Ce livre parle du Crédit Social, mais il est loin d’être une somme créditiste. Le Crédit Social, en effet, est toute une orientation de la civilisation et touche au social et au politique autant, sinon plus, qu’à l’économique.
"On oublie, on ne voit pas, on ne veut pas voir qu’il y a des gens mal logés, des gens mal nourris, des salaires insuffisants, qu’il y a des pays tout entiers qui souffrent de la faim. Ce n’est pas chrétien de penser, à plus forte raison de dire; c’est leur faute..."
Son Eminence le Cardinal Jules-Géraud Saliège
Le Saint Calice désigne la coupe qui, selon les Évangiles, fut utilisée par Jésus Christ et ses 12 disciples lors de la Cène, dîner pris le jour (commémoré par l'Église catholique le Jeudi saint), où ils célébrèrent ensemble la Pâque juive, à la veille du jour où Jésus sera livré aux Romains et crucifié.
Les trois Évangiles synoptiques évoquent de la même manière la coupe que prit le Christ lors de l'institution de l'Eucharistie après la Cène, mais sans lui donner de nom ni de titre particulier.
Évangile selon Matthieu: 26.27 Il prit ensuite une coupe; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant: Buvez-en tous; 26.28 car ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu pour beaucoup, pour la rémission des péchés.
Le canon de la Messe romain nous indique que lors de la consécration du vin de l'Eucharistie les papes prenaient un calice et prononçaient (en latin): «Accipiens et HUNC praeclarum calicem in sanctas ac venerabiles manus suas...» (Le Seigneur prenant aussi CE précieux Calice dans Ses mains saintes et vénérables...») Le fait qu'ils prononçaient «prenant CE calice» plutôt que «prenant UN calice» semble indiquer, comme le signale Antuñano (voir bibliographie), que le calice utilise par les papes a Rome était le même que celui utilise par Jésus.
Aucune trace n'indique comment le saint Calice est parvenu aux papes: on suppose généralement que c'est saint Pierre qui l'avait apporté.
Selon l'histoire du Calice, en 258, pendant la persécution de l'empereur Valérien, le pape Sixte II aurait, deux jours avant son martyr, remis les reliques, les objets précieux et l'argent, à son diacre, saint Laurent, originaire de Huesca (Espagne).
Laurent fut lui-même martyrisé, mais avant de mourir il avait fait expédier le calice à ses parents, dans sa ville natale, Loret, près de Huesca, avec une lettre écrite de sa main.
Il y avait une fresque du XIIIe siècle dans la basilique Saint-Laurent-hors-les-murs de Rome qui représentait la remise du Saint Calice par saint Laurent à un légionnaire espagnol, mais elle a été détruite le 19 juillet 1943, pendant la Seconde Guerre mondiale, lors d'un bombardement allié, et il ne subsiste qu'une photo médiocre.
En 712 débute la conquête musulmane de l'Espagne. Les Maures auraient recherché le Saint Calice et la cathédrale de Huesca n'étant plus un abri sûr, l'évêque Aciscio quitta la ville en 713 avec le Saint Calice, voyageant vers les Pyrénées du Sud, en passant par plusieurs chapelles, églises et monastères: grotte de Yebra de Basa (où fut martyrisée sainte Orosia), chapelle Saint-Pierre de Siresa (le Saint Calice a été caché à l'intérieur d'un des murs; une étoile dessinée sur le sol avait une branche qui indiquait la position exacte de la cachette dans le mur; vers 830, les rois et comtes d'Aragon et de Navarre ont versé des contributions considérables pour le culte des reliques sacrées (culto alas santas reliquias).
1071, l'évêque de Jaca, Don Sancho I, plaça le Saint Calice au monastère de Saint-Jean de la Peña, où il avait été moine auparavant, à l'occasion de la venue du cardinal Hugo Candido.
Le document «Vida de S. Laurenzo» du 14 décembre 1134 (page 109) écrit par D. Carreras Ramirez, chanoine de Saragosse, témoigne de la présence du Saint Calice au monastère de SaintJean de la Peña: «En un arca de marfil está el Caliz en que Cristo N. Señor consagró su sangre, el cual envió S. Laurenzo a su patria, Huesca». («Dans une arche d'ivoire il y a le Calice dans lequel Notre-Seigneur le Christ a consacré son sang, lequel fut envoyé par saint Laurent à sa mère patrie, Huesca.») Dans les documents, il est spécifie que le pied du Calice a été refait au cours des âges.
1399: le Calice est transporté à l'Aljafería de Saragosse puis à Barcelone.
Un acte notarial enregistre l'acte: «Cáliz de piedra en el cual Ntro. Sr. Jesucristo consagró su preciosa sangre» («Calice en pierre dans lequel Notre-Seigneur Jésus-Christ a consacré son sang précieux».)
Le texte qui accompagnait le Calice — ce texte est conservé dans les archives de la Couronne d'Aragon à Barcelone (Parchemin n. 136 de la Collection de Martin 1er l'Humain) — précisait que le calice avait été envoyé de Rome avec une lettre de saint Laurent.
1416: le Saint Calice est transféré à Valence. Alphonse V d'Aragon emmena le Saint Calice dans son Palais Royal à Valence (Espagne) (ce palais a été démoli en 1810). Parti conquérir Naples, son frère, Jean II d' Aragon, lui succède.
Le 14 mars 1437 celui-ci remet le Saint Calice à la cathédrale de Valence où il est toujours conservé.
Le professeur Antunaño explique que pour les chrétiens la valeur du calice en tant qu'icône sacrée est importante.
«Pour le christianisme, une icône sacrée n'est pas seulement une image pieuse», ou «une représentation d'un motif religieux». C'est bien davantage, explique-t-il: «C'est un moyen pour la contemplation spirituelle, pour la méditation et l'oraison».
Loin d'abriter des «propriétés magiques», «l'icône est sacrée car son image évoque un mystère salvifique et, sous une forme spirituelle mais réelle, elle a comme but de mettre la personne qui la contemple en communion avec ce mystère, de la rendre participante de ce mystère», souligne-t-il.
Et puisque «la Tradition et l'Histoire indiquent clairement la possibilité que ce soit le Calice même que le Seigneur utilisa la nuit où il allait être livré», les chrétiens le vénèrent car il les «transporte au moment sublime où le Fils de Dieu nous donna son Sang comme boisson avant de le verser sur la Croix», pour notre salut, précise-t-il.
«Pour cette raison, conclut-il, le noyau et fondement de la vénération du Saint Calice se trouvent dans le Mystère eucharistique».
Le professeur Salvador Antuñano rappelle que le 8 novembre 1982, lors de sa visite à Valence, le pape Jean-Paul II a célébré la messe avec le Saint Calice après avoir vénéré la relique dans la chapelle.
Salvador Antuñano estime que le geste de Jean-Paul II de «consacrer le Sang du Seigneur dans le Calice peut être considéré comme la borne milliaire ayant introduit la relique dans Ie troisième millénaire».