Le 30 mars, nous fêtons la Bienheureuse Marie Restituta Kafka. Voici sa biographie:
Le 21 juin 1998, le Pape Jean-Paul II béatifie trois Autrichiens sur la «Place des héros» de Vienne. 60 ans auparavant en 1938, rappelle le Saint-Père, Hitler du balcon qui domine cette place a fait acclamer l’Anschluss (rattachement de l’Autriche à l’Allemagne) par une foule en délire de 250 000 personnes. Sur cette même place, 60 ans plus tard, Jean-Paul II béatifie une martyre du Nazisme, Sœur Restituta Kafka. Hitler avait proclamé que le salut était en lui; les «héros selon l’Église» annoncent que le salut ne se trouve pas dans l’homme mais dans le Christ, Roi et Sauveur.
Restituta Kafka naît en République Tchèque le 1er mai 1894. Avant d’être majeure, elle exprime son intention d’entrer au couvent. Ses parents s’y opposent, mais elle ne perd pas de vue son projet: devenir sœur «par amour de Dieu et des hommes» et servir en particulier les pauvres et les malades. Les «Sœurs franciscaines de la Charité» l’accueillent, lui permettant de réaliser sa vocation dans le monde hospitalier: un engagement quotidien souvent dur et monotone.
Sœur infirmière dans l’âme, elle fait bientôt figure «d’institution» à Mödling. Sa compétence, sa résolution et sa cordialité sont telles que de nombreuses personnes l’appellent Sœur Resolita et non Sœur Restituta. Son courage et sa fermeté ne lui permettent pas de se taire face au régime national-socialiste. Elle refuse de retirer les crucifix des chambres des malades et même lorsqu’on bâtit une nouvelle aile de l’Hôpital, elle y fait mettre des crucifix, prête à payer de sa vie plutôt que de renoncer à ses convictions. Effectivement, à la suite d’une perquisition chez elle, on découvre un poème satirique contre Hitler. Le Mercredi des Cendres 1942, elle est arrêtée par la Gestapo.
C’est alors que commence pour elle en prison un «Calvaire» qui dure plus d’un an. Malgré de nombreux recours en grâce, elle est condamnée à mort. Conservant le crucifix dans son cœur, elle lui rend encore témoignage peu de temps avant d’être conduite au lieu d’exécution: elle demande à l’aumônier de la prison de lui faire «le signe de croix sur le front». Ses dernières paroles connues sont: «J’ai vécu pour le Christ, je veux mourir pour le Christ». Elle est décapitée dans la prison de Vienne le 30 mars 1943. La Gestapo prend soin que son corps ne soit pas rendu à la Communauté de peur qu’on en fasse une martyre.
«Tant de choses peuvent nous être enlevées à nous chrétiens, mais nous ne permettrons à personne de nous enlever la Croix comme signe de notre salut – conclut le Pape – Nous ne permettrons pas qu’elle soit exclue de la vie publique». Puis s’adressant aux jeunes: «Plantez dans votre vie la Croix du Christ! La Croix est le véritable arbre de vie». Et les jeunes d’apprécier ce message avec enthousiasme.
N’ayons pas honte de la Croix du Christ, et affichons fièrement partout le Crucifix.