Nous connaissons tous cet épisode de l’Évangile relatant la visite de Jésus chez Marthe et Marie, sœurs de Lazare (Luc 10, 38-42). Marie s’assoit aux pieds de Jésus et se met à l’écouter, tandis que Marthe est entièrement prise à s’occuper de tout. Au bout d’un moment, de toute évidence irritée, Marthe ne tient plus et proteste: «Seigneur, cela ne te fait rien? Ma sœur me laisse seule m’occuper de tout. Dis-lui donc de m’aider». Jésus lui répond: «Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part: elle ne lui sera pas enlevée.» Voici comment le pape François commentait ce texte de l’Évangile, lors de l’Angélus du 21 juillet 2013:
«Que veut dire Jésus? Quelle est cette seule chose dont nous avons besoin? Il est avant tout important de comprendre qu’il ne s’agit pas de l’opposition entre deux attitudes: l’écoute de la Parole du Seigneur, la contemplation, et le service concret du prochain. Ce ne sont pas deux attitudes opposées, mais au contraire, ce sont deux aspects tous deux essentiels pour notre vie chrétienne, des aspects qu’il ne faut jamais séparer, mais qui doivent être vécus en profonde unité et harmonie.
«Mais alors pourquoi Marthe est-elle l’objet d’un reproche, même s’il est fait avec douceur? Parce qu’elle a considéré comme essentiel uniquement ce qu’elle faisait, c’est-à-dire qu’elle était trop absorbée et préoccupée par les choses à “faire”. Chez un chrétien, les œuvres de service et de charité ne doivent jamais être détachées de la source principale de chacune de nos actions: c’est-à-dire l’écoute de la Parole du Seigneur, être – comme Marie – aux pieds de Jésus, dans l’attitude du disciple. Voilà pourquoi Marthe est réprimandée.
«Dans notre vie chrétienne aussi, que la prière et l’action soient toujours profondément unies. Une prière qui ne conduit pas à l’action concrète envers son frère pauvre, malade, ayant besoin d’aide, le frère en difficulté, est une prière stérile et incomplète. Mais, de même, quand, dans le service ecclésial, on n’est attentif qu’au “faire”, quand on donne plus de poids aux choses, aux fonctions, aux structures, et que l’on oublie le caractère central du Christ, que l’on ne réserve pas de temps pour le dialogue avec Lui dans la prière, on risque de servir soi-même et non pas Dieu présent dans notre frère dans le besoin.
«Saint Benoît résumait le style de vie qu’il indiquait à ses moines en deux mots: ora et labora, “prie et agis”. C’est de la contemplation, d’un rapport profond d’amitié avec le Seigneur que naît en nous la capacité de vivre et d’apporter aux autres l’amour de Dieu, sa miséricorde, sa tendresse. Et notre travail avec notre frère dans le besoin, notre travail de charité dans les œuvres de miséricorde, nous conduit lui aussi au Seigneur, parce que nous voyons précisément le Seigneur chez notre frère et notre sœur dans le besoin.»
Pape François
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M'BRA
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