Notre bonne et admirable créditiste de Chicoutimi, madame Irénée Dionne, nous a quittés pour le Ciel, le 21 février 1995, à l'âge de 84 ans et 10 mois.
Madame Dionne a connu le Crédit Social dès les débuts du Mouvement, dans un camp de bûcherons où elle travaillait avec son père. Elle faisait la cuisine pour les bûcherons. Elle était encore jeune fille. De son côté, monsieur Irénée Dionne a connu lui aussi le Crédit Social dans un camp de bûcherons par le parrain de sa future épouse qui était très créditiste déjà. C'était en 1938, du temps des Cahiers du Crédit Social de Louis Even, avant même la fondation du journal Vers Demain.
Le Crédit Social enraciné dans le cœur, M. et Mme Dionne ont été le porte-flambeau de Vers Demain de leur région depuis leur tendre jeunesse jusqu'à leur vieillesse avancée, pour madame Dionne près de 85 ans. Ils furent tous deux de grands apôtres du journal Vers Demain, au porte en porte et à l'occasion. Leur maison servait de salle pour les assemblées. Et elle fut un véritable foyer pour les directeurs, les Plein-Temps et tous les Pèlerins de passage. Pour les congrès et les assauts d'abonnements effectués dans sa région, madame Dionne couvrait tous les planchers de matelas pour recevoir le plus de Pèlerins possible. Il n'y en avait jamais de trop. Combien de repas elle a préparés pour nourrir tout ce monde, en plus de sa famille ! Une femme de cœur, s'il y en avait une.
Pas de respect humain surtout. On était créditiste et on en était fier. Le drapeau de l'Œuvre flottait continuellement sur la maison. Fallait-il faire de la propagande pour le $12,000 pour la mère au foyer ? M. et Mme Dionne ont fait installer sur leur galerie une grande banderole réclamant cette mesure. Et tous deux ont pris le marteau pour aller poser des pancartes sur les poteaux. L'automobile, la gazoline, le porte-monnaie, tout au service de l'Œuvre. Des mains qui ont appris à donner et à ne jamais prendre.
M. et Mme Irénée Dionne se sont consacrés "Esclaves de Jésus par Marie" le premier avril 1989.
C'est le cœur bien gros que nous avons vu cette grande Pèlerine de saint Michel partir pour le Ciel. N'est-il pas vrai que nous sommes plus parents d'esprit que de sang ? Mais Dieu a aussi besoin de ces belles âmes pour remplir les trônes de son Ciel.
Chère madame Dionne, au revoir, au Paradis, et n'oubliez pas votre Chicoutimi. Suscitez-y de nouveaux apôtres au cœur de feu pour répandre Vers Demain.
Thérèse Tardif