Pour vaincre la faim et la pauvreté, changer l’économie

le jeudi, 01 mars 2007. Dans Benoît XVI

Demande du Pape Benoît XVI

Nous citons de larges extraits d'un aperçu d'une conférence du Pape Benoît XVI, adressée au Corps diplomatique près du Saint-Siège   :

ROME, Lundi 8 janvier 2007 (ZENIT.org) — «  Le scandale de la faim, qui tend à s'aggraver, est inacceptable  », déclare Benoît XVI qui place parmi les «  questions essentielles  » du monde d'aujourd'hui la situation des «  millions de personnes  », spécialement les «  femmes et les enfants, qui manquent d'eau, de nourriture, de toit  ».

Benoît XVI a en effet présenté ce matin au Corps diplomatique près du Saint-Siège son «  regard sur la situation internationale  », pour, disait-il, «  envisager les défis que nous sommes appelés à affronter ensemble  ».

Le scandale de la faim, inacceptable

«  Le scandale de la faim, qui tend à s'aggraver, est inacceptable dans un monde qui dispose des biens, des connaissances et des moyens d'y mettre un terme  », disait le pape.

Benoît XVI demande une «  correction des modèles de croissance  » en disant  : Ce scandale «  nous pousse à changer nos modes de vie  ; il nous rappelle l'urgence d'éliminer les causes structurelles des dysfonctionnements de l'économie mondiale et de corriger les modèles de croissance qui semblent incapables de garantir le respect de l'environnement et un développement humain intégral pour aujourd'hui et surtout pour demain  ».

C'est pourquoi le pape lançait cet appel  : «  J'invite à nouveau les Responsables des Nations les plus riches à prendre les dispositions nécessaires pour que les pays pauvres, souvent pleins de richesses naturelles, puissent bénéficier des fruits des biens qui leur appartiennent en propre  ».

Benoît XVI a dénoncé «  le retard dans la mise en œuvre des engagements pris par la communauté internationale au cours des toutes dernières années  ».

Il souhaitait «  … l'accélération du processus d'annulation et de réduction de la dette des pays les plus pauvres, sans que cela soit conditionné à des mesures d'ajustement structurel, néfastes pour les populations les plus vulnérables  ».

Le désarmement

Benoît XVI abordait également la question du «  désarmement  », identifiant «  les symptômes d'une crise progressive, liée aux difficultés dans les négociations sur les armes conventionnelles aussi bien que sur les armes de destruction massive, et, d'autre part, à l'augmentation des dépenses militaires à l'échelle mondiale  ».

Le pape condamnait à nouveau le terrorisme en disant  : «  Les questions de sécurité, aggravées par le terrorisme, qu'il faut condamner fermement, doivent être traitées dans une approche globale et clairvoyante  ».

Benoît XVI disait également son inquiétude pour les «  crises humanitaires  »  : «  les Organisations qui les affrontent ont besoin d'un soutien plus fort, afin qu'elles soient en mesure de fournir aux victimes protection et assistance  », affirmait le pape.

Le respect de la vie, en danger en Afrique aussi  :

Inquiétude aussi du côté des « continuelles atteintes à la vie, de la conception jusqu'à la mort naturelle ». « De telles atteintes, faisait observer le pape, n'épargnent même pas des régions où la culture du respect de la vie est traditionnelle, comme en Afrique, où l'on tente de banaliser subrepticement l'avortement, par le Protocole de Maputo, ainsi que par le Plan d'action adopté par les Ministres de la santé de l'Union Africaine, qui sera d'ici peu soumis au Sommet des Chefs d'État et de Gouvernement ».

Pour ce qui concerne la famille, « fondée sur le mariage d'un homme et d'une femme », et les « tentatives de la relativiser en lui donnant le même statut que d'autres formes d'union radicalement différentes », le pape affirmait : « Tout cela offense la famille et contribue à la déstabiliser, en en voilant la spécificité et le rôle social unique ».

Dénonciation contre le clonage

« D'autres formes d'agression à la vie sont commises parfois sous couvert de recherche scientifique. La conviction se répand que la recherche n'est soumise qu'aux lois qu'elle veut bien se donner et qu'elle n'a d'autre limite que ses propres possibilités. C'est le cas par exemple dans les tentatives de légitimer le clonage humain pour d'hypothétiques fins thérapeutiques.

Dans le cadre du développement, le pape rappelait « l'engagement des pays développés à destiner 0,7% de leur produit intérieur brut à l'aide internationale » et « l'effort commun » nécessaire « pour l'éradication de la misère », non seulement par des œuvres « d'assistance », mais aussi « la prise de conscience de l'importance de la lutte contre la corruption et la promotion de la bonne gouvernance ».

Enfin, le pape demandait « l'application du droit humanitaire aux personnes et aux peuples, pour une protection plus efficace des populations civiles ».

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