvre des Pèlerins de saint Michel. C'est le livre qui fit s'écrier Louis Even; "Une lumière sur mon chemin!".

"On oublie, on ne voit pas, on ne veut pas voir qu’il y a des gens mal logés, des gens mal nourris, des salaires insuffisants, qu’il y a des pays tout entiers qui souffrent de la faim. Ce n’est pas chrétien de penser, à plus forte raison de dire; c’est leur faute..."

Son Eminence le Cardinal Jules-Géraud Saliège

Une lumière sur mon chemin

«Une lumière sur mon chemin. Il faut que tout le monde connaisse cela!» c'est écrié Louis Even en 1934 lorsqu'il découvrit le Crédit Social. Ce livre est un recueil des conférences données à la radio et télévision de 1958 à 1964.  

Dernières circulaires

Témoignages Sessions d'Étude

Deux fois par année, nous invitons des évêques, prêtres et laïcs, surtout d’Afrique, à nos semaines d’étude sur le Crédit Social à notre maison-mère de Rougemont au Canada. Voici les commentaires de quelques-uns de ces évêques, prêtres et laïcs.

Qui sont les vrais maîtres du monde ?

Le système bancaire actuel est pur banditisme, quiconque s’est donné la peine d’étudier la question, (la création de crédit-monnaie-dette par les banques et le contrôle absolu de l’intermédiaire d’échange par les banques), n’en peut douter. Mais c’est un banditisme légalisé c’est-à-dire qu’en conduisant ce racket au profit d’une petite clique d’individus sur le dos du public, les banques restent dans les limites de leur charte, c’est la «patente» accordée par le gouvernement souverain à une machine qui saigne et tue l’humanité.

Un nouveau système financier efficace

Le système financier efficace dont il va être question dans cette brochure, c’est le système financier connu généralement sous le nom de Crédit Social (ou Démocratie Économique), encore appliqué nulle part, mais dont les principes furent établis par l’ingénieur économiste écossais, Clifford Hugh Douglas, publiés par lui pour la première fois en 1918, propagés depuis par toute une école dans maints pays.

Le Dividende Social

Qu’est-ce que vous dites-là? Que le Dividende Social respecterait la planète et que la société de consommation est destructrice de la planète?

Oui! Avec la technologie, avec le progrès, le travail humain est de moins en moins nécessaire pour la production. La pénurie actuelle de main-d’œuvre dans certaines régions est un problème temporaire, un problème démographique.

Montréal fondée il y a 375 ans

le mercredi, 17 mai 2017. Dans Québec

Pour répandre la foi en Amérique

Ville-Marie

375e anniversaire de la fondation de Montréal2017 marque le 375e anniversaire de la ville de Montréal, fondée précisément le 17 mai 1642 sous le nom de Ville-Marie. Ce qui est particulièrement intéressant dans les origines de la fondation de Ville-Marie, ce sont les intentions missionnaires de ses fondateurs. Montréal ne fut pas fondée dans un but mercantile ou de conquête, mais dans le but de répandre la foi catholique en Amérique. Les fondateurs de Montréal étaient des saints, nous avons toutes les raisons d’en être fiers, et de continuer à vivre de cet héritage de foi catholique qu’ils nous ont transmis. Un retour sur l’histoire nous aidera à mieux les apprécier.

Un village fortifié, nommé Hochelaga, est déjà présent sur l'île quand Jacques Cartier arrive de France le 2 octobre 1535. Il est bien accueilli par les Iroquois et il nomme la montagne qu'il voit au centre de l'île, Mont Royal (d’où le nom de Montréal). Toutefois, lors du premier passage de Samuel de Champlain dans la région, en 1603, il ne trouve pas de trace du village d’Hochelaga. En 1611, le fondateur de Québec — qui comprend rapidement la position stratégique qu'occupe l'île — fait défricher un site à la Pointe-à-Callière.

