le jeudi, 01 mai 2008. Dans Benoît XVI
Lors de son voyage aux États-Unis, le 18 avril, le pape Benoît XVI s'est rendu au Nationals Park Stadium de Washington pour y célébrer une messe. Il était assisté de 14 cardinaux, 250 évêques et 1500 prêtres. Plus de 45 000 fidèles étaient présents. Voici une synthèse de son homélie en provenance du Vatican :
Après avoir remercié le cardinal Donald W. Wuerl, archevêque de Washington, pour ses aimables paroles de bienvenue, le pape Benoît XVI a rappelé que l'Église des États-Unis est appelée à regarder vers l'avenir, enracinée solidement dans la foi transmise par les générations précédentes et prête à affronter les nouveaux défis non moins exigeants que ceux affrontés par vos ancêtres avec l'espérance qui naît de l'Amour de Dieu déversé dans nos cœurs par l'Esprit Saint (cfr Rm 5.5) (...).
« Dans l'exercice de mon ministère comme successeur de Pierre, je suis venu en Amérique pour vous confirmer, mes frères et sœurs, dans la foi des Apôtres (cf. Lc 22, 32). Je suis venu pour proclamer à nouveau, comme Pierre l'a proclamé le jour de la Pentecôte, que Jésus-Christ est Seigneur et Messie, ressuscité d'entre les morts, assis dans la gloire à la droite du Père, établi comme juge des vivants et des morts. »
« Je suis venu - a poursuivi Benoît XVI pour répéter l'exhortation urgente des Apôtres à la conversion pour le pardon des péchés et pour implorer du Seigneur une nouvelle effusion de l'Esprit Saint sur l'Église dans ce Pays. Comme nous avons senti dans ce temps pascal, l'Église est née grâce au repentir et à la foi dans le Seigneur ressuscité - dons donnés par l'Esprit. En chaque temps et lieu, l'Église est appelée à grandir dans l'unité grâce à une constante conversion vers le Christ, dont l'œuvre rédemptrice est proclamée par les Successeurs des Apôtres et célébrée dans les sacrements » (...).
Le pape a indiqué, toutefois, que « nous voyons des signes évidents d'un écroulement préoccupant dans les fondements même de la société : signes d'aliénation, colère et opposition chez beaucoup de nos contemporains ; violence croissante, affaiblissement du sens moral, vulgarité dans les relations sociales et l'oubli du Christ et de Dieu. Mais l'Église voit des signes d'immenses promesses dans de nombreuses de ses paroisses solides et dans les mouvements vivants, dans l'enthousiasme pour la foi démontré par tant de jeunes, dont un certain nombre tous les ans, embrassent la foi catholique et dans un intérêt toujours plus grand pour la prière et pour la catéchèse. En même temps, - ajoute Benoit XVI - elle perçoit, de manière souvent douloureuse, la présence de divisions et de polarisation en son intérieur, et fait aussi la découverte déconcertante que de nombreux baptisés, au lieu d'agir comme levain spirituel dans le monde, sont enclin à embrasser des attitudes contraires à la vérité de l'Évangile ».
« Nous avons entendu saint Paul nous dire que toute la création gémit jusqu'aujourd'hui, en attendant cette liberté véritable, qui est le don de Dieu pour ses enfants (cfr Rm 8.21-22), une liberté qui nous met en mesure de vivre en conformité avec sa volonté≫.
Benoit XVI a poursuivi en désirant adresser « une parole particulière de gratitude et d'encouragement à tous ceux qui ont recueilli le défi du Concile Vatican II, répété tant de fois par le Pape Jean-Paul II, et ont consacré leur vie à la nouvelle Évangélisation. Je remercie mes confrères Evêques, prêtres et diacres, religieux et religieuses, parents, enseignants et catéchistes. La fidélité et le courage, avec lequel l'Église dans ce Pays réussira à affronter les défis d'une culture toujours plus sécularisée et matérialiste, dépendra en grande partie de votre fidélité personnelle à transmettre le trésor de notre foi catholique. Les jeunes ont besoin d'être aidés à discemer le chemin qui mène à la liberté véritable : d'une sincère et généreuse imitation du Christ, d'un engagement en faveur de la justice et à la paix ». Pour cela une solide instruction dans la foi est nécessaire, ainsi que l'édification d'une « culture authentiquement catholique, confiante dans l'harmonie profonde entre foi et raison ».
Revenant sur le passage de l'évangile d'aujourd'hui, Benoît XVI explique que « le Seigneur ressuscité fait aux Apôtres le don de l'Esprit Saint et leur accorde l'autorité de pardonner les péchés. Grâce au pouvoir de la grâce du Christ, confié à des ministres humains fragiles, l'Église renaît continuellement et à chacun de nous est donnée l'espérance d'un nouveau départ. Nous avons confiance dans le pouvoir de l'Esprit d'inspirer la conversion, d'assainir chaque blessure, de dépasser chaque division et de susciter la vie et la liberté retrouvée ! Comme nous avons besoin de tels dons ! Et comme ils sont à portée de main, particulièrement dans le Sacrement de la pénitence ! La force libératrice de ce Sacrement, dans lequel notre confession sincère du péché rencontre la parole miséricordieuse de Dieu, paroles de pardon et de paix, doit d'être redécouverte et appropriée par chaque catholique. En grande partie, le renouveau de l'Église en Amérique et dans le monde dépend du renouveau de la pratique de la pénitence et de la croissance dans la sainteté : les deux sont inspirés et réalisés par ce Sacrement ».
« Dans l'espérance nous avons été sauvés ! (Rm 8.24). Alors que l'Église aux États- Unis remercie pour les bénédictions des deux cents ans derniers, je vous invite - a conclu Benoît XVI - à vos familles et à chaque paroisse et communauté religieuse à avoir confiance dans le pouvoir de la grâce de créer un avenir prometteur pour le Peuple de Dieu dans ce Pays. Au nom du Seigneur Jésus, je vous demande de supprimer toute division et de travailler avec joie pour préparer un chemin pour Lui, dans la fidélité à sa Parole et dans la conversion constante à sa volonté. Surtout, je vous incite à continuer à être levain d'espérance évangélique dans la société américaine, en essayant de porter la lumière et la vérité de l'Évangile dans le devoir de créer un monde toujours plus juste et libre pour les générations futures ».
« Celui qui a l'espérance doit vivre de façon différente ! (cfr Spe Salvi 2). Que vous puissiez, grâce à vos prières, grâce au témoignage de votre foi, grâce à la fécondité de votre charité, indiquer le chemin vers lequel ce vaste horizon d'espérance que Dieu aussi maintenant ouvre à son Église, même pour l'humanité tout entière : la vision d'un monde réconcilié et renouvelé en Jésus Christ, notre Sauveur. À Lui tout honneur et toute gloire, maintenant et toujours».