Après la première guerre mondiale, les mauvaises modes ont commencé à envahir la société. Le Souverain Pontife, de nombreux évêques et Ordinaires des lieux réprouvèrent et condamnèrent sévèrement ces modes pernicieuses et condamnables. Les revues tonnaient contre ce fléau. Dans l'édition du 21 février 1929 de la revue « l'Ami du Clergé », fondé par Mgr F. Perriot, Protonotaire apostolique, nous lisons :
"La crise d'immoralité qui sévit sur les modes féminines actuelles, a sa source profonde dans le naturalisme qui les inspire. Les modes accusent, dans notre société présente, une renaissance du paganisme. Et nos chrétiennes (et nous pouvons ajouter aujourd'hui nos chrétiens), qui sacrifient à la mode, ne s'aperçoivent pas qu'elles donnent une approbation implicite à cette philosophie matérialiste, qui aspire à devenir la religion des temps nouveaux, niant le dualisme de la chair et de l'esprit. Elles ne se doutent guère que le conflit qui se déroule sur le terrain des modes, est celui qui met aux prises deux civilisations et deux religions : la civilisation païenne et la civilisation chrétienne, la religion de l'athéisme et la religion de Jésus-Christ.
"Dans cette campagne menée contre la modestie chrétienne se cache l'effort de Satan contre l'Église. L'exaltation de la nature, c'est la négation de la surnature ; le culte de la nudité, c'est la négation pragmatique de la beauté et de la supériorité de l'âme sur le corps ; la glorification de la chair et de ses instincts, c'est la négation de la chute originelle, qui a déchaîné cet antagonisme radical, si bien décrit par saint Paul, entre la chair et l'esprit, et partant, la négation d'une désobéissance à un Dieu souverain Maître et Seigneur. Bref, c'est la négation de nos dogmes, de notre religion chrétienne. C'en est plus qu'il ne faut, certes, pour que les pasteurs vigilants, à qui a été confiée la garde des âmes, jettent le cri d'alarme. Voilà pourquoi on s'est ému jusqu'au Vatican... Le Pape et les évêques ont élevé la voix contre l'indécence des modes, et porté des sanctions, afin de préserver, sans doute, le sanctuaire et les choses saintes des profanations de l'immoralité, mais afin aussi d'attirer l'attention sur le danger que courent les âmes et les sociétés dans cette crise de dévergondage qui se manifeste, en particulier, dans les modes actuelles."
Le pape Jean XXIII, en la fête de l'Immaculée Conception, en 1960, a exprimé son désarroi devant « l'oubli de la pureté, la perversion des mœurs mise en exhibition et en exaltation :
"Quelle grande tâche, a-t-il dit, est-ce vraiment là pour nous : Coopérer tous, avec la grâce de Marie Immaculée et dans la lumière de ses enseignements, à la purification des mœurs publiques et privées !...
"... Il est nécessaire que tous ceux qui ont à cœur le sort de la société familiale et civile, manifestent une fermeté plus grande devant les tentatives préméditées aujourd'hui de submerger l'intégrité de la conduite morale pour une offensive sans précédent qui ne connaît pas de trêve. Dans cet effort commun auquel sont appelés tous les hommes de bonne volonté, et spécialement les pères et mères de famille, une aide afin de ne pas se laisser dominer, une inspiration lumineuse et puissante à demeurer fidèles et à nous aguerrir dans la bonne lutte nous sont offertes par la Vierge Immaculée.
"Prêchons à temps et à contre-temps les principes immuables de la pureté des mœurs. Et ne craignons pas d'affronter les moqueries des esclaves de la mode. Rappelons-nous cette parole de l'Évangile : « Celui qui aura rougi de Moi et de mes paroles au milieu de cette génération adultère et pécheresse, le fils de l'homme aussi rougira de lui, lorsqu'Il viendra dans la gloire de son père avec les saints Anges », (St Marc VIII, 38)."