Le quotidien américain n'a pas daigné publier ce courrier qui a été repris par le site argentin «Enfoques Positivos»:
Cher frère journaliste,
Je suis un simple prêtre catholique. Je me sens heureux et fier de ma vocation et cela fait vingt ans que je vis en Angola comme missionnaire.
Je constate dans de nombreux médias, surtout dans votre journal, une recrudescence des articles consacrés aux prêtres pédophiles, toujours sous un angle morbide, scrutant dans leurs vies les erreurs du passé. (...)
Je m'étonne de lire si peu de nouvelles au sujet de ces milliers de prêtres qui sacrifient leur vie et s'épuisent pour des millions d'enfants et d'adolescents, riches ou pauvres, choyés ou défavorisés, aux quatre coins du monde. Je pense que le New York Times ne sera donc pas intéressé d'apprendre :
Que j'ai dû transporter des dizaines d'enfants faméliques par des chemins minés à cause de la guerre de 2002, entre Cangumbe et Lwena (Angola), car le gouvernement ne pouvait le faire et les ONG n'y étaient pas autorisées;
Que j'ai dû enterrer des dizaines d'enfants morts pendant leur exode pour fuir la guerre;
Que nous ayons sauvé la vie de milliers de personnes dans le Moxico grâce au seul centre de santé existant dans une zone de 90 000 km2, en distribuant de la nourriture et des semences; (...)
Ce n'est pas une information non plus que près de 60 000 prêtres – sur les 400 000 prêtres et religieux du monde – aient quitté leurs pays et leurs familles pour servir leurs frères dans une léproserie, des hôpitaux, des camps de réfugiés, des orphelinats, etc. (...)
Ce n'est pas vendeur de suivre un prêtre «normal» dans son travail quotidien, dans ses difficultés et ses joies, dépensant sa vie sans bruit en faveur de la communauté qu'il sert... On fait beaucoup plus de bruit pour un prêtre qui commet une faute, que pour des milliers qui donnent leur vie pour les pauvres et les indigents.
Chez les prêtres, il y a de la misère, de la pauvreté et des fragilités comme chez tous les êtres humains; mais il y a également de la beauté et de la grandeur comme en chaque créature. Insister d’une manière obsessionnelle et persécutrice sur un thème douloureux, en perdant de vue l’ensemble de l’œuvre, esquisse volontairement des caricatures offensantes pour le sacerdoce catholique, et par lesquelles je me sens offensé.
Je te demande seulement, ami journaliste, de rechercher la Vérité, le Bien et la Beauté. Ainsi tu grandiras avec noblesse dans ta profession. Dans le Christ,
Père Martin Lasarte, SDB
Source:https://fr.aleteia.org/2016/04/22/pedophilie-la-lettre-dun-pretre-catholique-au-new-york-times/