Jérôme Le Royer de la Dauversière

Jérôme Le Royer de la DauversièreC'est Jérôme Le Royer de la Dauversière qui a été l'initiateur du projet de fonder Ville-Marie sur l'île de Montréal. De la France où il vivait, ce laïc marié et père de cinq enfants affirme avoir reçu, alors qu'il était en prière, appel à fonder une colonie missionnaire sur l'île de Montréal. Sans avoir jamais vu le site, il pouvait en décrire assez précisément la géographie; son fleuve, sa montagne. Après plusieurs années de déchirements intérieurs, il décide en 1635 de mettre le projet à exécution et monte à Paris pour y trouver des associés.

Selon le texte qui se trouve dans les Véritables motifs de la Société Notre-Dame de Montréal, imprimés en 1643, le «dessein de Montréal a pris son origine par un homme de vertu – Jérôme Le Royer de la Dauversière – qu’il plut à la divine bonté inspirer, il y a sept ou huit ans, de travailler pour les sauvages de la Nouvelle France, dont il n’avait auparavant aucune particulière connaissance, et quelque répugnance qu’il y eut, comme chose pardessus ses forces, contraires à sa condition, et nuisibles à sa famille. Enfin plusieurs fois poussé et éclairé par des vues intérieures, qui lui représentaient réellement les lieux, les choses et les personnes dont il se devait servir [...] fortifié intérieurement à l’entreprendre, comme service signalé que Dieu demandait de lui, il se rendit comme Samuel à l’appel de son maître.»

En 1640, Le Royer s’associe à l’abbé Jean-Jacques Olier (futur fondateur des Sulpiciens en 1645) et fonde la «Société de Notre-Dame de Montréal» pour la conversion des habitants du Nouveau Monde. Le but des associés de cette «folle entreprise» expliquera Jean-Jacques Olier était «d'assembler sur l’île un peuple composé de Français et d'Indiens qui cultiveraient la terre et les arts mécaniques, qui vivraient en frères et sœurs, unis dans la charité fraternelle.»

M. de La Dauversière rendra son âme à Dieu le 6 novembre 1659, à l’âge de 72 ans. Il a été déclaré vénérable par le pape Benoît XVI le 6 juillet 2007.

L’histoire de Ville-Marie, appelée par la suite Montréal, peut se résumer à l’appel de trois jeunes personnes qui répondirent à l’appel de Dieu, «Viens, suis-moi»: Paul de Maisonneuve, Jeanne Mance, et Marguerite Bourgeoys. À remarquer que si la ville se nomme maintenant Montréal, le diocèse de Montréal s’appelle encore officiellement en latin Marianopolis (Ville-Marie).

Paul Chomedey de Maisonneuve

Paul Chomedey de MaisonneuvePaul de Maisonneuve avait 29 ans lorsque, par sa sœur religieuse à Troyes, il découvre les Relations des Jésuites (le compte rendu des activités missionnaires des Jésuites en Nouvelle-France). Leur lecture le bouleverse. Et l’appel retentit: «Viens, suis-moi». Peu de temps après, il rencontre l’un d’entre eux, le Père Charles Lalemant. Il l’interroge avec avidité, lui demande ce qu’il doit faire pour prendre part à la grande aventure de l’évangélisation en Nouvelle-France.

Le Père Lalemant lui fait rencontrer monsieur de la Dauversière, qui  s'ouvre à M. de Maisonneuve du dessein de la Société Notre-Dame de Montréal à quoi celui-ci répond: « Monsieur, je suis prêt à aller à Montréal et y faire sacrifice à Dieu de ma vie et de ce que j'ai de plus cher en France ». Maisonneuve est nommé sur le champ gouverneur de Ville-Marie, avant même d’y avoir quitté la France.

