Aux funérailles de Charles-Eugène Boudreault Lundi, le 13 mai 1996, anniversaire de Fatima
Sœurs et frères en Jésus-Christ,
Comme ces paroles venant de notre Dieu nous remplissent le cœur d'espérance ! Elles viennent éclairer cet événement qui arrive en ce mois de Marie pour qui M. Charles-Eugène avait une si grande dévotion. Combien de fois, ses lèvres n'ont-elles pas murmuré la deuxième partie de la prière mariale bien connue : « Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. »
Oui, cette mort qui constitue l'un des événements les plus difficiles de toute vie humaine sur notre terre.
L'événement que nous vivons aujourd'hui autour du cercueil de Charles-Eugène rappelle cette réalité de la durée bien éphémère de notre existence terrestre et nous rappelle en même temps, comme chrétiens et chrétiennes, à dépasser la tristesse qui nous émeut en ce moment et à porter notre regard vers Celui qui est la Vie en plénitude. En effet, nous venons tout juste d'entendre Jésus nous affirmer : "Je suis la Résurrection et la Vie, celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra."
Cette célébration autour de notre ami est donc pour nous une occasion d'approfondir notre espérance en Jésus mort et ressuscité.
Nous savons que notre frère était un homme de foi. Son baptême, il l'a vécu en se donnant totalement au service de Dieu à travers ses engagements.
Certains se rappelleront peut-être l'homme un peu radical sur les bords, d'un caractère entier. Mais son fils, Paul-Armand, nous faisait remarquer que cela était tout autant souhaitable que ce climat de trop grande permissivité dans lequel nous vivons aujourd'hui !
Oui, M. Charles-Eugène a été un chrétien profondément convaincu qui avait le courage de ses convictions et il ne s'est jamais caché d'être Pèlerin de saint Michel, de la Maison de l'Immaculée, de Rougemont. Il n'avait pas honte de sa foi. La Messe et la sainte communion fréquentes, son chapelet, son journal "Vers Demain" qui lui tenait tant à cœur, étaient la nourriture de son âme. Il avait horreur des mauvais journaux, de même que les grivoiseries diffusées par la radio et de l'immoralité affichée de la télévision.
Sœurs et frères, je peux vous affirmer que notre frère a été un modèle pour ses compagnons et compagnes, il fut un apôtre par excellence du porte en porte.
Lui, de condition si humble, issu du milieu agricole, il était de la race de ceux qui sont enracinés à la terre ; il aimait passionnément la belle nature du Bon Dieu. Comme il était heureux de me faire visiter sa serre aux légumes gorgés de soleil, de me faire admirer ses pommiers et autres arbres fruitiers.
À son contact, on découvrait un être profondément humain, d'une tendresse exquise pour son épouse qui l'a toujours accompagné dans ses randonnées et voyages à Rougemont, à l'occasion des congrès, de retraites et de journées de ressourcement.
Il a été également un père toujours affectueux et attentif aux besoins de sa famille de 16 enfants.
En plus de ses engagements comme Pèlerin de saint Michel durant au-delà de trente ans, M. Charles-Eugène s'est dévoué depuis une vingtaine d'années dans notre paroisse comme président de notre Saint-Vincent-de-Paul.
La Bible nous dit que Jésus a pris des humbles et des petits pour bâtir son Église. On peut dire que notre frère a suivi Jésus en vivant l'Évangile. Il a connu la souffrance, la moquerie et parfois même le rejet ; mais il a lutté et il est demeuré fidèle. Quelle joie pour lui de rencontrer maintenant son Sauveur et son Dieu.
Bref, par sa vie de prière, de communion avec le Seigneur, d'attachement à l'Église catholique, de joie sereine et de dévouement, M. Charles-Eugène nous appelle une dernière fois à un dépassement de nous-mêmes. Sa vie constitue un témoignage authentique et nous invite à grandir dans notre foi et notre espérance.
Vivons cette Eucharistie comme il a su la vivre lui-même si souvent au cours de ses 82 ans. Présentons ce frère au Seigneur afin qu'il l'accueille avec notre offrande sur l'autel. C'est dans l'espérance de la résurrection, dans l'espérance que nous serons tous réunis un jour dans le Royaume du Père avec notre frère, que nous voulons célébrer cette Eucharistie à ses intentions.
Puisse-t-il, après une vie pleine de labeur, être accueilli dès maintenant dans la demeure éternelle. Soyons assurés, qu'auprès de Dieu, il continuera de veiller sur tous ceux et celles qu'il a connus et aimés sans oublier ses amis des Pèlerins de saint Michel.
Le monde actuel a besoin de témoins, de personnes vouées à la prière et à l'apostolat. Notre monde a besoin de voir des personnes qui s'inspirent de l'Évangile de Jésus pour orienter leur vie.
La mort n'est pas un échec ; au contraire, elle est le début d'une nouvelle Vie, comme ne cesse de l'affirmer saint Paul dans ses lettres, une vie où la souffrance et la maladie n'existent plus, mais où on naît à une vie de communion avec Dieu dans l'amour, la paix et la joie pour toujours.
En ce mois de Marie, confions à notre Bonne Mère du Ciel celui qui a nourri pour elle une si grande affection, en Jésus pour les siècles des siècles. Amen.
Lucien Bergeron, prêtre
Trois filles de Charles-Eugène Boudreault
Nous avons l'honneur de vous présenter ci-haut, trois filles de Charles-Eugène Boudreault, trois grandes Pèlerines de saint Michel.
À gauche, madame Lucien Parenteau, (Carmel), de Rivière-à-la-Paix, Alberta. Elle et son mari sont "Colonels" du Mouvement, ils soutiennent l'Œuvre en prenant 1,000 abonnements à Vers Demain et à « Michael », dans l'année. Ce sont nos deux plus grands piliers de l'Alberta.
Au milieu, madame Gary O'Donnell, (Adrienne), une ardente Pèlerine de saint Michel de l'équipe du porte en porte de Toronto. Une solide Créditiste qui ne craint pas d'afficher ses convictions et de porter le béret blanc en tout temps et en tout lieu.
À droite, madame Alfred Boudreault, (Berthe) de St-Gédéon, Lac St-Jean. Elle et son mari continuent le bon travail accompli par M. Charles-Eugène à St-Gédéon et dans tout le Lac St-Jean. Ce sont deux apôtres du porte en porte. Mme Alfred donne des semaines entières à la croisade.
Vive les Boudreault !
Th. T.