Le 4 mai 2008, lors d’une Messe solennelle, dans la Basilique de Notre-Dame du Laus, dans les Hautes-Alpes, le caractère surnaturel des apparitions de la Sainte Vierge à Benoîte Rencurel au Laus, a été reconnu par Mgr Jean-Michel di Falco Léandri, évêque du diocèse de Gap et d’Embrun. L’événement a été rehaussé par la présence de Mgr Fortunato Baldelli, Nonce apostolique en France.
Nous publions de larges extraits de ce qui a été publié le 24 avril 2008 par Zenit.org:
Soeur Benoîte Rencurel, la voyante du Laus, à 41 ans, avec le voile de tertiaire de saint Dominique |
Quelques mois après son arrivée sur le diocèse de Gap et d’Embrun, fin 2003, Mgr Jean-Michel di Falco Léandri a souhaité relancer le procès de béatification de Benoîte Rencurel. Au cours d’un voyage à Rome on lui a fait remarquer qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait reconnu officiellement les apparitions, étape importante dans la procédure de béatification d’une personne ayant bénéficié d’apparitions.
Quelques semaines plus tard, il mandatait le Père René Combal, en charge du dossier de béatification de la voyante, pour constituer une équipe d’historiens, de théologiens et de psychologues afin de réaliser une enquête à partir des documents d’archives. Après trois années de recherche et de réflexion, les sept spécialistes ont présenté leurs conclusions respectives, unanimes pour dire que rien ne faisait obstacle à une éventuelle reconnaissance du caractère surnaturel des événements vécus au Laus par Benoîte Rencurel.
Le résultat de cette enquête a ensuite été communiqué à Rome, conformément aux directives de la Congrégation pour la doctrine de la Foi, qui n’a elle-même émis aucune objection à une telle reconnaissance.
Étape importante dans la vie du sanctuaire du Laus, la reconnaissance des apparitions permettra-t-elle d’accélérer la béatification de Benoîte Rencurel ? L’avenir nous le dira...
Le Laus est un sanctuaire unique en France et en Europe par la durée et la diversité de ses apparitions.
La vénérable Benoîte Rencurel a bénéficié durant 54 ans d’apparitions de la Vierge, du Christ, d’anges et de différents saints en différents lieux: à Saint-Etienne d’Avançon, au vallon des Fours, à Pindreau, au Laus, à Embrun, à Gap, à La Saulce et à Marseille.
Par ailleurs, l’huile de la lampe du tabernacle de la basilique de Notre-Dame du Laus est un signe de la puissance de Dieu et de sa miséricorde. Encore de nos jours, de nombreuses guérisons physiques et spirituelles l’attestent.
Des Manuscrits, rédigés au temps de la voyante, laissent apparaître en Benoîte Rencurel, une jeune bergère sensible, croyante et priante.
Au fil des apparitions, les témoins montrent une femme solide, pleine de bon sens, qui établit sa vie sur la confiance en la Vierge Marie. Ce mûrissement, indispensable à l’équilibre spirituel et affectif de la voyante, se renforce par des heures de prières et une grande ascèse.
Benoîte découvre peu à peu, au long des dialogues et des enseignements de la Mère de Dieu, la souffrance des pécheurs et en même temps leur salut en Jésus-Christ par sa Croix et sa Résurrection.
Elle propose aux pèlerins de se tourner vers les sacrements, notamment la confession et l’eucharistie.
Au temps de Benoîte, les toutes premières guérisons du Laus concernaient aussi bien les adultes que les enfants. Nombreux furent ceux qui, très gravement déficients visuels, guérirent miraculeusement de ce que l’on appelait à l’époque une taie sur l’œil. Après avoir appliqué de l’huile du sanctuaire sur leur organe blessé, ils voyaient parfaitement clair.
(Au début de l’an 2000), une dame belge se présente un jour à l’accueil du sanctuaire, annonçant qu’elle est guérie d’une hernie discale qui s’extériorisait. En raison de son état, il avait été question de l’opérer dans l’urgence. Ce à quoi elle avait répondu: «Non docteur, vous ne m’opérerez pas; c’est Marie qui va me guérir!» Le chirurgien avait souri et dit avec ironie: «Vous croyez encore aux miracles?» «Oui, docteur!» avait-elle dit. Quatre mois plus tard, le chirurgien, ne la voyant pas venir comme prévu, s’en était inquiété, l’avait convoquée et lui avait fait passer un scanner. Stupeur, il n’y avait plus rien. La patiente de lui dire alors: «Docteur, vous y croyez aux miracles maintenant?» «Oui, madame, lui répond-il, ce que vous aviez n’était guérissable que par une intervention chirurgicale.»