Jeanne Mance

Jeanne MancePendant ce temps, à Langres, en Champagne, une jeune femme d’une trentaine d’années, Jeanne Mance, rêve de faire de sa vie quelque chose de beau. Dieu l’attire, mais elle ne se sent pas faite pour la  vie religieuse. Elle attend un signe de Dieu… On lui parle des misions de la Nouvelle-France. Elle rencontre le Père Lalemant… Et l’appel retentit en son cœur: «Viens, suis-moi». Jeanne Mance s’en va répétant qu’elle traverserait bien l’océan, mais qu’elle ne sait pas ce que Dieu ferait d’elle là-bas, si loin!

Jeanne est déjà une ardente apôtre de la Nouvelle-France, mais elle veut faire davantage. Elle rencontre une riche veuve, madame de Bullion, qui veut disposer de ses biens pour Dieu et qui propose à Jeanne de fonder, dans le pays où elle se rendra, un Hôtel-Dieu pareil à celui que possédait Québec. Et voilà Jeanne à La Rochelle, prête à s’embarquer, mais avec qui? Elle ne le sait pas, jusqu’à ce qu’elle rencontre M. de la Dauversière «devant la porte de l’église des Jésuites». Ils ne se connaissent pas, mais ils se reconnaissent! M. de la Dauversière, depuis des années, poursuit son rêve  de fonder une colonie et d’y établir un hôpital dans l’île de Montréal. Alors que lui-même ne peut quitter la France, il confie la fondation de «son» hôpital à cette jeune femme qu’il vient à peine de rencontrer, mais qu’il sait choisie par Dieu pour accomplir cette œuvre.

Jeanne Mance décédera à Montréal le 18 juin 1673, à l’âge de 72 ans. Elle a été déclarée vénérable par l’Église le 8 novembre 2014. Sa dépouille repose dans la crypte de la chapelle de l’actuel Hôtel-Dieu de Montréal.

Marguerite Bourgeoys

Marguerite BourgeoysVille-Marie/Montréal va avoir une troisième fondatrice. Et c’est encore une jeune femme qui a entendu le «Viens, suis-moi» de Jésus, à travers les nouvelles qui parviennent en France par les Relations des Jésuites. Dix ans ont passé. M. de Maisonneuve, gouverneur de Ville-Marie, revient en France, à l’automne 1651, pour chercher du secours. En effet, la situation de Ville-Marie est désespérée, face aux attaques des Iroquois. Il mettra deux ans pour trouver une centaine de soldats prêts à défendre Montréal. Avant de repartir de France, il va saluer sa sœur, supérieure de religieuses à Troyes. Et aussitôt, la «sainte folie» s’empare des sœurs: toutes veulent partir pour Ville-Marie, en raison même de sa situation désespérée. Maisonneuve leur fait comprendre que, pour l’heure, c’est de chrétiennes appelées à se dévouer dans le monde dont il a besoin, non de religieuses cloîtrées.

Sœur Louise se tourne alors vers une jeune femme, à peine dans la trentaine, Marguerite Bourgeoys. Elle n’est pas religieuse, mais elle a «rencontré» Dieu au printemps de sa vie. Elle avait 20 ans, en 1640, lorsqu’elle entendit le premier «Viens, suis-moi». Elle suit une procession dans les rues de Troyes, lorsqu’elle voit devant un portail une sculpture de la Vierge Marie:

«Je la trouvais très belle; et, en même temps, je me trouvais si touchée et si changée que je ne me reconnaissais plus… Dès ce moment, je quitte tous mes ajustements, et me retire d’avec le monde pour me donner au service de Dieu…Pendant des années, Marguerite cherche sa voie. Dans quel ordre religieux doit-elle vivre sa vocation? Paul de Maisonneuve lui apporte la réponse: partir à Ville-Marie pour prendre en charge l’éducation des enfants. Elle aima tant les Amérindiens qu’elle réussit à former les deux premières religieuses des races de l’Amérique: une Algonquine, Marie-Thérèse Gannesaquoa, et une Iroquoise, Marie-Barbe Atontinon. À sa mort, en 1700, elles étaient déjà 40 religieuses pour continuer son œuvre.

