EnglishEspañolPolskie

Vinaora Nivo Slider 3.xVinaora Nivo Slider 3.xVinaora Nivo Slider 3.xVinaora Nivo Slider 3.xVinaora Nivo Slider 3.xVinaora Nivo Slider 3.xVinaora Nivo Slider 3.xVinaora Nivo Slider 3.xVinaora Nivo Slider 3.xVinaora Nivo Slider 3.x
Crédit Social et commerce international

Le Grand Reset, réalité ou théorie du complot ?

Livres sur le Crédit Social

La démocratie économique

La démocratie économique expliquées en différentes leçons pour avoir une pleine connaissance de tout ce que le Crédit Social implique. Ce sont les propositions financières de l’ingénieur écossais Clifford Hugh Douglas, connues tout d’abord sous le nom de démocratie économique (d’après le titre de son premier livre), et connues par la suite sous le nom de crédit social.

Sous le Signe de l'Abondance

Sous le signe de l’abondance — exprime assez bien qu’il s’agit d’une économie d’abondance, de l’accès rendu facile aux immenses possibilités de la production moderne.

Ce livre parle du Crédit Social, mais il est loin d’être une somme créditiste. Le Crédit Social, en effet, est toute une orientation de la civilisation et touche au social et au politique autant, sinon plus, qu’à l’économique.

Du régime de dettes à la prospérité

"Du régime de dettes à la prospérité" est à l’origine de la fondation de l’Œuvre des Pèlerins de saint Michel. C'est le livre qui fit s'écrier Louis Even; "Une lumière sur mon chemin!".

"On oublie, on ne voit pas, on ne veut pas voir qu’il y a des gens mal logés, des gens mal nourris, des salaires insuffisants, qu’il y a des pays tout entiers qui souffrent de la faim. Ce n’est pas chrétien de penser, à plus forte raison de dire; c’est leur faute..."

Son Eminence le Cardinal Jules-Géraud Saliège

Une lumière sur mon chemin

«Une lumière sur mon chemin. Il faut que tout le monde connaisse cela!» c'est écrié Louis Even en 1934 lorsqu'il découvrit le Crédit Social. Ce livre est un recueil des conférences données à la radio et télévision de 1958 à 1964.  

Dernières circulaires

Témoignages Sessions d'Étude

Deux fois par année, nous invitons des évêques, prêtres et laïcs, surtout d’Afrique, à nos semaines d’étude sur le Crédit Social à notre maison-mère de Rougemont au Canada. Voici les commentaires de quelques-uns de ces évêques, prêtres et laïcs.

Qui sont les vrais maîtres du monde ?

Le système bancaire actuel est pur banditisme, quiconque s’est donné la peine d’étudier la question, (la création de crédit-monnaie-dette par les banques et le contrôle absolu de l’intermédiaire d’échange par les banques), n’en peut douter. Mais c’est un banditisme légalisé c’est-à-dire qu’en conduisant ce racket au profit d’une petite clique d’individus sur le dos du public, les banques restent dans les limites de leur charte, c’est la «patente» accordée par le gouvernement souverain à une machine qui saigne et tue l’humanité.

Un nouveau système financier efficace

Le système financier efficace dont il va être question dans cette brochure, c’est le système financier connu généralement sous le nom de Crédit Social (ou Démocratie Économique), encore appliqué nulle part, mais dont les principes furent établis par l’ingénieur économiste écossais, Clifford Hugh Douglas, publiés par lui pour la première fois en 1918, propagés depuis par toute une école dans maints pays.

Le Dividende Social

Qu’est-ce que vous dites-là? Que le Dividende Social respecterait la planète et que la société de consommation est destructrice de la planète?

Oui! Avec la technologie, avec le progrès, le travail humain est de moins en moins nécessaire pour la production. La pénurie actuelle de main-d’œuvre dans certaines régions est un problème temporaire, un problème démographique.

