Lors de notre congrès annuel à Rougemont, en septembre 2024, nous avons souligné d'une manière spéciale le cinquantième anniversaire du décès de Louis Even, fondateur de Vers Demain, en faisant ressortir l'immense héritage qu'il nous a laissé, tant du point de vue social, en expliquant en des termes simples et accessibles à tous la Démocratie Économique — la solution financière géniale conçue par l'ingénieur écossais Clifford Hugh Douglas, que du point de vue spirituel, en nous transmettant son grand amour de Dieu et de l'Église catholique romaine.
Louis Even avait tout particulièrement une grande dévotion à la Vierge Marie. En décembre 1964, à l'âge de 79 ans, il tomba gravement malade, à un tel point qu'on crut vraiment qu'il allait mourir, mais il s'en est remis contre toute attente, et déclara lui-même : « J'ai obtenu un sursis. J'ai beaucoup aimé la Sainte Vierge durant ma vie, mais je ne l'ai peut-être pas faite assez aimer. » Depuis les tous débuts du Mouvement de Vers Demain, M. Even avait débuté toutes les assemblées par la récitation du chapelet. Mais pendant les dix dernières années de sa vie, de 1964 à 1974, il fit encore plus : en plus de continuer d'écrire sur la Démocratie Économique, il écrivit de nombreux articles sur les différentes apparitions de la sainte Vierge Marie à travers le monde.
Durant ce congrès, nous avons aussi fait ressortir que cette solution de Douglas, quoique conçue en 1917, est toujours d'actualité, puisqu'elle s'adapte à toutes les conditions économiques possibles des différents pays, et répond encore aux problèmes des nations et des peuples aujourd'hui, que ce soit l'endettement, l'inflation, les changements climatiques (la pollution et la destruction de l'environnement), la crise du logement, etc.
Vers Demain a publié au cours de l'année 2024 plusieurs articles sur la vie de M. Even : on sait, entre autres, qu'il était un éducateur par vocation, ayant joint, dès son adolescence, les Frères de l'Instruction chrétienne, et que la Providence le mit en contact en 1934 avec les écrits de Douglas, qui furent un véritable point tournant dans sa vie, l'amenant à déclarer alors : « C'est une lumière sur mon chemin, il faut que tout le monde connaisse cela ! » Et M. Even, alors âgé de plus de 50 ans, alla jusqu'à quitter son emploi pour donner tout son temps pour faire connaître à tous cette merveilleuse solution.
Cela nous amène à faire une première réflexion : Que serait-il arrivé si M. Even n'avait pas donné suite à cette découverte de la Démocratie Économique (aussi appelée Crédit social), en se disant tout simplement : « C'est bien beau tout ça, mais j'ai des occupations, je vais laisser à d'autres le soin de la faire connaître. » Sans ce « oui » de Louis Even, il n'y aurait pas eu de journal Vers Demain ni de mouvement des Bérets blancs, et aucun de nous n'aurait entendu parler de cette fameuse Démocratie Économique.
On voit déjà toute la différence que peut faire une seule personne, selon les choix qu'elle fait. C'est saint Alberto Hurtado, prêtre jésuite chilien, qui déclarait : « Jésus nous dit : "J'ai besoin de toi. Je ne t'oblige pas, mais J'ai besoin de toi pour réaliser mes projets d'amour. Si toi tu ne viens pas, une œuvre restera irréalisée, que toi, et toi seul, tu peux réaliser. »
Cette citation de saint Alberto Hurtado s'applique à chacun de nous. Si Dieu a mis sur notre chemin l'œuvre de Vers Demain, c'est parce que Dieu nous confie la mission de la faire connaître aux autres. Et si on ne le fait pas, personne d'autre ne le fera. On n'a qu'à penser que si on a connu Vers Demain, c'est parce que quelqu'un d'autre nous l'a fait connaître, en nous offrant l'abonnement, par exemple.
Dieu avait choisi Louis Even pour cette œuvre de libération des peuples de la dictature financière, car il avait mis en Louis Even des talents hors du commun, dont celui de pouvoir vulgariser — expliquer avec des mots à la portée du peuple — des termes économiques normalement compréhensibles par les gens plus instruits, Douglas utilisant d'ailleurs, en tant qu'ingénieur, des formules d'algèbre dans ses écrits. Douglas dira plus tard que de tous ceux qui ont écrit sur sa solution de la Démocratie Économique, c'est Louis Even qui l'a le mieux comprise.
Plusieurs, durant notre congrès de cette année à Rougemont, qui ont connu Louis Even de son vivant, ont témoigné de son sourire constant, son enthousiasme, son amour des pauvres. Il faut mentionner aussi le courage et la ténacité de Louis Even pour affronter la dictature bancaire, malgré tous les obstacles, et son exemple a entraîné à sa suite des milliers d'apôtres. On a vu, par exemple, dans le numéro précédent de Vers Demain, l'article « Un épisode dans la vie de Louis Even », où il est raconté comment des gens, qui n'aimaient pas son message de libération économique, lui avaient versé sur la tête des chaudières de vieille huile sale. Et nous ne citerons qu'un autre exemple :
Dans une municipalité de la région du Saguenay, au début du mouvement de Vers Demain, une réunion fut organisée dans une salle, comme dans tant d'autres occasions. Louis Even récita le chapelet, comme il a toujours fait avant toutes les réunions. Ce soir-là, une seule personne se présenta. En terminant son allocution, il s'adressa à ce monsieur, pour le remercier d'avoir écouté son message. Le monsieur de lui répondre : « Moi, je suis le concierge, et j'attends que vous ayez terminé pour fermer la porte de la salle… ».Cependant ce monsieur a été convaincu par le discours de M. Even, et est devenu un ardent et fidèle propagandiste de Vers Demain.
Un seul numéro de Vers Demain ne peut expliquer tous les aspects de la Démocratie Économique, mais si nos lecteurs se mettent à étudier cette solution géniale, ils s'écrieront, comme Louis Even, « C'est une lumière sur mon chemin, il faut que tout le monde connaisse cela ! » Nous vous invitons à lire les différents articles et livres sur le sujet, disponibles sur notre site internet. Et les quelques articles suivants dans ce numéro en donnent un aperçu. Bonne étude !
Alain Pilote
