50e anniversaire du décès de Louis Even

Alain Pilote le lundi, 01 janvier 2024. Dans Louis Even

La découverte du Crédit Social fut un point tournant dans sa vie

Louis EvenLouis Even, le fondateur de Vers Demain, est décédé le 27 septembre 1974, à l'âge de 89 ans, il y a donc 50 ans en 2024. Tout au long de cette année, en débutant avec ce numéro de janvier-février 2024, nous allons souligner plusieurs aspects de la vie remarquable de Louis Even, que ce soit sa spiritualité, son courage, sa confiance en la Divine Providence, mais nous nous devons de débuter cette série avec l'événement qui a changé le cours de sa vie : sa découverte de la solution financière conçue par l'ingénieur écossais Clifford Hugh Douglas, connue alors sous le nom de Crédit Social — un ensemble de principes et de propositions financières conçus en 1917 (et énoncés pour la première fois en 1918) par l'ingénieur écossais Clifford Hugh Douglas, pour régler le problème du manque chronique de pouvoir d'achat entre les mains des consommateurs. Les mots « crédit social » signifient argent social — ou argent national, un argent émis par la société — en opposition à l'argent actuel qui est un « crédit bancaire » — un argent émis par les banques.

Lorsque Louis Even découvrit la grande lumière du Crédit Social en 1934, il comprit immédiatement jusqu'à quel point cette solution appliquerait à merveille l'enseignement de l'Église sur la justice sociale — surtout en ce qui concerne le droit de tous aux biens matériels, la distribution du pain quotidien à tous, par l'attribution d'un dividende social à chaque être humain.

En passant, vous remarquerez que depuis quelques années, nous préférons désigner ces principes financiers de Douglas sous le nom de « Démocratie Économique » au lieu de « Crédit Social », pour éviter la confusion avec le système de contrôle en Chine communiste aussi appelé « crédit social », qui donne ou soustrait des points aux citoyens selon qu'ils soient obéissants ou non aux directives du gouvernement. Ce que Douglas, Louis Even et Vers Demain enseignent est tout le contraire, on y parle d'un argent au service de la société, qui respecterait la liberté de chaque citoyen.

Certains, surtout parmi les nouveaux lecteurs, peuvent se demander pourquoi Vers Demain insiste toujours sur la question de l'argent. Louis Even écrit : « C'est parce que tous les problèmes économiques, et presque tous les problèmes politiques, sont surtout des problèmes d'argent. Nous ne prétendons jamais que la question monétaire soit la seule à régler, la seule qui doive nous occuper. Pas même que ce soit la question la plus élevée. Mais c'est la plus pressée, parce que tout le reste se heurte à un problème d'argent. »

Considérez tous les différents problèmes qui affectent la société actuellement, et vous verrez qu'ils sont pratiquement tous liés à une question d'argent : les employés du secteur public ou privé qui réclament des hausses de salaires, les gouvernements qui essaient de réduire leurs déficits et leurs dettes en coupant dans les services et en augmentant les taxes et impôts ; les compagnies qui licencient leurs employés pour réduire leurs coûts, les familles qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts, etc.   

C'est pour ces raisons que Louis Even décida de propager la doctrine de Douglas. De plus, les mots « crédit social » ne désignent pas seulement une réforme monétaire, ils désignent aussi le lien de confiance qui fait qu'on puisse vivre en société, qu'il existe un minimum d'ordre qui nous permette d'échanger des produits et de circuler librement sans risque de se faire attaquer sur la rue, ou de se faire voler par son voisin. Sans respect de l'ordre moral — sans religion — toute vie en société est impossible, c'est le désordre, la révolution et l'anarchie.

Comme nous le verrons dans le prochain numéro, M. Even était un religieux, un Frère de l'Instruction Chrétienne, donc un éducateur, qui avait aussi une grande dévotion à la Sainte Vierge : le bon Dieu s'est servi de tout cela chez Louis Even pour qu'il fonde sa grande œuvre de Vers Demain.

M. Even a tout de suite compris le Crédit Social, mais il aurait bien pu dire « C'est bien beau tout ça, mais je vais laisser à d'autres le soin de le faire connaître ». Non, M. Even avait aussi un cœur d'apôtre et un grand amour pour les pauvres. C'est sa foi catholique, et son grand amour pour la Sainte Vierge, qui lui ont fait dire : « Le Crédit Social est une lumière sur mon chemin, il faut que tous connaissent cela. » Et il alla jusqu'à quitter son emploi en pleine crise économique (avec une femme et des enfants) pour se donner totalement à la cause du Crédit Social, se fiant à la Divine Providence, qui n'a pas manqué.

De plus, M. Even avait compris dès le début qu'il s'attaquait non seulement aux banquiers, mais à une puissance satanique. L'argent est le principal instrument de Satan pour corrompre les âmes. Saint Paul a écrit : « L'amour de l'argent est la racine de tous les maux » (1 Timothée 6, 10). Le diable se sert du système d'argent actuel pour asservir le monde entier, pour que les gens idolâtrent l'argent au lieu d'adorer le bon Dieu.

Le Crédit Social est un moyen (s'assurer que les biens rejoignent ceux qui en ont besoin), le salut des âmes est la fin ultime. Cela, M. Even l'a aussi compris. C'est ce que nous verrons plus en détail dans le prochain numéro, en étudiant la spiritualité de son Œuvre.

Alain Pilote

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