La confiance doit nous mener à l’amour

le lundi, 01 janvier 2024. Dans Église catholique romaine, Pape François

Exhortation apostolique du pape François sur la spiritualité de sainte Thérèse de Lisieux

Le 15 octobre 2023, le Vatican publiait l'exhortation apostolique du pape François intitulée « C'est la confiance », à l'occasion du 150e anniversaire de naissance de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face (1873-1897), portant sur la spiritualité de cette grande sainte, basée sur sa « petite voie de l'enfance spirituelle », « l'ascenseur qui doit nous mener au Ciel », c'est-à-dire la confiance en l'amour miséricordieux de Dieu, qui nous aime comme un Père. Cela nous rappelle cette autre grande invocation transmise par Dieu à sainte Faustine Kowalska, « Jésus, j'ai confiance en Toi ».

Dans les temps actuels qui nous portent à nous inquiéter pour l'avenir qui semble incertain, nous avons besoin plus que jamais de faire confiance en Dieu qui nous aime infiniment et qui, malgré les apparences, reste en contrôle de l'histoire de l'humanité, par sa providence et sa toute-puissance, et fait en sorte que son plan d'amour s'accomplit sur nous. Puisqu'à la fin de notre vie sur terre nous serons jugés sur l'amour, et qu'« à la fin, seul l'amour compte », cette confiance en Dieu qui nous mène à l'amour, enseignée par sainte Thérèse de Lisieux, est un exemple à suivre pour nous tous. Voici de larges extraits de cette exhortation.

par le pape François

« C'est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à l'Amour ». Ces paroles très fortes de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face disent tout. Elles résument le génie de sa spiritualité et suffiraient à justifier qu'on l'ait déclarée Docteur de l'Église. Seule la confiance, et "rien d'autre", il n'y a pas d'autre chemin pour nous conduire à l'Amour qui donne tout. Par la confiance, la source de la grâce déborde dans nos vies, l'Évangile se fait chair en nous et nous transforme en canaux de miséricorde pour nos frères.

Thérèse est l'une des saintes les plus connues et les plus aimées dans le monde entier. Comme saint François d'Assise, elle est aimée même par les non-chrétiens et les non-croyants. (…) Il nous sera bon d'approfondir son message à l'occasion du 150 anniversaire de sa naissance, à Alençon le 2 janvier 1873, et du centenaire de sa béatification (le 29 avril 1923). Mais je n'ai pas voulu rendre publique cette exhortation à l'une de ces dates, ni le jour de sa mémoire, pour que ce message aille au-delà de cette célébration et soit compris comme faisant partie du trésor spirituel de l'Église. La date de cette publication, mémoire de sainte Thérèse d'Avila, a pour but de présenter sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face comme un fruit mûr de la réforme du Carmel et de la spiritualité de la grande sainte espagnole.

Sa vie terrestre fut brève, vingt-quatre ans, simple comme n'importe quelle autre, d'abord dans sa famille, puis au Carmel de Lisieux. La lumière et l'amour extraordinaires qui rayonnaient de sa personne se sont manifestés immédiatement après sa mort par la publication de ses écrits et par les innombrables grâces obtenues par les fidèles qui l'ont invoquée.

L'Église a vite reconnu la valeur extraordinaire de son témoignage et l'originalité de sa spiritualité évangélique. Thérèse rencontra Léon XIII lors d'un pèlerinage à Rome en 1887 et lui demanda la permission d'entrer au Carmel à l'âge de quinze ans. Peu après sa mort, saint Pie X se rendit compte de son immense stature spirituelle, au point d'affirmer qu'elle deviendrait la plus grande sainte des temps modernes.

Déclarée vénérable en 1921 par Benoît XV, qui fit l'éloge de ses vertus en les centrant sur la "petite voie" de l'enfance spirituelle, elle fut béatifiée il y a cent ans, puis canonisée le 17 mai 1925 par Pie XI qui remercia le Seigneur d'avoir permis que Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face soit la première bienheureuse qu'il ait élevée aux honneurs des autels, et la première sainte qu'il ait canonisée.