Messe du 375e de Montréal
Basilique Notre-Dame à Montréal, messe pour le 375e anniversaire de la fondation de la ville, 17 mai 2017

Le début d’une grande aventure

Le 9 mai 1641, deux navires quittaient le port de La Rochelle, emportant vers la haute mer, à destination de la Nouvelle-France, la majeure partie des colons de Montréal. Dans un des vaisseaux, M. de Maisonneuve avait pris place avec 25 hommes et un prêtre séculier destiné aux Ursulines; dans l’autre, se trouvaient Jeanne Mance, l’infirmière et l’économe de la recrue, le père Jacques de La Place, jésuite, et 12 hommes. Le reste de la recrue (10 hommes) avait quitté depuis quelques semaines le port de Dieppe.

Une fois arrivés en Nouvelle-France, le gouverneur du lieu, Huault de Montmagny, offre à M. de Maisonneuve de s’établir sur l’île d’Orléans au lieu de l’île de Montréal afin qu’il soit plus à portée de secours en cas d’attaque. Paul de Chomedey lui répondit:  «Monsieur, ce que vous me dites serait bon si on m’avait envoyé pour délibérer et choisir un poste; mais ayant été déterminé par la Compagnie qui m’envoie que j’irais à Montréal, il est de mon honneur et vous trouverez bon que j’y monte pour y commencer une colonie, quand bien même tous les arbres de cette île devraient se changer en autant d’Iroquois».

Il est clair que sans leur profonde foi en Dieu, ni Paul de Maisonneuve ni Jeanne Mance n’auraient traversé l’océan pour fonder Ville-Marie. Et c’est pour cette foi profonde que nous devons leur être reconnaissants. C’est ce que Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal, a expliqué dans son homélie lors de la messe célébrée le 17 mai 2017 dans la basilique Notre-Dame de Montréal, à l’occasion du 375e anniversaire de la fondation de la ville:

Monseigneur Christian Lépine«Nous voulons aujourd'hui, honorer Maisonneuve et Jeanne-Mance qui ont fondé Montréal, faire mémoire de nos racines françaises et catholiques, reconnaître le patrimoine de valeurs qui nous habitent, fêter notre existence et rendre grâce à Dieu.

«Cette fête concerne la ville de Montréal, l'île de Montréal, le grand Montréal, le Québec et le Canada. Ville-Marie a été fondée sur l'île de Montréal, pour en venir à porter le nom de l'île. (…) Alors qu'en ce 17 mai, nous fêtons le 375e anniversaire de fondation de Montréal, nos regards se tournent vers ces hommes et ces femmes qui ont traversé l'Atlantique sans jamais être sûrs d'avance qu'ils arriveraient à destination le long des rives du Saint-Laurent. Ces pionniers et ces pionnières ont fondé Ville-Marie sans être sûrs d'avance qu'ils survivraient aux intempéries, au froid de l'hiver, aux guerres. Ce qui a été vécu à la fondation, l'a été tout au long de l'histoire avec courage. Cette histoire continue avec les immigrants et les réfugiés d'aujourd'hui.

«Toutes ces personnes fondatrices se sont mises en marche sans être sûres du lendemain. Pourquoi? Grâce à leur foi. Leur foi que Dieu les appelait, leur foi en la beauté du projet d'une ville fondée sur le spirituel, le vivre-ensemble et la solidarité. La foi en Jésus-Christ, crucifié et ressuscité, ouvrait leur cœur à la révélation de l'Amour de Dieu et les conduisait à s'appuyer sur Lui en remettant toute leur vie entre ses mains. La foi que Jésus-Christ, le Vivant, a le pouvoir de nous rejoindre à travers toutes les tempêtes, les rendaient capables de marcher dans l'espérance et de miser leur vie sur l'amour et sur le projet d'une cité qui rayonne la Bonté, la Vérité et la Beauté.

