Ce livre parle du Crédit Social, mais il est loin d’être une somme créditiste. Le Crédit Social, en effet, est toute une orientation de la civilisation et touche au social et au politique autant, sinon plus, qu’à l’économique.
"On oublie, on ne voit pas, on ne veut pas voir qu’il y a des gens mal logés, des gens mal nourris, des salaires insuffisants, qu’il y a des pays tout entiers qui souffrent de la faim. Ce n’est pas chrétien de penser, à plus forte raison de dire; c’est leur faute..."
Son Eminence le Cardinal Jules-Géraud Saliège
La statuette de l’Enfant Jésus de Prague (47 centimètres de haut) date des années 1500. Sainte Thérèse d’Avila avait une tendre dévotion envers le Christ enfant, et encourageait cette dévotion parmi ses compagnes carmélites. La princesse Maria Ana Manriquez de Lara de la maison royale d’Espagne était une parente et proche amie de la sainte, et on croit que c’est sainte Thérèse qui lui aurait donné la statuette en cadeau.
Mais il existe aussi une autre version, moins connue, mais qui vaut la peine d’être racontée, sur l’origine espagnole de la statuette, et comment elle aboutit finalement dans la cité de Prague en République tchèque, où elle se trouve encore aujourd’hui.
Une noble dame espagnole, Isabella Manriquez de Lara, se rendit en voyage à Nuestra Caseta pour visiter une amie d’enfance qui avait perdu son mari récemment. Durant le voyage de retour, elle s’arrêta pour sortir de la voiture quelques instants. Elle aperçut une clairière dans la forêt, et y pénétrant, elle fut surprise d’y trouver ce qui semblait être un château ou monastère abandonné. Mais ayant traversé la porte, elle réalisa que l’endroit n’était pas du tout abandonné : derrière le haut mur de pierre se trouvait un cloître dont la porte était presque complètement cachée par les vignes. Dona Isabella frappa à la porte qui fut ouverte par un vieil homme en habit brun, avec une barbe blanche. ressemblant beaucoup aux ermites des temps anciens. Il semblait l’attendre, et l’invita à prendre quelque rafraîchissement. Il l’amena ensuite visiter leur petite chapelle, et lui montra la statue du petit Nino (Enfant) Jesus.
« Ce Santo Nino Jesus », dit-il, « est votre cadeau pour la dot de votre fille Maria Ana qui doit épouser Vratuslav de Pernstein, de la noblesse tchèque. Ce Santo Nino Jesus amènera la paix à la nation tchèque, qui est déchirée par la guerre et les conflits religieux. » Ensuite le frère lui raconta son histoire :
« Il y a environ un an, nous avions avec nous un moine, le Frère Joseph de la Sainte Maison. Il était travailleur, d’une foi simple, et sa grande dévotion était envers l’Enfant-Jésus. Il nous confia qu’il priait souvent l’Enfant Jésus pour qu’il puisse le voir un jour en personne. Un après-midi, pendant qu’il nettoyait les planchers, un jeune garçon apparut soudainement, se tenant devant lui. Il fit remarquer au frère qu’il faisait un beau travail, et lui demanda ensuite s’il savait comment prier, surtout le Je vous salue Marie, et pouvait le réciter pour lui. Le frère Joseph cessa son travail, joignit ses mains en prière, et commença à réciter le Je vous salue Marie, comme l’enfant l’avait demandé. Aux paroles “et Jésus le fruit de vos entrailles est béni”, le petit garçon s’écria : “C’est moi !”, et puis il disparut. Le frère crut entendre une voix lui dire : “Je reviendrai, et tu feras une statue de cire de moi comme tu m’as vu.”
