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Dictateurs de village

le samedi, 15 juin 1940. Dans Divers

Au cours de nos tournées de propagande, nous avons souvent l'occasion de les rencontrer, ces petits dictateurs en herbe, qui voudraient faire la pluie et le beau temps, dicter à leurs concitoyens ce que ceux-ci ont la permission de dire ou de croire.

C'est parfois quelque gros marchand qui s'engraisse aux dépens de ceux à qui il prêche la vertu. C'est ailleurs quelque maire de village ou de paroisse qui, gonflé de l'importance de ses fonctions, doublées de celle de gardien de son parti rouge ou bleu, se considère propriétaire de la salle bâtie avec les deniers des paroissiens.

Évidemment, la doctrine créditiste, qui veut affranchir l'homme de la nécessité de lécher des bottes pour avoir le droit de vivre, n'est pas en odeur de sainteté auprès de ces petits potentats.

Les hommes vraiment intelligents, maires ou gros marchands, n'en sont pas là et savent collaborer avec tout mouvement social sain. C'est la petitesse d'esprit qui fait les horizons bornés par des lignes de couleur.

Les potentats de village, comme ceux de la haute, ont tout notre mépris, et nous ne le leur cachons pas à l'occasion. Nous pressons les créditistes, le public éclairé qui veut se libérer, de se défaire des petits dictateurs qui servent de garde-corps à la grosse dictature.

Ne parlons pas seulement de placer des créditistes au parlement fédéral. Profitons de tontes les occasions pour nommer des maires créditistes, des conseillers créditistes, des commissaires d'écoles créditistes, des députés provinciaux créditistes. Partout où la fonction échoit à un élu par le vote, que notre vote aille à un créditiste et non à un dénigreur ou à un persécuteur. La propagande y gagnera et le service de la chose publique aussi.

Louis EVEN

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