Valeurs fondatrices: toujours actuelles

Statue de Maisonneuve
Statue de Paul Chomedey de Maisonneuve, oeuvre du sculpteur canadien Louis-Philippe Hébert. Monument élevé en 1895, à la place d’Armes, à Montréal, en face de la basilique Notre-Dame.

«Depuis la fondation de Montréal, de nombreuses générations aux motifs variés, aux cultures diverses et aux croyances différentes se sont mises en marche pour venir bâtir sur cette terre. Les valeurs fondatrices ont traversé le temps et demeurent toujours actuelles. Elles ont le pouvoir de rassembler en construisant pour la paix.

«Le spirituel est un appel à croire que tous les êtres humains sont créés par Dieu et à l'image de Dieu, que chaque personne a un poids d'éternité, que l'humanité tout entière, de tout temps et de tout lieu, est appelée à entrer en Alliance avec Dieu, que nous avons tous la même humanité, qu'il y a une égale dignité pour tout être humain. Le spirituel est un regard sur Dieu en même temps que sur l'être humain, un regard qui relie à Dieu, mais qui en même temps relie les êtres humains entre eux devant Dieu et en présence de Dieu. Maisonneuve, Jeanne-Mance et tous ceux et celles qui ont porté le projet et la réalisation de fonder Montréal, étaient des catholiques dont le regard sur Dieu élargissait leur regard sur les autres, quelles que soient leurs croyances.

«C'est pourquoi, dès l'origine, le projet de Montréal est un projet de vivre-ensemble. On voulait fonder une ville où les Français et les membres des Premières Nations vivraient ensemble. Il y a eu les guerres intermittentes, mais en même temps les Français ont appris des autochtones à vivre en ce pays. Il y a eu les blessures et les pertes, mais en même temps les Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph recevaient tout le monde à l'hôpital Hôtel-Dieu, les écoles fondées par Marguerite Bourgeoys et la Congrégation Notre-Dame étaient ouvertes à tous les enfants et jeunes, les prêtres de Saint-Sulpice étaient au service de tous. Il y a eu les malentendus et les affrontements, mais il y a eu aussi la Grande Paix de Montréal en 1701.(…)

«La quête de spirituel et de vivre-ensemble, se fait quête de solidarité. Tout être humain cherche un sens à sa vie, est fait pour être en relation, aspire à la paix. On entend dire parfois et avec raison “la grandeur d'une civilisation se mesure à la place qu'elle donne au plus petit”. Montréal est une histoire de solidarité avec les plus démunis, avec les personnes frappées par les tragédies. À partir des communautés religieuses d'hier et d'aujourd'hui jusqu'aux organismes communautaires de notre temps, la compassion et le soutien, sans égard aux différences de cultures, font partie également de ce que nous sommes, civilement et politiquement.

Une culture de la paix

«Au nom de Jésus, Maisonneuve et Jeanne-Mance, les fondateurs et fondatrices de Montréal, ont vécu des valeurs profondément chrétiennes, qui étaient en même temps profondément humaines. Ces mêmes valeurs ont le pouvoir de traverser le temps, car en tant qu'êtres humains nous sommes faits pour en vivre. Continuons à tenir ensemble le spirituel, le vivre-ensemble et la solidarité, afin d'être un milieu où on croit à la dignité de tout être humain. Construisons ensemble une société où les personnes peuvent s'accomplir, les familles s'épanouir et les différentes composantes de la société vivre le respect, le dialogue et la paix.

«Laissons-nous inspirer par ces hommes et ces femmes, nos ancêtres, qui se mettant à genoux devant Dieu, se sont laissés guider par l'Esprit-Saint, dans la joie de croire en Jésus Christ Crucifié et Ressuscité. Regardons la croix qui est source de réconciliation. Dans nos vies personnelles, familiales, sociales et ecclésiales, il y a des moments ensoleillés et des moments de tempête. Rendons grâce à Dieu pour sa présence et croyons qu'il ne nous abandonne jamais.» (Fin de l’homélie de Mgr Lépine.)

