La Virginité perpétuelle de Marie est un dogme de foi

Jean-Paul II le jeudi, 01 mars 2007. Dans Catéchèses et enseignements, Vierge Marie

L'Église catholique enseigne que Marie est demeurée toujours vierge

Avant, pendant et après la naissance de Jésus

Autrement le fruit de ses entrailles ne pourrait être Dieu

La Virginité perpétuelle de Marie est un dogme de foi

Jean-Paul II a rappelé la réalité de ce fait et son sens profond

Nous publions une allocution de Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II sur la naissance virginale de Jésus et sur la virginité de la Sainte Vierge,  pour aller à l'encontre du film « La Nativité » de Notre-Seigneur qui présente le mystère de Noël à la manière protestante. Le Père Angelo Mary Geiger, un Père Franciscain de l'Immaculée, a donné un commentaire approprié pour rétablir les faits selon l'enseignement de l'Église catholique. En voici quelques extraits  :

"…Non seulement ce film fausse la naissance virginale, il protestantise complètement la description de Notre-Dame… Ce film « La Nativité » est clairement protestant… La vérité principale de la naissance virginale la voici : le Christ est né miraculeusement de Marie, comme un signe et une confirmation de Sa divinité. La naissance virginale a toujours été distinguée de la Conception virginale, parce que ce fut un événement miraculeux séparé et distinct. Ce n'est pas une naissance naturelle, elle n'est pas non plus explicable par des causes naturelles. La virginité physique de Notre-Dame, avec tout ce que cela comprend, demeure intégrale et intacte avant, durant et après la Naissance de Jésus. Saint Bernard, saint Thomas d'Aquin, saint Bonaventure et le Catéchisme du Concile de Trente enseignent tous l'absence de la douleur de la naissance comme une conséquence logique de sa nature miraculeuse."

Le commentaire du Père Geiger concorde totalement avec l'allocution du Pape Jean-Paul II, à Capoue, en Italie, le 24 mai 1992. « L'Osservatore Romano » précède cette allocution d'un court préambule :

La naissance virginale de Jésus est miraculeuse, unique dans l'histoire de l'humanité, mais il en est ainsi parce que Jésus est Dieu lui-même, la deuxième Personne de la Sainte Trinité, et que le prophète Isaïe avait donné comme signe de la divinité du Messie sa naissance d'une vierge. Si Marie n'est pas demeurée vierge durant et après la naissance, le fruit de ses entrailles ne pourrait être Dieu.

La virginité perpétuelle de Marie, avant, pendant, et après la naissance de Jésus, a été affirmée comme dogme de foi au concile de Latran en 649. Jean Paul II a rappelé la réalité du fait et sa signification profonde, notamment lors de son allocution à Capoue, en Italie le 24 mai 1992 :

Paroles de Jean-Paul II

« Marie a conçu véritablement Jésus par l'opération de l'Esprit-Saint sans intervention d'homme.

« Elle a donné naissance à Jésus, véritablement et virginalement, c'est pourquoi elle est demeurée vierge après l'enfantement – selon les saints Pères et les conciles qui traitèrent expressément de la question – de même pour ce qui concerne l'intégrité corporelle.

« Elle a vécu, après la naissance de Jésus, en une totale et perpétuelle virginité ; et, ensemble avec saint Joseph, lui aussi appelé à jouer un rôle de premier plan dans les évènements de notre salut, se dédia au service de la personne et de l'œuvre de Jésus. »

Jésus né de la Vierge Marie

L'Église enseigne que Marie est toujours demeurée vierge, avant, pendant, et après la naissance de Jésus. Pour tenter d'expliquer ce mystère, les pères de l'Église ont recours à l'analogie de la lumière et du verre : la lumière passe à travers le verre sans le briser ; ainsi Jésus est né de la Vierge Marie sans briser le sceau de sa virginité, spirituelle et physique.

Jésus est Dieu, doté d'un corps glorieux. De même à Pâques, avant l'aube, le corps du Crucifié passe dans la Gloire, mais sans déchirer ou déplacer le linceul et les linges qui l'enveloppaient. Là encore, pas d'effraction. Pas davantage le soir, dans la salle où les onze Apôtres se sont réfugiés : Jésus entre dans la pièce, même si les portes du lieu où ils étaient sont demeurées fermées.  Saint Augustin déclare  : La puissance qui a permis à Jésus d'entrer dans la pièce aux portes closes et la même qui a permis à l'enfant Jésus de sortir du corps de sa Mère sans qu'elle en éprouve quelque douleur ni que soit entaché en quoi que ce soit son intégrité physique. Saint Grégoire le Grand dit que la naissance virginale de Jésus est un miracle qui n'a de comparaison qu'avec celui de la Résurrection, et que dans ce cas, la raison doit céder la place à la foi. »  

     — Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II

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La virginité permanente de Marie

Jean-Paul II, audience du 28 août 1996

« Les chrétiens des premiers siècles exprimèrent cette conviction de foi à travers le terme grec « aeiparthenos » – « toujours vierge » créé pour qualifier de façon unique et efficace la personne de Marie, et exprimer en une seule parole la foi de l'Église dans sa virginité permanente. Nous le trouvons employé dans le second symbole de foi de saint Epiphane, en 374, en relation avec l'Incarnation : le Fils de Dieu « s'est incarné c'est-à-dire a été engendré parfaitement de sainte Marie, la toujours vierge, par le Saint-Esprit ».

