Alain Pilote le lundi, 01 juin 1998.
« Le monde ne trouvera la paix que lorsqu'il se tournera vers Ma miséricorde » Jésus
Plus que jamais, les gens ont besoin de la miséricorde et du pardon de Dieu. Le pardon qui, ordinairement, pour les fautes graves, comme l'enseigne l'Église, est obtenu par la confession de nos péchés à un prêtre, dans le sacrement de Pénitence. La face de la terre ne peut être renouvelée sans cela. Ce sacrement fut institué par Notre-Seigneur le jour même de sa Résurrection, lorsqu'Il dit à Ses Apôtres : "Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus" (Jean 20, 23).
Par l'intermédiaire du prêtre, c'est Jésus Lui-même qui nous pardonne nos péchés. Jésus est Amour et Miséricorde infinis, alors il n'existe pas de péché, aussi grave soit-il, qui ne puisse être pardonné par Lui, pourvu que nous ayons la contrition de nos péchés, et les confessions à un prêtre au confessionnal. Malheureusement, ce grand don de Dieu est grandement négligé de nos jours. C'est pourquoi Dieu a voulu montrer à l'humanité combien Il est miséricordieux, et appela une religieuse polonaise, la Bienheureuse Faustine Kowalska, à être l'apôtre de la Miséricorde Divine.
Hélène Kowalska est venue au monde le 25 août 1905, troisième des dix enfants d'une famille paysanne, pauvre et pieuse, du village de Glogowiec, en Pologne. Après quelques années de travail comme servante, elle entre à l'âge de vingt ans dans la Congrégation Notre-Dame de la Miséricorde, et prend le nom de Sœur Marie-Faustine. Elle y travaille comme cuisinière, jardinière et à l'accueil dans les Maisons de la Congrégation. Elle vivait une vie simple au couvent lorsque Dieu la choisit pour devenir l'apôtre de Sa Miséricorde pour l'humanité entière. Sœur Faustine est morte en odeur de sainteté le 5 octobre 1938, à l'âge de 33 ans, dans la maison de la Congrégation à Cracovie. Sa dépouille se trouve dans la chapelle, tout juste sous l'image miraculeuse de Jésus Miséricordieux. Elle fut béatifiée le 18 avril 1993 par le Pape Jean- Paul II.
Sœur Faustine relata ainsi dans son journal la première vision qu'elle eut de Jésus miséricordieux, le 22 février 1931, au monastère de Plock :
« Un soir, dans ma cellule, je vis Jésus vêtu d'une tunique blanche, une main levée pour bénir, la seconde touchant son vêtement sur la poitrine. De la tunique, entrouverte, sortaient deux grands rayons, l'un rouge, l'autre pâle. (...) Après un moment Jésus me dit :
« Peins un tableau de ce que tu vois, avec l'inscription : Jésus, j'ai confiance en Vous. Je désire qu'on honore cette image, d'abord dans votre chapelle, puis, dans le monde entier. Je promets la victoire sur ses ennemis à l'âme qui vénérera cette image, spécialement à l'heure de la mort. Je défendrai Moi-même cette âme comme Ma propre gloire.
« Les rayons qui émanent de Mon Cœur sont le symbole de Ma Miséricorde. Ils représentent Mon précieux sang et l'eau qui jaillirent de Mon côté le jour de mon Sacrifice sur le Calvaire.
« Écris ceci, qu'avant Ma venue comme Juge, je viendrai en premier comme Roi de Miséricorde. Avant la venue du jour de la Justice, il y aura un signe dans les cieux. Toute lumière sera éteinte au ciel et sur la terre. Alors apparaîtra dans le ciel le Signe de la Croix. De chacune des plaies de Mes mains et de Mes pieds brillera une lumière qui, pour un bref moment, éclairera la terre (Chaque être humain verra alors l'état de son âme). Ce sera peu de temps avant le dernier jour. »
À Wilno, en 1934, Notre-Seigneur dit à Sœur Faustine :
« Le monde ne trouvera la paix que lorsqu'il se tournera vers Ma miséricorde, car la Miséricorde est le plus grand attribut de Dieu. Toutes les œuvres de Mes mains sont couronnées par Ma Miséricorde. Sur ce tableau, je jette un regard miséricordieux sur tous, comme je le fis sur la croix. Je présente aux hommes un moyen par lequel ils doivent venir puiser les grâces à la Source de la Miséricorde. Ce moyen, c'est cette image. Aucune âme ne trouvera justification, tant qu'elle ne s'adressera pas avec confiance à Ma Miséricorde."
Le second point du message de Notre-Seigneur à Sœur Faustine concerne l'institution de la Fête de la Miséricorde :
« Ma fille, annonce au monde entier mon infinie Miséricorde. Je désire que la Fête de la Miséricorde soit un refuge pour toutes les âmes, mais surtout pour les pauvres pécheurs. En ce jour, les fontaines de Ma Miséricorde seront ouvertes à tous. Ceux qui se confesseront et recevront la Sainte Communion en ce jour, recevront le pardon de leurs péchés et la rémission des peines temporelles dues aux péchés.