Benoîte Rencurel, messagère de la Vierge Marie, laïque missionnaire et vierge consacrée du tiers-ordre de Saint Dominique, est la fondatrice du Sanctuaire de Notre-Dame du Laus qui attire depuis ses origines de nombreux pèlerins.
Née en septembre 1647 à Saint-Etienne d’Avançon, qui se trouvait alors sur le territoire de l’archevêché d’Embrun, elle est contemporaine du roi Louis XIV (1638-1715).
En 1654, la petite fille de sept ans perd son père et se retrouve avec sa mère Catherine et ses deux sœurs, Marie et Madeleine, dans une situation de grande pauvreté.
En mai 1664, la Mère de Dieu commence à lui apparaître quasi quotidiennement au Vallon des Fours, près de son village où elle garde son troupeau. Ces apparitions transforment son comportement et sa vie spirituelle. Après deux mois d’absence, la Vierge se manifeste de nouveau à Pindreau à la fin septembre 1664. Elle conduit Benoîte au hameau du Laus où Elle lui fait connaître son projet: «Elle a destiné ce lieu pour la conversion des pécheurs»; et Elle lui annonce que «beaucoup de pécheurs et de pécheresses viendront ici se convertir», lui demandant de «prier sans cesse» pour eux.
Dès le printemps suivant arrivent les premiers pèlerins: 130 000 en 18 mois. Confessions d’une rare qualité, conversions et guérisons attirent l’attention des prêtres et de l’autorité ecclésiastique. Benoîte commence à exercer sa mission d’accueil, de prière et de pénitence en mettant en œuvre son charisme de connaissance des cœurs. A la suite de la guérison de Catherine Vial, paralysée des jambes pendant six ans, le vicaire général Antoine Lambert, reconnaît le «doigt de Dieu» et autorise la construction de l’église qui deviendra plus tard la basilique de Notre-Dame du Laus. Il nomme des prêtres au service du pèlerinage.
Après une vie exemplaire, la Servante de Dieu meurt au Laus dans une maison toujours visible actuellement, le 28 décembre 1718 en odeur de sainteté, (à l’âge de 71 ans).
Après la mort de Benoîte, le sanctuaire s’est développé comme la Vierge l’avait annoncé.
Elle avait dit que les ossements de Benoîte feraient des miracles et que les malades viendraient de toutes parts et de bien loin pour obtenir la guérison. Elle avait de plus affirmé: «J’ai choisi ce lieu pour la conversion des pêcheurs». Un ange avait également annoncé: «Le Laus est l’ouvrage de Dieu, que ni l’homme ni le démon avec toute leur malice et leur rage, ne sauraient détruire, qui subsistera toujours plus florissant jusqu’à la fin du monde et fera de grands fruits partout».
La guérison miraculeuse de Lucrèce Souchon en 1720, reconnue par l’évêque de Gap, atteste la sainteté du lieu. Passé l’orage de la Révolution, la générosité des foules permet l’embellissement et l’extension du sanctuaire avec l’arrivée en 1818 des pères Oblats de Marie Immaculée. Avec eux, le Laus connaît une nouvelle impulsion missionnaire. Ils sont remplacés en 1842 par les missionnaires diocésains de Notre-Dame du Laus. Mgr Depéry, nouvel évêque de Gap, fait recopier intégralement par l’abbé Joseph Denis Galvin les manuscrits du Laus écrits au XVIIe et XVIIIe siècles. C’est la fameuse copie authentique des manuscrits du sanctuaire de Notre-Dame du Laus, reproduite en fac-simile à 500 exemplaires en 1996, en vue du procès de béatification.
En 1854, le même Mgr Depéry, obtient du pape Pie IX l’autorisation de couronner la statue de Notre-Dame du Laus. La cérémonie se tient le 23 mai 1855 en présence de 40 000 pèlerins. Le 18 mars 1894, le sanctuaire est élevé au titre de basilique mineure par le pape Léon XIII.
La seconde moitié du XIXe siècle et la première partie du XXe furent des temps d’activité intense pour le pèlerinage du Laus. Les missionnaires font connaître le lieu dans les grands congrès eucharistiques en France et en Belgique, les Oblats de Marie Immaculée au Canada. C’est alors la fondation dans le diocèse de Mont-Laurier (Québec) de la paroisse de Notre-Dame du Laus par le père Eugène Trinquier, originaire de Chorges. Plusieurs autres églises au Québec sont dédiées à Notre-Dame du Laus dont l’église de Philipsburg.
Le 31 juillet 1981, Jean-Paul II autorise le nouvel examen de la cause de béatification de Benoîte qui était arrêtée depuis 1913.