L'expression « toujours Vierge » est utilisée à nouveau par le IIe Concile de Constantinople (553), qui affirme : « le Verbe de Dieu, s'étant incarné dans la sainte et glorieuse Mère de Dieu et toujours Vierge Marie, est né d'elle". Cette doctrine est confirmée par deux autres Conciles œcuméniques, le Concile de Latran IV (1215) et le IIe Concile de Lyon (1274), ainsi que par le texte de la définition du dogme de l'Assomption (1950), où la virginité permanente de Marie est comptée au nombre des raisons de son élévation, corps et âme, à la gloire céleste.

D'une manière synthétique, la tradition de l'Église a présenté Marie comme « Vierge avant la naissance, au cours de la naissance, après la naissance (de Jésus) », affirmant, à travers l'indication de ces trois moments, qu'Elle n'a jamais cessé d'être vierge.

De ces trois affirmations, celle de la virginité « avant la naissance » est, sans aucun doute, la plus importante car elle fait référence à la conception de Jésus et touche directement au mystère même de l'Incarnation. Dès le début, elle est constamment présente dans la foi de l'Église.

La virginité « au cours de la naissance » et « après la naissance », bien qu'elle soit implicitement contenue dans le titre de vierge, qui était déjà attribué à Marie à l'aube de l'Église, devint l'objet d'un approfondissement doctrinal lorsque certains commencèrent explicitement à la mettre en doute.

Le Pape Hormisdas précise que « le fils de Dieu est devenu Fils de l'homme et, par la puissance de Dieu, n'ôtant pas la virginité de sa mère » (DS 368). La doctrine est confirmée par le Concile Vatican II ou l'on affirme que le Fils premier-né de Marie a eu pour effet « non la perte mais la consécration de son intégrité virginale » (LG, n. 57).

Quant à la virginité après la naissance, il faut tout d'abord remarquer qu'il n'y a pas de raison de penser que la volonté de rester vierge, manifestée par Marie au moment de l'Annonciation (Lc 1, 34), ait changé par la suite. En outre, le sens immédiat des paroles : « Femme, voici ton fils », « Voici ta mère » (Jn 19,26), que Jésus adresse de la croix à Marie et au disciple préféré laisse supposer une situation qui exclut la présence d'autres enfants nés de Marie.

Les détracteurs de la virginité

Les détracteurs de la virginité après la naissance, dit le Pape Jean-Paul II, ont pensé avoir trouvé un argument probant dans le terme « premier-né », attribué à Jésus dans l'Évangile (Lc 2,7) comme si cette expression laissait supposer que Marie ait engendré d'autres enfants après Jésus. Mais la parole « premier-né « signifie littéralement « enfant qui n'est pas précédé par un autre « et en soi, fait abstraction de l'existence d'autres enfants. En outre, l'évangéliste souligne cette caractéristique de l'Enfant, car la naissance du premier-né était accompagnée de plusieurs célébrations importantes propres à la loi judaïque, indépendamment du fait que la mère ait eu d'autres enfants. Chaque fils unique était donc l'objet de ces obligations, car il était le « premier-né » (cf. Lc 2,23).

Selon certains, la virginité de Marie après la naissance serait niée par les textes évangéliques qui rappellent l'existence de quatre « frères de Jésus «  : Jacques, Joseph, Simon et Juda (Mt 13, 55-56 ; Mc 6, 3) et de plusieurs sœurs.

Il faut rappeler qu'en hébreu comme en araméen, il n'existe pas de mot particulier pour exprimer la parole « cousin », et que les termes « frère » et « sœur » avaient une signification très large, qui comprenaient plusieurs degrés de parenté. En réalité, le terme « frère de Jésus « indique « les fils « d'une Marie disciple du Christ (cf Mt 27,56), qui est désignée de façon significative comme « l'autre Marie « (Mt 28,1). Il s'agit de proches parents de Jésus, selon une expression parfois utilisée dans l'Ancien Testament.