D’avance, le frère Joseph réunit tous les matériaux nécessaires pour faire une statue de cire, et attendit ce jour promis. Lorsque l’Enfant-Jésus revint, le frère était prêt pour réaliser la statue, ayant tous les outils et matériaux nécessaires. Il travailla, moulant et sculptant, jusqu’à ce que la statuette de l’Enfant-Jésus soit complétée. Très satisfait du résultat et de la beauté de son travail, se souriant à lui-même, le frère, épuisé, posa sa tête sur son établi, et ferma ses yeux... C’est dans cette position que les frères le trouvèrent plus tard, avec la belle statuette de l’Enfant-Jésus à côtés de lui. Les anges avaient amené l’âme du bon frère Joseph pour qu’il soit avec son bien-aimé Jésus dans son Royaume céleste. Plus tard cette nuit-là, l’âme du frère Joseph apparut à l’un des frères, et il lui dit :
« Cette statue doit être donnée à Dona Isabella Manriquez de Lara comme dot pour sa fille qui l’apportera avec elle en Bohême. Cette statue sera connue sous le nom d’Enfant Jésus de Prague par plusieurs nations. Il apportera la grâce, la paix et la miséricorde au peuple de Bohême, le pays qu’il a choisi pour être le sien, et il sera pour eux leur Petit Roi. »
Dona Isabella retourna chez elle avec la statuette de l’Enfant-Jésus, et comme le frère l’avait prédit, sa fille, la princesse Maria Ana Manriques de Lara maria effectivement Vratuslav de Pernstein, et apporta avec elle la statue de l’Enfant-Jésus pour l’installer dans leur maison à Prague.
Aussi incroyable que cette histoire puisse paraître, il y a plus à raconter sur le mystère de l’origine de la statue de l’Enfant-Jésus. Un jour, alors que Dona Isabella était en prière devant la statuette, elle sentit un urgent besoin de retourner au vieux monastère pour remercier le vieux frère. Son cocher et elle se mirent en route, et n’eurent aucune difficulté à trouver la clairière dans les bois, mais il n’y avait maintenant aucune trace qu’un monastère ne s’y soit jamais trouvé... mais les paysans locaux qui avaient passé toute leur vie dans la région leur assuraient qu’ils n’avaient jamais eu connaissance de l’existence d’aucun monastère en ces lieux !
Des années plus tard, lorsque Polyxène — la fille de la princesse Maria Ana, se maria avec Zdenek Adalbert Lobkowicz, général de l’armée impériale, la statuette fut une fois de plus donnée comme dot par la mère à sa fille. Polyxène chérissait le Santo Nino, mais après la mort prématurée de son mari, elle décida d’en faire don au monastère des Carmes de Prague, et à l’église Sainte Marie de la Victoire, disant : « Par la présente, je vous donne ce que je chéris le plus en ce monde. Tant que vous vénérerez cette statue, vous ne serez pas dans le besoin. » Ses paroles se sont avérées prophétiques.
À l’époque de ce geste généreux de Polyxène, le monastère des carmélites était dans un grand besoin, et cela depuis la fin de la guerre de Trente Ans. L’empereur Ferdinand II avait déplacé sa cour de Prague à Vienne, et sans son appui, les frères manquaient même du nécessaire pour survivre. Alors, c’est avec une confiance d’enfant qu’ils accueillirent la statue du petit Enfant Roi, et développèrent une dévotion spéciale à son endroit. Deux fois par jour, ils se réunissaient devant la statue, lui demandant son aide, et il ne les désappointait jamais. Un don généreux de deux mille florins arriva de l’empereur qui avait entendu parler de leur misère, et il promit de continuer à leur envoyer une aumône chaque mois pour les soutenir. Les paroles de la princesse Polyxène se réalisaient : « Vous ne serez pas dans le besoin. »
Cette dévotion à l’Enfant Jésus de Prague continua pendant les siècles suivant, et les fidèles ont toujours été récompensés par des miracles de conversion, de guérisons, et de prospérité. Un des grands dévots au Saint Enfant Jésus de Prague fut un prêtre carme, le Père Cyrille de la Mère de Dieu (1590-1675). Il avait souffert pendant plusieurs années de sévères épreuves intérieures, et c’est seulement par l’intercession de l’Enfant-Jésus de Prague qu’il fut finalement délivré de cette souffrance de façon permanente. En reconnaissance, il dédia le reste de sa vie à promouvoir cette dévotion à l’Enfant-Jésus, et c’est au Père Cyrille que l’Enfant-Jésus révéla la promesse suivante à tous ceux qui pratiqueraient cette dévotion : « Plus vous m’honorerez, plus je vous bénirai. »
En remerciement pour les nombreuses faveurs obtenues, les fidèles, souhaitant reconnaître le statut royal de l’Enfant-Jésus, organisèrent une cérémonie de couronnement. La statuette fut couronnée par l’évêque de Prague en avril 1655. Alors débuta une nouvelle tradition, qui se continue encore de nos jours : celle d’habiller la statue de riches habits confectionnés à la main que l’on change régulièrement pendant l’année, selon les couleurs propres aux différents temps du calendrier liturgique. La « garde-robe » de l’Enfant Jésus de Prague se compose aujourd’hui de plus de cinquante « robes », ainsi que des ornements et chaînes en or, tous donnés par des dévots reconnaissants au cours des siècles.