Le même Pape la déclara Patronne des Missions en 1927. Elle fut proclamée l'une des saintes Patronnes de la France en 1944 par le vénérable Pie XII qui approfondit à plusieurs reprises le thème de l'enfance spirituelle. Saint Paul VI aimait rappeler son baptême reçu le 30 septembre 1897, jour de la mort de sainte Thérèse, et, à l'occasion du centenaire de sa naissance, il écrivit à l'évêque de Bayeux et Lisieux sur sa doctrine.

Lors de son premier voyage apostolique en France, saint Jean-Paul II se rendit à la basilique qui lui est dédiée, le 2 juin 1980 et, en 1997, il la déclara Docteur de l'Église en tant qu'« experte en scientia amoris » (science de l'amour). Benoît XVI reprit le thème de sa "science de l'amour" en la proposant comme « un guide pour tous, en particulier pour ceux qui, au sein du peuple de Dieu, exercent le ministère de théologiens ». Enfin, j'ai eu la joie de canoniser ses parents, Louis et Zélie, en 2015 lors du Synode sur la famille et je lui ai récemment consacré une catéchèse du cycle sur le thème du zèle apostolique (voir page 25).

Dans le nom qu'elle choisit comme religieuse, apparaît Jésus : l'"Enfant" qui manifeste le mystère de l'Incarnation, et la "Sainte Face", c'est-à-dire le visage du Christ qui se donne jusqu'au bout sur la Croix. Elle est "Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face". Le Nom de Jésus est continuellement "respiré" par Thérèse comme un acte d'amour, jusqu'à son dernier souffle. Elle avait également aussi gravé ces mots dans sa cellule : "Jésus est mon seul amour". C'était son interprétation de l'affirmation centrale du Nouveau Testament : « Dieu est amour » (1 Jn 4, 8.16).

La petite voie de la confiance et de l'amour

L'une des découvertes les plus importantes de Thérèse, pour le bien de tout le peuple de Dieu, est sa "petite voie", la voie de la confiance et de l'amour, connue aussi sous le nom de Voie de l'enfance spirituelle. Tous peuvent la suivre, dans tout état de vie, à chaque moment de l'existence. C'est la voie que le Père céleste révèle aux petits (cf. Mt 11, 25).

Thérèse raconta sa découverte de la petite voie dans l'Histoire d'une âme : « Je puis donc, malgré ma petitesse, aspirer à la sainteté ; me grandir, c'est impossible, je dois me supporter telle que je suis avec toutes mes imperfections ; mais je veux chercher le moyen d'aller au Ciel par une petite voie bien droite, bien courte, une petite voie toute nouvelle ».

Pour la décrire, elle utilise l'image de l'ascenseur : « L'ascenseur qui doit m'élever jusqu'au Ciel, ce sont vos bras, ô Jésus ! Pour cela je n'ai pas besoin de grandir, au contraire il faut que je reste petite, que je le devienne de plus en plus ». Petite, incapable d'avoir confiance en elle-même, mais confiante en la puissance aimante des bras du Seigneur.

C'est "la douce voie de l'amour", ouverte par Jésus aux petits et aux pauvres, à tous. C'est le chemin de la vraie joie. Face à une conception pélagienne de la sainteté, individualiste et élitiste, plus ascétique que mystique, qui met surtout l'accent sur l'effort humain, Thérèse souligne toujours la primauté de l'action de Dieu, de sa grâce. (…) Sa confiance illimitée encourage ceux qui se sentent fragiles, limités, pécheurs à se laisser conduire et transformer pour atteindre le sommet : « Ah ! Si toutes les âmes faibles et imparfaites sentaient ce que sent la plus petite de toutes les âmes, l'âme de votre petite Thérèse, pas une seule ne désespérerait d'arriver au sommet de la montagne de l'amour, puisque Jésus ne demande pas de grandes actions, mais seulement l'abandon et la reconnaissance ».

