Ce livre parle du Crédit Social, mais il est loin d’être une somme créditiste. Le Crédit Social, en effet, est toute une orientation de la civilisation et touche au social et au politique autant, sinon plus, qu’à l’économique.
"On oublie, on ne voit pas, on ne veut pas voir qu’il y a des gens mal logés, des gens mal nourris, des salaires insuffisants, qu’il y a des pays tout entiers qui souffrent de la faim. Ce n’est pas chrétien de penser, à plus forte raison de dire; c’est leur faute..."
Son Eminence le Cardinal Jules-Géraud Saliège
Nous tirons de zenit.org ce beau message du Pape sur la Famille.
ROME, Vendredi 19 mai 2006 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le discours que le pape Benoît XVI a adressé aux participants à l’Assemblée plénière du Conseil pontifical pour la Famille à l’occasion du 25ème anniversaire de la création du dicastère, le samedi 13 mai.
Monsieur le cardinal,
Vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
Chers frères et sœurs!
C'est pour moi un motif de joie de vous rencontrer au terme de l'Assemblée plénière du Conseil pontifical pour la Famille, qui célèbre ces jours-ci son 25e anniversaire, ayant été créé par mon vénéré prédécesseur le pape Jean-Paul II le 9 mai 1981. J'adresse à chacun de vous un salut cordial, avec une pensée particulière pour le cardinal Alfonso López Trujillo, que je remercie de s'être fait l'interprète de vos sentiments communs. Votre réunion vous a donné l'occasion d'examiner les défis et les projets pastoraux concernant la famille, considérée à juste titre comme Eglise domestique et sanctuaire de la vie. Il s'agit d'un domaine apostolique vaste, complexe et délicat, auquel vous consacrez de l'énergie et de l'enthousiasme, dans l'intention de promouvoir l'«Évangile de la famille et de la vie». Comment ne pas rappeler, à ce propos, la vision ample et clairvoyante de mes prédécesseurs, et de manière particulière de Jean-Paul II, qui ont promu, avec courage, la cause de la famille, la considérant comme une réalité décisive et irremplaçable pour le bien commun des peuples?
La famille fondée sur le mariage constitue un «patrimoine de l'humanité», une institution sociale fondamentale; elle est la cellule vitale et le pilier de la société et cela concerne les croyants et les non-croyants. Elle est une réalité pour laquelle tous les Etats doivent avoir la plus haute considération, car, comme aimait à le répéter Jean-Paul II, «l'avenir de l'humanité passe à travers la famille» (Familiaris consortio, n. 86).
En outre, dans la vision chrétienne, le mariage, élevé par le Christ à la très haute dignité de sacrement, confère une plus grande splendeur et profondeur au lien conjugal, et engage plus profondément les époux qui, bénis par le Seigneur de l'Alliance, se promettent fidélité jusqu'à la mort dans l'amour ouvert à la vie. Pour eux, le centre et le cœur de la famille est le Seigneur, qui les accompagne dans leur union et les soutient dans la mission d'éduquer les enfants vers l'âge mûr.
De cette manière, la famille chrétienne coopère avec Dieu non seulement en engendrant à la vie naturelle, mais également en cultivant les germes de la vie divine donnée dans le Baptême. Tels sont les principes bien connus de la vision chrétienne du mariage et de la famille. Je les ai rappelés encore une fois jeudi dernier, en m'adressant aux membres de l'Institut Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille.
Dans le monde actuel, dans lequel se diffusent certaines conceptions équivoques sur l'homme, sur la liberté, sur l'amour humain, nous ne devons jamais nous lasser de présenter à nouveau la vérité sur l'institution familiale, telle qu'elle a été voulue par Dieu dès la création. Malheureusement, le nombre des séparations et des divorces s'accroît, rompant l'unité familiale et créant de nombreux problèmes aux enfants, victimes innocentes de ces situations. La stabilité de la famille est aujourd'hui particulièrement à risque; pour la sauvegarder il faut souvent aller à contre courant par rapport à la culture dominante, et cela exige de la patience, des efforts, des sacrifices et une recherche incessante de la compréhension mutuelle. Mais aujourd'hui aussi, il est possible aux conjoints de surmonter les difficultés et de rester fidèles à leur vocation, en ayant recours au soutien de Dieu avec la prière et en participant assidûment aux sacrements, en particulier de l'Eucharistie. L'unité et la solidité de la famille aide la société à respirer les valeurs humaines authentiques et à s'ouvrir à l'Evangile. C'est à cela que contribue l'apostolat de nombreux Mouvements, appelés à œuvrer dans ce domaine dans une entente harmonieuse avec les diocèses et les paroisses.
Ensuite, un thème plus que jamais délicat de nos jours est le respect dû à l'embryon humain, qui devrait toujours naître d'un acte d'amour et être déjà traité comme une personne (cf. Evangelium vitae, n. 60). Les progrès de la science et de la technique dans le domaine de la bioéthique se transforment en menace lorsque l'homme perd le sens de ses limites et, en pratique, prétend se substituer Dieu créateur. L'Encyclique Humanae vitae réaffirme avec clarté que la procréation humaine doit toujours être le fruit de l'acte conjugal, avec sa double signification unitive et procréative (cf. n. 12). C'est ce qu'exige la grandeur de l'amour conjugal selon le projet divin, comme je l'ai rappelé dans l'Encyclique Deus caritas est: «L'eros rabaissé simplement au “sexe” devient une marchandise, une simple “chose” que l'on peut acheter et vendre; plus encore, l'homme devient une marchandise... En réalité, nous nous trouvons devant une dégradation du corps humain» (n. 5).
Grâce à Dieu de nombreuses personnes, en particulier parmi les jeunes, redécouvrent la valeur de la chasteté, qui apparaît toujours davantage comme la garantie sûre de l'amour authentique. Le moment historique que nous vivons demande aux familles chrétiennes de témoigner avec une cohérence courageuse que la procréation est le fruit de l'amour. Un tel témoignage ne manquera pas d'encourager les hommes politiques et les législateurs à sauvegarder les droits de la famille. En effet, on voit comment l'on accorde toujours plus de crédit aux solutions juridiques pour ce qu'on appelle les «unions de fait» qui, bien que refusant les obligations du mariage, prétendent jouir de droits équivalents. En outre, on veut parfois arriver à une nouvelle définition du mariage pour légaliser des unions homosexuelles, en leur attribuant également le droit d'adopter des enfants.
De vastes zones du monde subissent ce qu'on appelle l'«hiver démographique», avec le vieillissement progressif de la population qui s'ensuit; les familles semblent parfois menacées par la peur de la vie, de la paternité et de la maternité. Il faut leur redonner confiance, pour qu'elles puissent continuer à accomplir leur noble mission de procréer dans l'amour. Je suis reconnaissant à votre Conseil pontifical car, lors de diverses rencontres continentales et nationales, il cherche à dialoguer avec ceux qui ont des responsabilités politique et législative à ce propos, de même qu'il s'efforce de tisser un vaste réseau de colloques avec les évêques, en offrant aux Eglises locales l'opportunité de cours ouverts aux responsables de la pastorale...
Merci encore pour le travail que vous accomplissez; que le Seigneur continue à le rendre fécond! Je vous assure pour cela de mon souvenir dans la prière, alors que, en invoquant la protection maternelle de Marie, je vous donne à tous ma Bénédiction, que j'étends volontiers aux familles, afin qu'elles continuent à construire leur foyer sur l'exemple de la Sainte Famille de Nazareth.
© Copyright du texte original en italien : Libreria Editrice Vaticana. Traduction réalisée par Zenit