« Que personne n'hésite à s'approcher de Moi, même ceux dont les péchés sont nombreux et graves. Je déverse un océan de grâces sur les âmes qui s'approchent de la source de ma Miséricorde. Ma Miséricorde est si grande que, pendant l'éternité même, aucune intelligence angélique ni humaine ne pourra en scruter la profondeur. La Fête de la Miséricorde découle du plus profond de Moi-même. Je désire que la Fête de la Miséricorde soit fixée au premier dimanche après Pâques... les prêtres doivent ce jour-là parler de Ma Miséricorde insondable. »
D'une manière surnaturelle, Sœur Faustine vit à l'avance, en esprit, la célébration de cette Fête de la Miséricorde à Rome. Elle écrit dans son journal, le 23 mars 1937 :
« Cette cérémonie avait lieu à Rome dans un splendide sanctuaire, où le Saint-Père était présent, avec un innombrable clergé. Je vis soudain saint-Pierre entre l'autel et le Saint-Père. Que lui dit-il ? Je ne l'ai pas entendu, mais j'ai remarqué que le Saint-Père avait compris. »
Ce qui est le plus extraordinaire est que le Pape que Sœur Faustine vit dans cette vision n'était nul autre que Jean-Paul II, un autre Polonais, qui a célébré la Fête de la Miséricorde Divine, le 23 avril 1995, le premier dimanche après Pâques, à la paroisse du Saint-Esprit « in Sassia », centre de dévotion à la Divine Miséricorde, près de la basilique Saint-Pierre, à Rome. Le 7 juin 1997, Jean-Paul II était à Cracovie, en Pologne, pour visiter le Sanctuaire de la Miséricorde Divine, et prier à la tombe de la bienheureuse Faustine Kowalska. Voici des extraits du discours du Saint-Père à cette occasion :
« Je viens dans ce sanctuaire en pèlerin pour prendre part au chant ininterrompu en l'honneur de la Divine Miséricorde ("L'amour de Yahvé à jamais je chante", Psaumes 89, 1). Le Psalmiste du Seigneur l'avait entonné, en exprimant ce que toutes les générations conservaient et conserveront, comme fruit très précieux de la foi. La Divine Miséricorde est ce dont l'homme a le plus besoin, de cet amour qui aime, qui compatit, qui élève l'homme au-dessus de sa faiblesse vers les sommets infinis de la sainteté de Dieu. Dans ce lieu, nous nous en rendons compte de façon particulière.
« C'est d'ici, en effet, qu'est parti le Message de la Divine Miséricorde que le Christ lui-même a voulu transmettre à notre génération à travers la bienheureuse Faustine. Il s'agit d'un message clair et facile à lire pour chacun. Chacun peut venir ici, regarder ce tableau de Jésus Miséricordieux, son Cœur qui rayonne de grâces, et entendre au plus profond de son âme ce que la Bienheureuse entendit : "N'aie aucune crainte. Je suis toujours avec toi". Et si l'on répond avec un cœur sincère : "Jésus, j'ai confiance en Vous !", chacun trouvera un réconfort à chacune de ses angoisses, et à chacune de ses peurs. Dans ce dialogue d'abandon, s'établit entre l'homme et le Christ un lien particulier qui délivre l'amour. Et "il n'y a pas de crainte dans l'amour, écrit saint Jean, au contraire, le parfait amour bannit la crainte" (1 Jean 4, 18).
« L'Église relit le Message de la Miséricorde pour apporter avec plus d'efficacité la lumière de l'espérance à la génération de cette fin de millénaire et à la génération future. Elle demande sans cesse la miséricorde de Dieu pour tous les hommes. " À aucun moment ni en aucune période de l'histoire surtout à une époque aussi critique que la nôtre, l'Église ne peut oublier la prière qui est un cri d'appel à la miséricorde de Dieu face aux multiples formes de mal qui pèsent sur l'humanité et la menacent [...] Plus la conscience humaine, succombant à la sécularisation, oublie la signification même du mot de 'miséricorde', plus, en s'éloignant de Dieu, elle s'éloigne du mystère de la miséricorde, plus aussi l'Église a le droit et le devoir de faire appel au Dieu de la miséricorde' avec de grands cris" (Encyclique Dives in Misericordia, n. 15).
« C'est précisément pour cela que sur le parcours de mon pèlerinage s'est trouvé également ce Sanctuaire. Je viens ici pour confier toutes les préoccupations de l'Église et de l'humanité au Christ miséricordieux. Au seuil du troisième millénaire, je viens pour lui confier encore une fois mon ministère de Pierre "Jésus, je me confie à Vous" !
« Le message de la Divine Miséricorde m'a toujours été proche et cher. C'est comme si l'histoire l'avait inscrit dans la tragique expérience de la Deuxième Guerre mondiale. Au cours de ces années difficiles, il représenta un soutien particulier et une source inépuisable d'espérance, non seulement pour les habitants de Cracovie, mais également pour la nation tout entière. Cela a également été mon expérience personnelle, que j'ai emportée avec moi sur le Siège de Pierre et qui, dans un certain sens, représente l'image de ce pontificat.
