Ce livre parle du Crédit Social, mais il est loin d’être une somme créditiste. Le Crédit Social, en effet, est toute une orientation de la civilisation et touche au social et au politique autant, sinon plus, qu’à l’économique.
"On oublie, on ne voit pas, on ne veut pas voir qu’il y a des gens mal logés, des gens mal nourris, des salaires insuffisants, qu’il y a des pays tout entiers qui souffrent de la faim. Ce n’est pas chrétien de penser, à plus forte raison de dire; c’est leur faute..."
Son Eminence le Cardinal Jules-Géraud Saliège
par Raynald Blanchette, professeur
Petit Jean, un enfant d'environ douze ans, mais déjà en quête de vérité, ne comprenait pas pourquoi au Québec les adultes se chamaillaient pour une question de religion. Il décide donc de faire un long voyage pour rencontrer un sage et lui demander de l'éclairer à ce sujet. Dans un monde où chacun donne son opinion en la prenant pour la vérité, il savait fort bien que la vérité n'est pas une question d'opinion ni de consensus, et qu'une réflexion plus profonde s'imposait.
Il fut donc très heureux lorsque enfin, il trouva le maître qu'il cherchait.
— Maître, d'où vient la religion ?
— De Dieu, mon enfant.
— Ah je croyais qu'elle venait des hommes ?
— Non, mon enfant. Dès la création du monde et de l'homme, Dieu a prescrit à ce dernier des devoirs de religion. D'abord à Adam et Ève. Puis à son peuple, par la bouche des prophètes. Et finalement à toute l'humanité, par Jésus Lui-même, qui est venu rendre plus parfaite l'ancienne loi et instituer la religion chrétienne.
— Et pourquoi Dieu a-t-il "inventé" la religion ?
— Pour nous assurer le bonheur dans cette vie et dans l'autre.
— Et que nous enseigne la religion ?
— En résumé, une seule chose : à aimer. Encore et toujours aimer. À aimer Dieu d'abord, et aussi notre prochain.
— La religion est-elle nécessaire ?
— Oui mon enfant. Sans elle, on ne peut pas comprendre d'où on vient, qui on est, ni où on va. On tombe alors dans l'ignorance la plus grande et la plus dévastatrice.
— Et encore ?
— Sans la religion, l'homme ne vit que pour sa courte vie terrestre, sans se soucier de l'éternité. De son salut éternel en fait.
— Maître, si je comprends bien, la religion est un don de Dieu qui nous enseigne à nous aimer, qui donne le sens de notre vie et de notre mort, et nous montre le chemin qu'il faut suivre si l'on veut être heureux avec Dieu pour l'éternité ?
— Tu as bien compris mon enfant.
— Alors, si la religion est si belle puisqu'elle vient de Dieu, si elle est si bonne et si nécessaire pour mériter le ciel, pourquoi certaines personnes et plusieurs politiciens veulent-ils la faire disparaître de nos écoles et de nos commissions scolaires ?
— Parce qu'ils ont perdu la foi, mon enfant.
— Et perdre la foi, maître, est-ce un grand malheur ?
— C'est le plus grand des malheurs, mon enfant. Car, vois-tu, sans la foi, on ne peut rien faire. "Celui qui croira sera sauvé. Celui qui refusera de croire sera condamné." Et c'est le seul vrai Maître, Jésus-Christ, qui nous l'affirme. Il nous a dit, qu'avec la foi tout est possible, mais que sans Lui, nous ne pouvons rien faire. Et saint Paul nous confirme que "tout repose sur la foi en Notre-Seigneur Jésus-Christ."
— Alors, est-ce à dire que la détresse des jeunes, l'abus des drogues, le décrochage, le suicide et, en somme, tous nos malheurs, ne sont que les conséquences normales du relâchement de nos valeurs spirituelles, c'est-à-dire de la foi et de la religion ?
— Tu as bien compris, mon fils. Le Christ nous a donné tout ce que l'on avait besoin pour être heureux. Il nous a enseigné à "rechercher d'abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout le reste nous sera donné par surcroît".
— Et je dois bien avouer que c'est plutôt le contraire que l'on fait de nos jours. Alors je comprends maintenant pourquoi tant de gens sont malheureux, même au milieu de tous ces biens de consommation, et parfois de comptes de banque bien garnis : il leur manque l'essentiel.
— Comme la fleur dont on déciderait de couper l'eau et la lumière ne pourrait survivre longtemps, ainsi l'homme ne peut vivre heureux sans la foi et la religion. Il se construit alors de faux-bonheurs.
— Et peut-on regagner la foi quand on l'a perdue ?
— Toujours, mon enfant. Dieu est miséricordieux, ne l'oublie jamais. Pour regagner la foi, il faut d'abord faire un geste d'humilité. Entrer en nous-même et avouer notre néant. Avouer que l'on n'est que poussière et demander à Dieu de nous pardonner nos erreurs et notre aveuglement. Et prier à tous les jours pour Lui demander le don de la foi. Et Dieu qui voit le fond des cœurs, exaucera notre prière. (Note de la rédaction : Et si nous confessons nos péchés à un prêtre dans le secret du confessionnal, Dieu nous pardonne et nous redonne l'état de grâce.)
— Merci, maître, pour vos lumières. Maintenant que faire ? Puisque la religion est si belle et si nécessaire à notre bonheur, que faire, face à tous ceux qui veulent faire disparaître un si grand don de Dieu ?
— Deux choses, mon fils. Prier et agir. D'abord prier tous les jours le Seigneur qu'il nous pardonne nos erreurs et qu'il nous redonne la foi, spécialement à ceux qui nous dirigent. Puis agir. Chacun selon sa condition et ses moyens. Car celui qui aura défendu la religion et la foi en Jésus-Christ sur la terre sera lui-même défendu par Jésus-Christ au jour du jugement. Cela est certain. Le Christ nous l'a déclaré formellement : "Celui qui aura honte de moi et de mes paroles, moi aussi j'aurai honte de lui devant mon Père du ciel ; celui qui témoignera pour moi devant les hommes, moi aussi je témoignerai en sa faveur devant mon Père".
Heureux d'avoir mieux compris la beauté et la nécessité de la religion, Petit Jean prend congé de son hôte et décide de faire sa petite part pour défendre dignement un si précieux héritage.
Ne sachant que faire, il commença par prier.
Et c'est alors que lui vint l'idée d'écrire aux ministres et aux premiers ministres de Québec et d'Ottawa pour leur demander de faire un geste d'humilité et d'avoir le courage de défendre la foi et la religion devant leur peuple, plutôt que de se faire complices de leur lente mais sûre disparition. Sinon, c'est le Christ Lui-même qui aurait honte d'eux au jour du jugement, devant l'humanité entière.
Et peut-il y avoir plus grand malheur que celui-là ?
Signé : Petit Jean
Raynald Blanchette, Gaspé