Mes bien chers amis,
Aujourd’hui je vais vous lire une histoire publiée dans le journal Vers Demain du mois de février. Elle a été tirée du journal américain The Wanderer et elle est écrite par Monseigneur William Adrian, Évêque aux États-Unis. Monseigneur dit :
« La montée du crime, du désordre et de l’immoralité aujourd’hui si alarmante en notre pays - ( on pourrait dire aussi au Canada, n’est-ce pas ? ) la montée du crime, du désordre et de l’immoralité est due en grande partie à l’affaiblissement ou à la perte de la foi en Dieu, à l’abandon de la religion. On se lamente, avec raison, sur le chaos étendu résultant de l’immoralité rampante des émeutes, des pillages et autres déchaînements anarchiques. Mais il faut bien reconnaître que rien ne pouvait mieux démolir la thèse de ceux qui prétendent qu’à lui seul le progrès matériel suffit pour humaniser le monde. Le progrès n’a pas suffit, non. Et la plupart des meilleurs penseurs soutiennent que pour être durable la civilisation doit reposer sur les quatre piliers d’une éthique chrétienne que sont les vertus cardinales : la prudence, la justice, la tempérance et la force.
Pour subsister à travers les tourmentes, la morale doit être authentiquement chrétienne, soutenue par une pratique définie et un enseignement d’autorité. Je répète cette phrase splendide de Monseigneur Adrian, mes amis :
« Pour subsister à travers les tourmentes, la morale doit être authentiquement chrétienne, soutenue par une pratique définie et en enseignement d’autorité. »
Les révolutionnaires qui veulent détruire toute autorité détruisent par là même la société. Et ceux qui veulent de la morale sans christianisme ne sont ni plus ni moins que des imbéciles, des fous. Aveugles sont les guides qui prennent la morale comme étant une fondation en elle-même alors qu’elle est plutôt un toit tendu au dessus de la société et soutenue par la sanction divine d’une religion révélée. Une morale sans religion ne tient pas. Ça n’existe pas. On veut détruire la religion, on a des écoles neutres et on prétend garder une morale sociale quelconque ? Jamais.
Le passage sur la scène du monde d’une jeune fille souriante et gaie, même modeste et pure, exprime souvent plus graphiquement l’excellence de la continence morale, la force de s’abstenir conférée par le christianisme, mieux exprimée que la vie d’un ermite solitaire qui, retiré du monde jeûne et prie. En témoignage de cette réflexion je choisis le cas d’une vierge de l’époque romaine, d’une adolescente pure et séduisante dont l’exemple est pour jeune et vieux une attirante invitation à une sainte et noble émulation dans la voie de la pureté, l’histoire de sainte Agnès de Rome.
Nous, catholiques, vivons aujourd’hui dans un siècle de paganisme. Notre gouvernement et notre société sont à peu près aussi païen que l’étaient les gouvernements et la société aux jours de la Rome païenne ( C’est Monseigneur Adrian qui dit ça ) Il continue : Bien des hommes n’adorent plus du tout le vrai Dieu ; ils l’adorent plutôt comme faisaient les Romains à l’autel de Vénus ou de Moloch ou de quelques fausses déités des passions humaines. Quand il n’y a pas de contrôle religieux il n’y a pas de morale. Quand il n’y a pas de sanctions à la morale il n’y a plus bientôt de morale.
Vers l’an 304, une foule nombreuse et curieuse entourait le tribunal du tout-puissant préfet de Rome. Devant lui, pâle mais calme se tenait Agnès à peine âgée de 13 ans, fille d’une éminente famille patricienne de Rome, elle était accusée d’être chrétienne. Nos enfants de nos écoles d’ aujourd’hui sont accusés d’être chrétiens ; on demande aux élèves quels sont ceux qui vont encore à la messe le dimanche par conviction et s’il y en a qui répondent moi les autres y compris le professeur se moquent de cet élève qui a encore la foi. C’était comme ça dans le temps des Romains païens ; c’est revenu le paganisme de ce temps-là dans nos écoles du Québec que je vous dis. Et je continue l’histoire de Monseigneur Adrian :
Il paraît que les parents d’Agnès étaient encore païens mais c’était alors la coutume chez les parents riches de confier à une esclave nourrice les soins et l’éducation de leurs filles jusqu’à ce qu’elles fussent d’âge à se marier. Quelques-unes de ces esclaves avaient une instruction remarquable - surtout celles qui venaient de la Grèce. Souvent elles étaient chrétiennes. Ce fut évidemment le cas de celle à laquelle fut confiée Agnès. Quelques jours avant cette séance du tribunal, Focus, fils du Préfet de Rome allait à la maison d'Agnès, soit sur une invitation du père d'Agnès dans l'espoir d'arranger un mariage avantageux soit que Focus s'y soit rendu de sa propre initiative parce que s'étant infantué de la beauté modeste d'Agnès, il voulait lui déclarer son amour accompagné des promesses d'une brillante alliance.
En cette circonstance Focus a déployé devant Agnès une richesse d'ornements et de bijoux mais Agnès a repoussé froidement ses avances lui disant : " Je suis déjà l'épouse d'un autre amoureux beaucoup plus noble et plus puissant que vous. " Cette réponse a stupéfié Focus ; il demande alors avec une rage de jalousie : " Qui donc peut être cet amoureux plus noble et plus puissant que moi ?