Cette même insistance de Thérèse sur l'initiative divine fait que, lorsqu'elle parle de l'Eucharistie, elle ne met pas en premier son désir de recevoir Jésus dans la sainte communion, mais le désir de Jésus de s'unir à nous et demeurer dans nos cœurs. Dans l'Acte d'offrande à l'Amour Miséricordieux, souffrant de ne pouvoir recevoir la communion tous les jours, elle dit à Jésus : « Restez-en moi, comme au tabernacle ». Le centre et l'objet de son regard ne sont pas elle-même avec ses besoins, mais le Christ qui aime, qui cherche, qui désire, qui demeure dans l'âme.

L'abandon quotidien

La confiance que Thérèse promeut ne doit pas être comprise seulement par rapport à la sanctification et au salut personnels. Elle a un sens intégral qui embrasse la totalité de l'existence concrète et s'applique à toute notre vie où nous sommes souvent envahis par les peurs, par le désir de sécurité humaine, par le besoin de tout contrôler. C'est là qu'apparaît l'invitation à un saint "abandon".

La pleine confiance, qui devient abandon dans l'Amour, nous libère des calculs obsessionnels, de l'inquiétude constante pour l'avenir, des peurs qui enlèvent la paix. Dans ses derniers jours, Thérèse insistait sur ce point : « Nous qui courons dans la voie de l'Amour, je trouve que nous ne devons pas penser à ce qui peut nous arriver de douloureux dans l'avenir, car alors c'est manquer de confiance ». Si nous sommes entre les mains d'un Père qui nous aime sans limites, cela sera vrai en toutes circonstances, nous nous en sortirons quoi qu'il arrive et, d'une manière ou d'une autre, son plan d'amour et de plénitude se réalisera dans notre vie.

Dans la foi, elle vit intensément une confiance illimitée en la miséricorde infinie de Dieu : « Une confiance qui doit nous conduire à l'amour ». Elle vit, même dans l'obscurité, la confiance totale de l'enfant qui s'abandonne sans crainte dans les bras de son père et de sa mère. Pour Thérèse, en effet, Dieu brille avant tout par sa miséricorde, clé pour comprendre tout ce qui est dit de Lui : « À moi Il a donné sa Miséricorde infinie, et c'est à travers elle que je contemple et adore les autres perfections Divines !... Alors toutes m'apparaissent rayonnantes d'amour, la Justice même (et peut-être encore plus que toutes les autres) me semble revêtue d'amour ». C'est l'une des découvertes les plus importantes de Thérèse, l'une de ses plus grandes contributions pour l'ensemble du peuple de Dieu. Elle est entrée de manière extraordinaire dans les profondeurs de la miséricorde divine et y a puisé la lumière de son espérance sans limites.

Une très ferme espérance

Avant son entrée au Carmel, Thérèse fit l'expérience d'une singulière proximité spirituelle avec l'un des hommes les plus malheureux, le criminel Henri Pranzini, condamné à mort pour triple assassinat, et impénitent. Offrant la messe pour lui et priant avec une totale confiance pour son salut, elle est sûre de le mettre en contact avec le Sang de Jésus et elle dit à Dieu être certaine qu'au dernier moment Il lui pardonnera et qu'elle y croira « même s'il ne se confessait pas et ne donnait aucune marque de repentir ». Elle donne la raison de cette certitude : « tant j'avais confiance en la miséricorde infinie de Jésus ». Quelle émotion ensuite lorsqu'elle découvre que Pranzini, monté sur l'échafaud, « tout à coup, saisi d'une inspiration subite, se retourne, saisit un Crucifix que lui présentait le prêtre et baise par trois fois ses plaies sacrées !... ». Cette expérience intense d'espérer contre toute espérance a été fondamentale pour elle : « Depuis cette grâce unique, mon désir de sauver les âmes grandit chaque jour ». 