Denis CoderreOn ne peut comprendre Montréal et sa fondation sans reconnaître ses origines clairement spirituelles. Même le maire actuel de Montréal, M. Denis Coderre, l’a admis lors de son allocution à la basilique Notre-Dame le 17 mai 2017, et nous le félicitons pour ses paroles émouvantes, que nous ne sommes pas habitués d’entendre de la part de politiciens:

«Montréal n'est pas née dans le tumulte de la guerre ou le sang de la révolution; Montréal n’est pas née dans la ferveur de la conquête ou dans la course à la richesse et à l’or. Montréal est née d'un rêve: celui de transmettre la parole de Dieu aux habitants des confins du Nouveau Monde. Paul Chomedey de Maisonneuve, Jeanne Mance, et les quelques 40 colons et religieux qui ont fondé le village de Ville-Marie ce 17 mai 1642 ne rêvaient pas de gloire ou de fortune: leur seule ambition était de bâtir une cité missionnaire, qui devait être la base d’une expédition pacifique d’évangélisation. Ce Nouveau Monde pour les Européens était alors un territoire habité par des peuples à l’histoire millénaire, desquels les premiers colons, dont faisaient partie Paul Chomedey de Maisonneuve et Jeanne Mance, ont appris et se sont inspirés. Les peuples autochtones ont participé à l’édification de la société dans laquelle nous vivons, et y contribuent encore.

«Ce matin, nous rappelons la première messe célébrée à Ville-Marie par le père jésuite Barthélémy Vimont: un moment fondateur, un acte symbolique. Nous poursuivons ainsi une tradition vieille de cent ans, instaurée à l’occasion du 275e anniversaire de Montréal… Une tradition qui nous rappelle qui nous sommes et d’où nous venons, qui nous rappelle que Montréal s’est bâtie d’abord et avant tout sur l’enseignement et les valeurs de l’Église catholique. Cet héritage, nous l’assumons entièrement. Il est toujours bien présent aujourd’hui, ici-même, à l’intérieur de cette magnifique basilique. Il est présent dans la croix érigée sur le Mont Royal, dans le grandiose Oratoire Saint-Joseph – un monument à la foi de tout un peuple. Il est bien présent dans nos églises dispersées à travers la ville, qui ont fait retentir leurs cloches il y a quelques instants, rappelant que Montréal est “la ville au cent clochers”. Un héritage qui passe également par nos congrégations religieuses, présentes à Montréal depuis les tout débuts de la colonie, qui ont littéralement bâti et administré le réseau hospitalier québécois durant 300 ans.

Cathédrale Marie-Reine-du-monde
La cathédrale de Montréal, bâtie sur le modèle de la basilique Saint-Pierre de Rome, pour montrer l’attachement de l’Église de Montréal au pape.

«Bref, c'est toute cette dimension spirituelle à l’origine de la création de notre ville que nous célébrons ce matin, car c’est sur cette base puissante que Montréal a évolué en une métropole ouverte et diverse… En cette journée qui marque notre 375e anniversaire, rendons hommage non seulement aux courageux fondateurs de Ville-Marie, mais également aux femmes et aux hommes, qui durant toutes les années qui ont suivi, ont contribué à faire de Montréal ce qu’elle est aujourd'hui…

«Lors de la première messe de la fondation de Ville-Marie, le père Barthélémy Vimont a servi aux fidèles un sermon faisant acte de prophétie. Je le cite: “Ce que vous voyez n’est qu’un grain de moutarde, mais il est jeté par des mains si pieuses et animées d’un esprit de foi et de religion, que sans doute il faut que le Ciel ait de grands desseins, puisqu’il se sert de   tels ouvriers. Et je n’ai aucun doute que ce petit grain produira un grand arbre et fasse un jour des merveilles, se multipliant et s’étendant de toutes parts.” Je nous souhaite à tous encore beaucoup d’années de merveilles.» (Fin du discours de M. Coderre.)