Mais, peut-on se demander, pourquoi le Saint Enfant choisit-il de s’établir dans la cité de Prague ? Les livres d’histoire raconte la grande bataille de la Montagne blanche, près de Prague, lorsque 8 novembre 1620, les forces ennemies se réunirent, déterminées à renverser le Saint Empire Romain. Quoique beaucoup moins nombreux, l’armée catholique, dirigée par l’empereur Ferdinand II, refusa d’admettre la défaite. Ils firent appel à l’aide et à la protection de la Sainte Mère de Dieu, et leur cri de bataille devint « Maria ! Maria ! » Après seulement une heure de combat, la victoire fut obtenu, et l’église de la Sainte Trinité de Prague fut renommée Sainte Marie de la Victoire. Peut-on s’étonner maintenant que ce soit là que l’Enfant Roi ait décidé d’établir son Royaume avec sa Mère victorieuse ?
Le 26 septembre 2009, lors de son voyage apostolique en République tchèque, le Pape Benoît XVI visita l’église Sainte Marie de la Victoire de Prague. S’agenouillant devant la statue miraculeuse de l’Enfant-Jésus, il plaça une couronne d’or sur la tête de la statue du Saint Enfant.
Dans sa prière, le Saint-Père demanda au Saint Enfant « le don de l’unité et de la concorde pour toutes les familles », et se tournant ensuite vers l’Église du monde entier, il déclara : « La statue de l’Enfant-Jésus, reflet de la tendresse de son enfance, nous fait en outre percevoir la proximité de Dieu et de son amour. Nous comprenons combien nous sommes précieux à ses yeux, parce que, particulièrement grâce à Lui, nous sommes devenus à notre tour fils de Dieu. Chaque être humain est fils de Dieu et donc, chacun de nos frères est, comme tel, à accueillir et à respecter. Puisse notre société comprendre cette réalité ! Chaque personne humaine serait alors considérée non pour ce qu’elle a mais pour ce qu’elle est, puisque dans le visage de chaque être humain, sans distinction de race ni de culture, resplendit l’image de Dieu. »
Aux enfants, qu’il décrit comme étant « l’avenir et l’espérance de l’humanité », le Saint-Père déclare : « Vous qui êtes les préférés du cœur de l’Enfant-Jésus, sachez rendre son amour, et, en suivant son exemple, soyez obéissants, délicats et affectueux. Apprenez à être, comme Lui, le réconfort de vos parents. Soyez de vrais amis de Jésus et recourrez toujours à Lui dans la confiance. Priez-le pour vous-mêmes, pour vos parents, pour votre famille, pour vos maitres et pour vos amis, et priez-le aussi pour moi. Je vous remercie encore pour votre accueil et je vous bénis de grand cœur, invoquant sur tous la protection de l’Enfant-Jésus, de sa Mère Immaculée et de saint Joseph. »
Que chacun de nous choisisse de faire de l’Enfant-Jésus le roi de nos cœurs, pour qu’il puisse régner sur nos familles, nos pays, et le monde entier. « Et nous, nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. » (1 Jean 4,16.)
Saint Enfant Jésus de Prague, bénissez-nous !
Commentaires (3)
François APEDEMEGNA
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Louis Lamontagne
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Pol KERFENDAL
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