Elle est consciente du drame du péché, même si nous la voyons toujours introduite dans le mystère du Christ, avec la certitude que « là où le péché a abondé, la grâce a surabondé » (Rm 5, 20). Le péché du monde est immense, mais il n'est pas infini. En revanche, l'amour miséricordieux du Rédempteur est infini. Thérèse est témoin de la victoire définitive de Jésus sur toutes les forces du mal par sa passion, sa mort et sa résurrection. Mue par la confiance, elle ose écrire : « Jésus, fais que je sauve beaucoup d'âmes, qu'aujourd'hui il n'y en ait pas une seule de damnée [...]. Jésus, pardonne-moi si je dis des choses qu'il ne faut pas dire, je ne veux que te réjouir et te consoler ». Cela nous permet de passer à un autre aspect de l'air frais qu'est le message de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face.

Le plus grand amour dans la plus grande simplicité

À la fin de l'Histoire d'une âme, Thérèse nous livre son Offrande comme Victime d'Holocauste à l'Amour Miséricordieux du Bon Dieu. En se livrant pleinement à l'action de l'Esprit, elle reçoit, sans bruit ni signes particuliers, la surabondance de l'eau vive : « Les fleuves, ou plutôt les océans de grâces qui sont venus inonder mon âme… ». C'est la vie mystique qui, même dépourvue de phénomènes extraordinaires, est proposée à tous les fidèles comme une expérience quotidienne d'amour.

Thérèse vit la charité dans la petitesse, dans les choses les plus simples de la vie quotidienne, et elle le fait en compagnie de la Vierge Marie, en apprenant d'elle qu'« aimer c'est tout donner et se donner soi-même ». En effet, alors que les prédicateurs de son temps parlaient souvent de la grandeur de Marie de manière triomphaliste, éloignée de nous, Thérèse montre, à partir de l'Évangile, que Marie est la plus grande dans le Royaume des Cieux parce qu'elle est la plus petite (cf. Mt 18, 4), la plus proche de Jésus dans son humiliation. Elle voit que, si les récits apocryphes sont remplis de passages frappants et merveilleux, les Évangiles nous montrent une existence humble et pauvre, vécue dans la simplicité de la foi. Jésus lui-même veut que Marie soit l'exemple de l'âme qui le cherche avec une foi dépouillée. Marie a été la première à vivre la "petite voie" dans la foi pure et l'humilité ; c'est pourquoi Thérèse n'a pas peur d'écrire :

« Je sais qu'à Nazareth, Mère pleine de grâces

Tu vis très pauvrement, ne voulant rien de plus

Point de ravissements, de miracles, d'extases

N'embellissent ta vie, ô Reine des Élus !...

Le nombre des petits est bien grand sur la terre

Ils peuvent sans trembler vers toi lever les yeux.

C'est par la voie commune, incomparable Mère

Qu'il te plaît de marcher pour les guider aux Cieux. »

Au cœur de l'Église, je serai l'amour

Thérèse a hérité de sainte Thérèse d'Avila un grand amour pour l'Église et a pu atteindre les profondeurs de ce mystère. Nous le voyons dans sa découverte du "cœur de l'Église". Dans une longue prière à Jésus, écrite le 8 septembre 1896, jour du sixième anniversaire de sa profession religieuse, la Sainte confie au Seigneur qu'elle est animée d'un immense désir, d'une passion pour l'Évangile qu'aucune vocation ne peut satisfaire à elle seule. Ainsi, à la recherche de sa "place" dans l'Église, elle relit les chapitres 12 et 13 de la première Lettre de saint Paul aux Corinthiens.