Au nom de Jésus

La fondation de Montréal a été faite avant tout au nom de Jésus. C’est ce que Mgr Lépine expliquait dans sa lettre pastorale pour le 375e anniversaire de fondation de Montréal, datée du 8 décembre 2016:

«Au Nom de Jésus, des hommes et des femmes ont fondé la ville de Montréal le 17 mai 1642. La vision même de cette fondation était motivée par le désir profond d’annoncer Jésus-Christ, d’offrir un modèle de vie communautaire et des services d’éducation et de soins de santé.

«C’est un projet inspiré par Dieu en 1635, à Jérôme Le Royer, homme de foi, époux et père de famille. Animé par un souffle d’évangélisation, il fonde la Société Notre-Dame afin de soutenir la formation d’une communauté catholique sur l’île de Montréal. Cette communauté serait en même temps un centre missionnaire, regroupant français et membres des Premières Nations dans le respect et l’enrichissement mutuels. En 1642, le 17 mai, Paul de Chomedey sieur de Maisonneuve et la vénérable Jeanne-Mance, deux laïcs remplis de foi et de zèle missionnaire, arrivent sur l’île et fondent Ville-Marie en l’honneur de la Vierge Marie. La messe est célébrée dès l’arrivée, affirmant ainsi la dimension spirituelle de cette fondation.

«Nous pouvons vraiment croire que notre ville fut fondée par un grand élan mystique qui a soutenu la fidélité à la prière, l’espérance en la présence de Dieu et la force du courage de ces jeunes personnes. Nous voulons nous tourner vers ce passé héroïque pour rendre grâce au Seigneur, non seulement pour les débuts de la ville, mais pour l’ensemble de son histoire jusqu’à aujourd’hui. En effet, au cours des années, plusieurs communautés religieuses d’hommes et de femmes ont témoigné de l’Amour toujours bienveillant de Dieu. Un Peuple fervent a grandi.

«De nombreuses personnes, membres de l’une ou l’autre de ces communautés, ont été de merveilleux témoins de la charité du Christ envers les plus petits, les plus pauvres et les plus faibles. Des hommes et des femmes de prière ont consacré leur vie au service de l’Évangile et de leurs frères et sœurs. Parmi ces témoins de la foi, nous reconnaissons avec toute l’Église la sainteté des fondateurs et des fondatrices qui nous interpellent par l’héroïcité de leurs vertus, qui ont laissé un héritage éloquent à notre histoire chrétienne et sociale, et que nous pouvons prier aujourd’hui.

«Les paroisses se sont développées avec des hommes et des femmes de différentes vocations, qui ont donné leur vie pour que naissent et grandissent des communautés centrées sur Jésus-Christ pour que celles-ci soient des maisons de prière, des écoles de la foi, des familles de solidarité, des sources d’annonce de la proximité de Dieu et d’engagement auprès des plus démunis. (…)

«C’est un temps favorable pour faire mémoire de nos origines, pour communier à l’élan missionnaire, spirituel, communautaire et social qui animait ces hommes et ces femmes. Ces personnes qui ont tout quitté au Nom de Jésus sont des modèles pour nous et pour notre Église locale. Elles nous appellent à raviver notre foi en Jésus-Christ et à construire des communautés ouvertes où se renouvelle le vivre-ensemble… C’est un moment privilégié pour souligner la dimension spirituelle de l’origine de la ville et de son histoire, l’aspiration à vivre ensemble qui a été présente dès le début, la riche tradition de solidarité avec les pauvres et les malades.»

Première messe célébrée à Montréal
Première messe célébrée à Montréal le 17 mai 1642 par le Père Barthélémy Vimont, jésuite

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