La Très Sainte Vierge est donc la « toujours Vierge ». Cette prérogative est la conséquence de la maternité divine, qui l'a totalement consacrée à la mission rédemptrice du Christ. »

— Sa Sainteté Jean-Paul II

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Les fiançailles de Marie et Joseph

Jean-Paul II, audience générale du 21 août 1996

« Toutefois, à la différence de ce qui a lieu dans les cultures modernes, dans la tradition judaïque, l'institution des fiançailles prévoyait un contrat et avait normalement une valeur définitive : en effet, elle introduisait les fiancés dans l'état matrimonial, même si le mariage ne s'accomplissait pleinement que lorsque le jeune homme conduisait la jeune fille dans sa maison.

Au moment de l'Annonciation, Marie se trouve donc dans la situation de promise au mariage. On peut se demander pourquoi elle a accepté les fiançailles, à partir du moment où elle avait décidé de rester vierge pour toujours. Luc est conscient de cette difficulté, mais se limite à rapporter la situation, sans apporter d'explications. Le fait que l'Évangéliste, tout en soulignant l'intention de virginité de Marie, la présente également comme l'épouse de Joseph, représente un signe de la crédibilité historique des deux informations.

On peut supposer qu'au moment des fiançailles, il y a eu une entente entre Joseph et Marie sur son projet de vie virginale. D'ailleurs, l'Esprit Saint, qui avait inspiré à Marie le choix de la virginité en vue du mystère de l'Incarnation, et qui voulait que celle-ci advienne dans un cadre familial propice à la croissance de l'Enfant, a pu également susciter chez Joseph l'idéal de la virginité.

Lui apparaissant en rêve, l'Ange du Seigneur lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ta femme : car ce qui a été engendré en elle vient de l'Esprit Saint ». Il reçoit ainsi la confirmation d'être appelé à vivre de façon tout à fait spéciale la voie du mariage. À travers la communion virginale avec la femme choisie pour donner le jour à Jésus, Dieu l'appelle à coopérer à la réalisation de son dessein de salut.

Le type de mariage vers lequel l'Esprit-Saint oriente Marie et Joseph n'est compréhensible que dans le cadre du plan salvifique et dans le cadre d'une haute spiritualité. La réalisation concrète du mystère de l'Incarnation exigeait une naissance virginale qui soulignait la filiation divine et, en même temps, une famille qui puisse assurer le développement normal de la personnalité de l'Enfant.

C'est précisément en vue de leur contribution au mystère de l'Incarnation du Verbe que Joseph et Marie ont reçu la grâce de vivre ensemble le charisme de la virginité et le don du mariage. La communion d'amour virginal de Marie et de Joseph bien que constituant un cas tout à fait particulier, lié à la réalisation concrète du mystère de l'Incarnation, a toutefois été un véritable mariage (cf. Exhort. apost. Redemptoris custos, n.7).

La difficulté d'aborder le mystère sublime de leur communion sponsale a conduit certains, dès le II siècle, à attribuer à Joseph un âge avancé et à voir en lui le gardien plutôt que l'époux de Marie. Au contraire, il faut supposer qu'il n'était pas alors un homme âgé, que sa perfection intérieure, fruit de la grâce, le porta à vivre avec une affection virginale la relation sponsale avec Marie.

Rôle paternel de Joseph à l'égard de Jésus

La coopération de Joseph au mystère de l'Incarnation, dit encore le Saint-Père, comporte également l'exercice du rôle paternel à l'égard de Jésus. Cette fonction lui est reconnue par l'Ange, qui, lui apparaissant en rêve, l'invite à donner son nom à l'Enfant : « Elle enfantera un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus : car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (Mt 1,21).

Tout en excluant la génération physique, la paternité de Joseph fut une paternité réelle, et non apparente. En faisant la distinction entre père et géniteur, une antique monographie sur la virginité de Marie – le « De Margarita » (IV siècle) – affirmait que « les engagements pris par la Vierge et par Joseph en tant qu'époux firent en sorte qu'il puisse être appelé par ce nom (père) ; un père, toutefois, qui n'a pas engendré ». Joseph exerça donc le rôle de père à l'égard de Jésus, disposant d'une autorité à laquelle le Rédempteur s'est librement « soumis » (Lc 2, 51), en contribuant à son éducation et en lui transmettant le métier de charpentier.

Les chrétiens ont toujours reconnu en Joseph celui qui a vécu en communion intime avec Marie et Jésus, déduisant que même dans la mort, il a bénéficié de leur présence réconfortante et affectueuse. De cette tradition chrétienne constante s'est développée dans de nombreux lieux une dévotion particulière à la Sainte Famille et en elle, à saint Joseph, Gardien du Rédempteur. Le Pape Léon XIII lui confia, comme on le sait, le « patronat » de toute l'Église ». 

— Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II

Jean-Paul II

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