Au chapitre 12, l'Apôtre utilise la métaphore du corps et de ses membres pour expliquer que l'Église comprend une grande variété de charismes ordonnés selon un ordre hiérarchique. Mais cette description ne suffit pas à Thérèse. Elle poursuit ses recherches, lit l'"hymne à la charité" du chapitre 13, y trouve la grande réponse et écrit cette page mémorable :

« Considérant le corps mystique de l'Église, je ne m'étais reconnue dans aucun des membres décrits par saint Paul, ou plutôt je voulais me reconnaître en tous... La Charité me donna la clef de ma vocation. Je compris que si l'Église avait un corps, composé de différents membres, le plus nécessaire, le plus noble de tous ne lui manquait pas, je compris que l'Église avait un Cœur, et que ce Cœur était brûlant d'amour. Je compris que l'Amour seul faisait agir les membres de l'Église, que si l'Amour venait à s'éteindre, les Apôtres n'annonceraient plus l'Évangile, les Martyrs refuseraient de verser leur sang…

« Je compris que l'Amour renfermait toutes les Vocations, que l'Amour était tout, qu'il embrassait tous les temps et tous les lieux... en un mot, qu'il est éternel !... Alors dans l'excès de ma joie délirante, je me suis écriée : O Jésus, mon Amour... ma vocation, enfin je l'ai trouvée, ma vocation, c'est l'Amour... Oui j'ai trouvé ma place dans l'Église et cette place, ô mon Dieu, c'est vous qui me l'avez donnée... dans le Cœur de l'Église, ma Mère, je serai l'Amour... ainsi je serai tout... ainsi mon rêve sera réalisé ! ! !... ». (…) "Je serai l'amour" : voilà le choix radical de Thérèse, sa synthèse définitive, son identité spirituelle la plus personnelle.

Pluie de roses

La transformation qui s'est produite en elle lui a permis de passer d'un fervent désir du Ciel à un désir ardent et continu du bien de tous, culminant dans le rêve de poursuivre au Ciel sa mission d'aimer Jésus et de le faire aimer. En ce sens, elle écrit dans une de ses dernières lettres : « Je compte bien ne pas rester inactive au Ciel, mon désir est de travailler encore pour l'Église et les âmes ». Et à cette même période, elle dit plus directement : « Mon Ciel se passera sur la terre jusqu'à la fin du monde. Oui, je veux passer mon Ciel à faire du bien sur la terre  ».

Thérèse exprimait ainsi sa réponse la plus convaincue au don unique que le Seigneur lui faisait, à cette lumière surprenante que Dieu lui déversait. De cette façon, elle arrivait à sa dernière synthèse personnelle de l'Évangile, qui partait de la pleine confiance pour atteindre son point culminant dans le don total aux autres. Elle ne doutait pas de la fécondité de ce don : « Je pense à tout le bien que je voudrais faire après ma mort ». « Le bon Dieu ne me donnerait pas ce désir de faire du bien sur la terre après ma mort, s'il ne voulait pas le réaliser ». « Ce sera comme une pluie de roses ». 

Le cercle se ferme. « C'est la confiance ». C'est la confiance qui nous conduit à l'Amour et nous libère ainsi de la peur, c'est la confiance qui nous aide à détourner le regard de nous-mêmes, c'est la confiance qui nous permet de remettre entre les mains de Dieu ce que lui seul peut faire. Cela nous laisse un immense torrent d'amour et d'énergies disponibles pour rechercher le bien des frères. Et ainsi, au milieu de la souffrance de ses derniers jours, elle pouvait dire : « Je ne compte plus que sur l'amour  ». À la fin, seul compte l'amour. La confiance fait jaillir les roses et les répand comme un débordement de la surabondance de l'amour divin. Demandons-la comme un don gratuit, comme un don précieux de la grâce, pour que les voies de l'Évangile s'ouvrent dans nos vies.

Le centre de la morale chrétienne c'est la charité qui est la réponse à l'amour inconditionnel de la Trinité. C'est pourquoi « les œuvres d'amour envers le prochain sont la manifestation extérieure la plus parfaite de la grâce intérieure de l'Esprit ».