Moi le fils du Préfet de Rome, moi que toutes les filles de l'Empire se trouveraient heureuses d'épouser." Agnès répond : " Qui ? C'est un prince, un prince dont l'épouse garde comme la plus glorieuse des couronnes une virginité sans tache. À cet amoureux j'ai juré ma fidélité. " Et sur ce elle s'enfuit.
Focus part abattu mais la vengeance au cœur. Il apprend alors qu'Agnès est une chrétienne et il en fait rapport à son père. Le père ordonne l'arrestation d'Agnès, se vantant qu'il saura bien la faire se soumettre devant la menace d'un châtiment. De son siège de juge, le Préfet s'adresse donc à Agnès : " Ma fille, tu as été accusée du grave crime d'être chrétienne ; persistes-tu dans cet état ? " " Oui, répond Agnès, Oui je suis chrétienne. J'ai voué ma fidélité et ma virginité au Christ. Le juge, encore calme, dit : Je vois que tu obstinée, je pourrais employer la force mais je respecte ton âge tendre. Va donc librement au temple de Vesta lui offrir un sacrifice et tu peux dédier ta virginité à cette déesse. " Ô juge, plaide alors Agnès, ne considérez pas jeunesse, je ne cherche aucune clémence à cause de mon âge ; j'ai refusé votre fils qui est un être vivant. Croyez-vous que je puisse maintenant incliner ma tête devant des idoles de simple pierre, muette et sans vie ? " Le Préfet, avec rage : " Ton blasphème contre les dieux méritent la mort. Mais je te donne une autre chance ; tu choisis : ou bien tu sacrifies à la déesse avec les vierges vestales ou bien tu seras traînée sur la place d'infamie pour être le jouet de ceux qui ont de la virginité une toute autre idée que la tienne. "Songe aussi à l'honneur de ta famille. "
Agnès reçoit visiblement un choc de cette menace d'être livrée sans défense à la bestialité d'impudiques. Mais elle compte sur le secours de Dieu et c'est avec calme qu'elle répond :
" Monsieur le Préfet si vous connaissiez seulement qui est mon Dieu vous ne parleriez pas ainsi. Il enverra un ange pour me protéger. " Le Préfet juge se lève alors : " Que cette jeune fille Agnès convaincue de blasphème et de sacrilège soit dépouillée de ses vêtements et exposée dans la maison de honte." Or à mesure que les gardes dévêtent Agnès, disent les Actes des Martyrs, sa chevelure s'allonge, descend et couvre sa modestie d'un voile pendant qu'on l'amène sous les yeux de la foule montée contre elle. À peine les gardes l'ont-ils laissé seule dans une chambre de la maison d'infamie qu'un ange se tient devant Agnès, lui tendant un vêtement d'une blancheur de neige dont elle s'habille elle même.
Le premier jeune impudique à s'approcher de la chambre est Focus. À peine est-il entré qu'un vif éclair le frappe et il tombe mort. Ses compagnons s'étonnant de son long délai à sortir ouvre la porte pour s'informer et voient son cadavre. La nouvelle est immédiatement portée au Préfet ; choqué et enragé le Préfet arrive en courant et crie à Agnès : " Par ta sorcellerie tu as tué mon fils ; qu'est-il arrivé ? " Votre fils, répond Agnès, est entré avec de mauvais desseins et l'ange de Dieu l'a frappé en ma défense." " Si cela est vrai alors tu peux sûrement prier pour que la vie soit rendue à mon fils ? " " Croyez-vous, réplique Agnès que votre foi mérite une si grande faveur ? Néanmoins, je ne refuserai pas de demander cette grâce si vous voulez me laisser seule."
Tous alors se retirent et quelques minutes plus tard Focus s'élance de la chambre et court dans la rue en criant : " Il n'y a qu'un Dieu, le Dieu des chrétiens ! Vains et inutiles sont nos temples et les dieux que nous y adorons. " Le père est submergé ; c'est volontiers qu'il relâcherait Agnès si ce n'étaient les clameurs de la populace qui à l'instigation des prêtres des idoles demandent la mort de la sorcière, ennemie des dieux. Une scène analogue à celle du Jeudi-Saint devant le tribunal de Pilate.
Le Préfet remet alors la cause entre les mains de son sous-préfet ; celui-ci ordonne qu'Agnès soit brûlée vive sur un bûcher sur la place publique. Mais les flammes ne touchent pas Agnès tandis qu'elle prie : " Je vous béni Dieu Tout Puissant, dit-elle, de ce que par votre divin Fils j'ai échappé aux menaces d'hommes sans foi et voici que maintenant vous me libérez de toute crainte au milieu des flammes mais j'ai hâte d'aller à Vous." À la vue de ce miracle surprenant, où les flammes ne touchent pas Agnès, la foule n'en devient que plus furieuse pour demander la mort de la sorcière ; le juge alors commande à un garde d'enfoncer son épée dans la gorge de la vierge . Une double victime – devait dire saint Ambroise : victime immolée pour la fidélité à sa foi chrétienne et à son vœu de virginité.
Cette histoire de sainte Agnès est tirée presque entièrement des écrits des premiers Pères de l'Église – ce n'est pas une fable - et des Actes des Martyrs.
Mes chers amis, vous avez entendu l'histoire d'une jeune fille pure. Il y a de nos jeunes filles qui devront être martyrisées aujourd'hui à cause du monde païen dans lequel nous vivons et elles seront martyrisées même par ce monde païen lui même.
Vous retrouverez cette histoire dans le journal Vers Demain