Monseigneur André Gaumond, archevêque de Sherbrooke
08 décembre 2006. Les évêques catholiques du Canada, tout comme les membres de la majorité des confessions religieuses et de nombreux Canadiens et Canadiennes sans allégeance religieuse particulière, sont profondément déçus que la Chambre des Communes ait refusé la réouverture du débat sur la redéfinition du mariage civil et ses conséquences sur la société canadienne, particulièrement en ce qui a trait à la vie et aux droits des enfants. En tant que pasteurs et guides spirituels, les évêques catholiques du Canada, exhortent tous les catholiques canadiens à :
• Promouvoir la relation privilégiée d'un homme et d'une femme dans le mariage comme fondement stable de toute société, et qui s'avère le meilleur soutien pour les droits et les besoins des enfants ;
• Poursuivre la recherche de moyens pour soutenir et aider les couples hétérosexuels, qui, comme le mentionnait la Cour suprême du Canada en 1997 « ont la capacité unique de procréer » et qui ont la responsabilité du soin et de l'éducation de la majorité des enfants au Canada ;
• Inciter les politiciens fédéraux à entreprendre des recherches et des consultations plus approfondies sur les effets à long terme de la redéfinition du mariage civil sur la société et les générations futures ;
• Suivre l'évolution des législations provinciales et territoriales, de même que les politiques, afin de s'assurer qu'elles protègent intégralement la liberté de conscience et de religion, ainsi que la liberté d'expression, pour tous les citoyens, autant dans le domaine privé que public ;
• Collaborer avec les différents services publics d'éducation et les commissions scolaires afin de s'assurer que l'enseignement et les ressources didactiques respectent le sens traditionnel du mariage :
• Respecter la dignité de toute personne, quelle que soit son orientation sexuelle, en évitant toute marque de discrimination injuste à l'égard des hommes et des femmes présentant des tendances homosexuelles foncières (Cf. Catéchisme de l'Église catholique, no 2358) ;
• Prévenir tout changement ultérieur dans la définition du mariage civil, y compris la polygamie.
• Insister auprès des partis politiques pour que leurs membres puissent voter librement lorsque des questions d'éthique et de morale mettent en cause notre société, particulièrement en ce qui concerne les droits fondamentaux de liberté de conscience et de religion, telle la définition du mariage ;
• Enjoindre le gouvernement fédéral à protéger les groupes religieux qui n'acceptent pas la redéfinition du mariage, contre la remise en cause de leur statut d'organisme de charité. Pour les catholiques, le mariage est une question intimement liée à la nature humaine, créée avec ses dimensions masculine et féminine. L'enseignement catholique demeure cohérent et constant à l'égard du mariage : le mariage est l'union exclusive d'un homme et d'une femme. Il est essentiel que tous les Canadiens et les Canadiennes poursuivent ce débat, malgré la récente décision de la Chambre des Communes.
+ André Gaumond
Archevêque de Sherbrooke
Président de la Conférence des évêques catholiques du Canada