Seul l'amour compte

À la fin, seul l'amour compte. Précisément, l'apport spécifique que nous offre Thérèse comme Sainte et comme Docteur de l'Église n'est pas analytique, comme pourrait l'être par exemple celui de saint Thomas d'Aquin. Son apport est plutôt synthétique, car son génie est de nous conduire au centre, à l'essentiel, au plus indispensable. Elle montre par ses paroles et par son parcours personnel que, même si tous les enseignements et normes de l'Église ont leur importance, leur valeur, leur lumière, certains sont plus urgents et plus structurants dans la vie chrétienne. C'est là que Thérèse a mis son regard et son cœur.

Théologiens, moralistes, penseurs de la spiritualité, ainsi que les pasteurs et chaque croyant dans son milieu, nous devons encore recueillir cette intuition géniale de Thérèse et en tirer les conséquences tant théoriques que pratiques, tant doctrinales que pastorales, tant personnelles que communautaires. Il faut de l'audace et de la liberté intérieure pour y parvenir.

L'on cite parfois seulement des expressions périphériques de cette sainte, ou bien l'on mentionne des questions qu'elle peut avoir en commun avec tous les autres saints : la prière, le sacrifice, la piété eucharistique, et tant d'autres beaux témoignages. Mais, en faisant ainsi, nous nous privons de ce qu'elle a de spécifique, de ce qu'elle donne à l'Église, parce que nous oublions que « chaque saint est une mission ; il est un projet du Père pour refléter et incarner, à un moment déterminé de l'histoire, un aspect de l'Évangile ».

Du ciel à la terre, l'actualité de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face demeure dans toute sa "petite grandeur".

En un temps qui nous invite à nous enfermer dans nos intérêts particuliers, Thérèse nous montre qu'il est beau de faire de la vie un don.

À un moment où les besoins les plus superficiels prévalent, elle est témoin du radicalisme évangélique.

En un temps d'individualisme, elle nous fait découvrir la valeur de l'amour qui devient intercession.

À un moment où l'être humain est obsédé par la grandeur et par de nouvelles formes de pouvoir, elle montre le chemin de la petitesse.

En un temps où de nombreux êtres humains sont rejetés, elle nous enseigne la beauté d'être attentif, de prendre soin de l'autre.

À un moment de complexité, elle peut nous aider à redécouvrir la simplicité, la primauté absolue de l'amour, la confiance et l'abandon, en dépassant une logique légaliste et moralisante qui remplit la vie chrétienne d'observances et de préceptes et fige la joie de l'Évangile.

En un temps de replis et d'enfermements, Thérèse nous invite à une sortie missionnaire, conquis par l'attrait de Jésus Christ et de l'Évangile.

Un siècle et demi après sa naissance, Thérèse est plus vivante que jamais au cœur de l'Église en chemin, au cœur du Peuple de Dieu. Elle est en pèlerinage avec nous, faisant le bien sur la terre, comme elle le désira tant. Les innombrables "roses" que Thérèse répand sont le signe le plus beau de sa vitalité spirituelle, c'est-à-dire les grâces que Dieu nous donne par son intercession comblée d'amour, pour nous soutenir sur le chemin de la vie.

Chère sainte Thérèse,

l'Église a besoin de faire resplendir

la couleur, le parfum, la joie de l'Évangile.

Envoie-nous tes roses.

Aide-nous à avoir toujours confiance,

comme tu l'as fait,

dans le grand amour que Dieu a pour nous,

afin que nous puissions imiter chaque jour

ta petite voie de sainteté. Amen.

Donné à Rome, Saint-Jean-de-Latran, le 15 octobre, mémoire de sainte Thérèse d'Avila, de l'année 2023, la onzième de mon Pontificat. v

                                                        Pape François

Poster un commentaire

Vous êtes indentifier en tant qu'invité.

Panier

Dernière parution

Infolettre & Magazine

Faire un don

Faire un don

Aller au haut
JSN Boot template designed by JoomlaShine.com