Joseph Fournier, de Montréal, décédé
Notre grand apôtre du Crédit Social, de Montréal, Joseph Fournier, est décédé le 11 mai, à l'âge de 83 ans. Il avait un cœur d'or. C'est pourquoi, en 1951, ayant compris que le Crédit Social sortirait les pauvres de la misère, il s'est dévoué corps et âme pour cette noble cause.
Il demeurait à Sherbrooke, quand la lumière du Crédit Social l'a frappé. À partir de ce moment, il consacra toutes ses fins de semaine à l'Œuvre. Son premier compagnon d'armes fut Médéric Tessier, le père de notre dévoué Plein-Temps Rolland Tessier. Il a fait aussi beaucoup d'apostolat avec Henri Lantagne, de Ste-Geneviève de Pierrefonds, qui demeurait à Sherbrooke dans le temps. L'équipe vigilante de Sherbrooke, dont M. Fournier faisait partie, visitait tous les foyers de la ville "Reine des Cantons de l'Est" ainsi que la totalité des campagnes environnantes. Pour les campagnes éloignées, on partait tôt le samedi matin, on faisait le porte en porte jusqu'à 9 ou 10 heures le soir, en mendiant coucher et repas chez les gens de l'endroit. Le dimanche matin après avoir assisté à la Messe, nos grands Pèlerins se retrouvaient aux portes des églises, l'un d'eux se plantait sur le perron et passait le message du Crédit Social aux paroissiens, tandis que les autres leur distribuaient des circulaires de Vers Demain et leur offraient l'abonnement. Puis on mendiait son dîner chez les gens sympathiques et on se faisait accompagner par eux au porte en porte pour être présenté aux gens de la paroisse. On revenait le soir, heureux d'avoir accompli une si belle fin de semaine d'apostolat à la défense de la justice.
Puis M. Fournier déménagea à Montréal, où il continua ses grandes activités avec la vigilante équipe de Ville-Marie. Tous les samedis, il était là, sans jamais manquer le rendez-vous, et cela jusqu'à quelques mois avant son décès.
Un fidèle à sa vocation de Pèlerin de saint Michel, un grand convaincu du Crédit Social, il endossait sans hésitation toutes les décisions prises par les directeurs et PleinTemps. Aucune critique n'était permise devant lui. Un homme sur lequel les directeurs pouvaient compter, un solide pilier de fer trempé que rien ni personne ne pouvait faire dévier.
Depuis qu'il était à la retraite, M. Fournier assistait à la messe quotidiennement et passait ses journées à réciter le rosaire. Il nous disait souvent : "Je suis rendu à 6 rosaires aujourd'hui, (6 fois 3 chapelets) pour le succès des Pèlerins sur la route". Il nous téléphonait au bureau deux ou trois fois par semaine pour avoir les nouvelles du Mouvement. Comme il était heureux d'apprendre qu'un tel ou une telle avait pris 30, 50 abonnements dans la journée. Rien d'autre ne l'intéressait. Il menait une vie modeste, il n'avait pas d'automobile et cela lui permettait d'aider aussi financièrement très généreusement son Œuvre.
Cher monsieur Joseph Fournier, c'est Notre-Dame Elle-même qui est venue vous prendre dans son beau mois de mai. Vous lui avez offert tant et tant de Rosaires. Suppliez-la à deux genoux de nous envoyer une multitude de Plein-Temps que du haut du Ciel vous continuerez à soutenir de vos prières. Accompagnez encore nos apôtres tous les samedis. Et faites comprendre aux gens que la récompense est grande pour celui qui a eu faim et soif de la justice et qui a consacré sa vie à cet idéal. "Beau Ciel, éternelle Patrie, vous comblez maintenant tous mes désirs".
Thérèse Tardif