« Je rends grâce à la Divine Providence, car il m'a été donné de contribuer personnellement à l'accomplissement de la volonté du Christ, à travers l'institution de la fête de la Divine Miséricorde. Ici, auprès des reliques de la bienheureuse Faustine Kowalska, je rends également grâce pour le don de sa béatification. Je prie sans cesse Dieu afin qu'il fasse preuve de "miséricorde pour nous et pour le monde entier" (Chapelet). »
Jésus a dicté cette prière à Sœur Faustine à Wilno, le 14 septembre 1935. On récite les prières suivantes sur un chapelet ordinaire. Au début : « Notre Père.... Je Vous salue.... Je crois en Dieu ». Sur les gros grains, une fois : « Père Éternel, je vous offre le Corps et le Sang, l'Âme et la Divinité de votre Fils Bien-Aimé, Notre-Seigneur Jésus-Christ, en réparation de nos péchés et de ceux du monde entier. Sur les petits grains, 10 fois : « Par sa douloureuse Passion, ayez pitié de nous et du monde entier. » Pour terminer, 3 fois : « Dieu Saint, Dieu Fort, Dieu Éternel, ayez pitié de nous et du monde entier. »
Jésus dit à Sœur Faustine : « Ma fille, incite les âmes à dire ce chapelet que je t'ai indiqué. Il Me plaît de leur accorder tout ce qu'elles Me demanderont par cette prière, si cela est conforme à Ma Volonté. »
Notre-Seigneur lui enseigna aussi d'autres formes de dévotions à la Divine Miséricorde, dont la neuvaine, débutant le Vendredi Saint, neuf jours avant la Fête de la Miséricorde, et la dévotion à l'heure de la miséricorde :
« À trois heures, implore Ma Miséricorde, tout particulièrement pour les pécheurs. Et ne fût-ce que pour un bref instant, plonge toi dans Ma Passion. En cette heure, Je ne saurais rien refuser à l'âme qui Me prie par Ma Passion. »
Mais avant la prière, Jésus nous demande d'abord de poser des actes de miséricorde : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5, 7). L'image de Jésus miséricordieux rappelle aux fidèles le devoir d'avoir confiance en Dieu (« Jésus, j'ai confiance en vous ») et le devoir d'aimer le prochain, de faire preuve d'actes de miséricorde envers le prochain. « L'image, dit Jésus, doit rappeler les exigences de Ma Miséricorde. Car la foi la plus solide ne sera rien sans l'action. »
Le passage de l'Évangile selon saint Matthieu sur le jugement dernier (25, 31-46) nous rappelle précisément que c'est sur l'amour du prochain, « ce que nous avons fait ou non au plus petit d'entre nos frères », que nous serons jugés. Faire de l'apostolat pour Vers Demain est une excellente œuvre de miséricorde, puisqu'en visitant les familles de porte en porte, nous raffermissons les gens dans leur foi, et nous répandons la belle solution du Crédit Social qui, une fois appliquée, aidera à « nourrir ceux qui ont faim, vêtir ceux qui sont nus », en leur garantissant le nécessaire par le dividende social à tous.
Jésus dit à Sœur Faustine :
« J'exige de toi des actes de miséricorde qui doivent découler de ton amour pour Moi. Tu dois témoigner aux autres la miséricorde, toujours et partout. Tu ne peux pas t'en écarter, ni t'excuser, ni te justifier. Je te suggère trois moyens pour exercer la miséricorde envers le prochain :
1. l'action ;
2. la parole ;
3. la prière.
Ces trois degrés renferment la plénitude de la miséricorde. C'est une preuve irréfutable de l'amour envers Moi. De cette manière, l'âme glorifie et honore Ma Miséricorde. »
Sur la manière d'être miséricordieux, Sœur Faustine écrivait dans son journal :
« Je désire me transformer toute entière en Votre miséricorde et être ainsi un vivant reflet de Vous, ô Seigneur ; que le plus grand des attributs divins, Votre insondable miséricorde, passe par mon âme et mon cœur sur le prochain.
« Aidez-moi, Seigneur, pour que mes yeux soient miséricordieux, pour que je ne soupçonne et ne juge jamais d'après les apparences extérieures, mais que je discerne la beauté dans l'âme de mon prochain et lui vienne en aide.
« Aidez-moi, Seigneur, pour que mon oreille soit miséricordieuse, afin que je me penche sur les besoins de mon prochain et ne reste pas indifférente à ses douleurs ni à ses plaintes.
« Aidez-moi, Seigneur, pour que ma langue soit miséricordieuse, afin que je ne dise jamais de mal de mon prochain, mais que j'aie pour chacun une parole de consolation et de pardon.
« Aidez-moi, Seigneur, pour que mes mains soient miséricordieuses et remplies de bonnes actions, afin que je sache faire du bien à mon prochain et prendre sur moi les tâches les plus lourdes et les plus déplaisantes.
« Aidez-moi, Seigneur, pour que mes pieds soient miséricordieux, pour me hâter au secours de mon prochain, en dominant ma propre fatigue et ma lassitude. Mon véritable repos est dans le service rendu à mon prochain. »