Ce livre parle du Crédit Social, mais il est loin d’être une somme créditiste. Le Crédit Social, en effet, est toute une orientation de la civilisation et touche au social et au politique autant, sinon plus, qu’à l’économique.
"On oublie, on ne voit pas, on ne veut pas voir qu’il y a des gens mal logés, des gens mal nourris, des salaires insuffisants, qu’il y a des pays tout entiers qui souffrent de la faim. Ce n’est pas chrétien de penser, à plus forte raison de dire; c’est leur faute..."
Son Eminence le Cardinal Jules-Géraud Saliège
En résumé :
Le remède aurait immédiatement plusieurs effets capitaux :
Une partie indispensable de la réforme proposée est que de l'ARGENT, égal en quantité à la valeur de tout nouveau capital (capital immobilisé) ou toutes valeurs de capital créés, DEVRAIT ÊTRE DISTRIBUÉ GRATUITEMENT ET ÉGALEMENT, sous la forme d'un DIVIDENDE SOCIAL, à CHAQUE citoyen, comme un DROIT, et indépendamment de ce qu'il peut gagner par son travail.
Le DROIT de chaque membre de la communauté à ce revenu gratuit ne saurait en aucune manière être mis en doute. La Machine productive est une création COMMUNE, et les connaissances accumulées des siècles passés ont toutes contribué à cette création. Ce n'est PAS la création des hommes qui la dirigent aujourd'hui. Leur contribution, isolée de tout ce qu'ils ont hérité du passé, n'a pas plus de valeur intrinsèque que celle de l'Homme des cavernes. Et la puissance de production de cette Machine est si considérable, si elle est bien utilisée, que ce serait pure folie que de ne pas baser une politique sociale sur ces deux faits absolument incontestables.
Nous devons évidemment payer ceux qui font marcher la Machine, et les bien payer. Mais le surplus qu'ils produisent en plus de leurs salaires ou revenus, bénéfices ou dividendes, est un excédent auquel ils n'ont personnellement AUCUN DROIT et qui proprement appartient à la communauté. Ce surplus devrait être distribué également entre TOUS les citoyens, sans condition ni stipulation d'aucune sorte.
Si nous avons un préjugé quelconque contre ce revenu gratuit, il faudra nous en débarrasser. Car la vérité toute nue est que la main-d’œuvre humaine devient de moins en moins importante chaque jour comme facteur de production. Et si les êtres humains ne sont pas pourvus d'un revenu gratuit, la plus grosse partie des habitants du monde n'aura bientôt plus aucun droit à l'existence.
La possession d'une revenu personnel gratuit rendrait chacun, homme, femme, enfant, indépendant, et les mettrait en mesure d'envisager l'avenir avec confiance et égalité d'âme. Cela les mettrait aussi à même de résister à toutes sortes de tyrannies. Combien de choses honteuses sont faites aujourd'hui par des gens qui, pourtant, détestent les faire, simplement parce qu'ils n'ont pas de moyens indépendants d'existence qui leur permettent de ne pas les faire ?
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