"On a détruit en 1934 :
886,000 wagons de blé
114,000 wagons de riz
32,000 sacs de café
13,000,000 tonnes de sucre
6,000,000 porcs
800,000 vaches.
Et en face de ce bilan, 100 millions de chômeurs et leurs familles sont sous-alimentés."
(Barraud, Vie Intellectuelle, 25 oct. 1936.)
La liste ne parle pas des millions de gallons de lait jetés aux égouts, des tonnes et des tonnes d'oranges jetées à l'eau, ou entassées, créosotées et brûlées, et de bien autre chose. Mais on n'a sans doute pas tout enregistré dans ce livre d'or de la grande bêtise humaine vingtième siècle.
Puis il y a destruction de choses produites et destruction par empêchement de la production. Ce dont on peut se faire une idée par le nombre de 100 millions de chômeurs. Le chômage d'un homme pendant une année représente en moyenne plus de mille dollars de production interdite. C'est donc une destruction non enregistrée qu'on peut évaluer à plus de 100 milliards de dollars par année, plus d'un trillion pendant une décade de crise. Sans compter le chômage des machines et les applications scientifiques immobilisées. Sans compter les forces physiques diminuées et les vies humaines abrégées. Sans compter la répercussion morale désastreuse, dont il est impossible d'évaluer les effets.
Quel est le dictateur responsable de tout cela ? Pourquoi le nom de ce dictateur ne remplit-il pas nos journaux ? Pourquoi n'invite-t-on pas l'humanité à se liguer contre lui ?