En 1996, une nouvelle demande pour la béatification de Benoîte est introduite à Rome.
Le 4 mai 2008, le caractère surnaturel des apparitions est reconnu par Mgr Jean-Michel di Falco, évêque de Gap et d’Embrun. Les dernières apparitions officiellement reconnues en France, étaient celles de Lourdes, il y 146 ans.
Le Laus est toujours et plus que jamais un lieu de conversion, transformation, régénération et de découverte profonde de la miséricorde divine. — Fin des citations par ZENIT.org
Nous aimons vous citer d’autres informations sur la voyante Benoîte Rencurel qui avait été publiées dans Vers Demain du 15 mars 1964:
Il ne faut pas conclure que la vie de la voyante, Benoîte Rencurel, ait été exempte de croix. Benoîte fut, au contraire, une victime, une extraordinaire victime de Dieu, associée à Jésus pour le salut des pécheurs.
Elle eut à souffrir de grands tourments de la part du démon lui-même, de jour et de nuit, comme elle en fut prévenue par Notre-Dame en 1684. L’Homme Nouveau du 1er septembre 1963 en donne un aperçu:
«Comme devait l’être plus tard le saint Curé d’Ars, elle fut terriblement malmenée, physiquement, dans sa pauvre chambre, battue, traînée par les cheveux, à en épouvanter sa mère qui, à une époque, vivait avec elle. Le démon brisait sa vaisselle et ses meubles, il lui tordait les bras.
«Il l’emportait parfois sur le haut des falaises des Franches ou du Nid d’Aigle, et de là la laissait rouler dans le ravin. La pauvre fille rentrait chez elle couverte d’affreuses blessures que les mémorialistes de l’époque affirment avoir vues.
«La nuit du 16 septembre 1701, alors que Benoîte avait ainsi été maltraitée et laissée loin dans la montagne, un ange l’éclaira d’un flambeau rayonnant pour qu’elle reconnut son chemin. Un oratoire, l’Oratoire de l’Ange, marque aujourd’hui ce lieu, comme une tache blanche au sommet de la montagne qui jalonne la route de Gap.
«Des formes hideuses se montraient à elle, vomissant l’outrage et le blasphème. Elle supporta tout avec patience, sachant que l’œuvre de Dieu ne s’opère jamais sans être contrariée par la malice des hommes et les ruses de Satan.» — L’Homme Nouveau
Benoîte eut aussi à subir des persécutions. Les plus pénibles lui vinrent de jansénistes (qui) … cherchaient à détruire la réputation de la voyante et à ruiner le pèlerinage ...
Un ange vint cependant la consoler, lui déclarant de la part de la sainte Vierge que le Laus subsisterait toujours florissant, jusqu’à la fin du monde, en produisant de grands fruits de salut.
La lutte dura vingt ans. Mais le «rien» entre les mains de Marie triompha du «fort armé» qui servait Satan.
Sœur Benoîte Rencurel fut déclarée Vénérable par le Pape Pie IX, le 7 septembre 1871.
Sœur Benoîte extasiée devant l'image du Christ qui lui apparaît ensanglanté sur la Croix d'Avançon. Elle reçoit les stigmates |
Extraits tirés du livre «Histoire Merveilleuse de Notre-du Laus, Refuge des pécheurs:
Un jour du mois de juillet 1671, Benoîte moissonnait en compagnie d’autres personnes au champ de blé appartenant à la chapelle. Tout à coup, elle quitte sa faucille et se dirige vers la Croix d’Avançon. A peine est-elle agenouillée que le Sauveur lui apparaît tout sanglant et agonisant tel qu’il était sur le Golgotha: «Ma fille, lui dit-il, je me fais voir en cet état pour te faire participer à ma passion. » Dès ce moment, Benoîte fut crucifiée une fois par semaine: du jeudi soir à 4 heures jusqu’au samedi à 9 heures du matin, elle restait étendue sur son lit, les bras en croix, les pieds l’un sur l’autre, immobile, moins flexible dans tout son corps qu’une barre de fer, et endurant ce que le Sauveur a enduré dans sa passion. Ces douleurs du vendredi cessèrent pendant la construction du couvent des prêtres au Laus, afin, dit la Sainte Vierge à Benoîte, qu’elle pût distribuer les vivres aux ouvriers et surveiller leur travail. Lorsque Notre-Seigneur inspirait à Benoîte de se rendre à la croix d’Avançon elle en était toujours prévenue par des odeurs d’une suavité indicible. Ces parfums étaient de beaucoup supérieurs à ceux qui signalaient la présence de la Mère de Dieu.