Voici des extraits de l'encyclique de Sa Sainteté le pape Pie XII sur la virginité et la chasteté :
...Quand aux hommes qui ne se sont pas souillés avec des femmes car ils sont vierges (31, Apoc., XIV, 4), l'apôtre saint Jean affirme qu'ils suivent l'Agneau partout où il va. Méditons le conseil que leur donne saint Augustin :
"Suivez l'Agneau, car la chair de l'Agneau est vierge elle aussi... Vous avez bien raison de le suivre, par la virginité du cœur et de la chair, partout où il va.. Qu'est-ce en effet que suivre sinon imiter ? La preuve, c'est que le Christ a souffert pour nous, nous laissant un exemple, comme dit l'Apôtre Pierre « pour que nous suivions ses traces »."
En vérité, tous ces disciples et toutes ces épouses du Christ ont embrassé l'état de virginité, comme dit saint Bonaventure, "pour la conformité au Christ leur Époux, auquel cet état rend les vierges conformes ». Leur ardente charité envers le Christ ne pouvait se contenter des simples liens du cœur avec lui : elle entendait se prouver aussi par l'imitation de ses vertus et, d'une façon spéciale, par la conformité à sa vie toute livrée pour le salut du genre humain. Si les prêtres, si les religieux et les religieuses, si tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, ont consacré leur vie au service de Dieu, observent la chasteté parfaite, c'est en définitive parce que leur divin Maître est resté lui-même vierge jusqu'à sa mort :
« Fils unique de Dieu, s'écrit saint Fulgence, Fils unique de la Vierge, unique Époux de toutes les vierges consacrées, fruit, ornement et récompense de la sainte virginité, c'est le Christ à qui la sainte virginité a donné un corps, lui à qui la sainte virginité s'unit par des noces spirituelles, lui qui rend féconde la sainte virginité sans détruire son intégrité, lui qui la pare pour la rendre belle et qui lui donne sa couronne pour qu'elle règne glorieuse dans l'éternité.»
C'est avant tout pour cette raison que selon l'enseignement de l'Église, la sainte virginité l'emporte en excellence sur le mariage. Déjà le Divin Rédempteur en avait fait un conseil de vie plus parfaite. Et saint Paul, après avoir dit du père qui marie sa fille qu'il fait bien, ajoute aussitôt : « Celui qui ne la marie pas fera mieux encore. Plusieurs fois, au cours de sa comparaison entre le mariage et la virginité, l'Apôtre confie le fond de sa pensée : « Je voudrais bien que tout le monde soit comme moi... Aux célibataires et aux veuves, je dis donc qu'il leur est bon de demeurer comme moi ». La virginité est préférable au mariage, comme Nous l'avons dit, en tout premier lieu, parce qu'elle a une fin plus haute : elle est un moyen très efficace pour se consacrer tout entier au service de Dieu, tandis que le cœur des personnes mariées restera "partagé ».
Mais l'excellence de la virginité prend un plus grand relief si nous en considérons la fécondité : « C'est au fruit qu'on reconnaît l'arbre.≫
Nous sommes profondément émus à la pensée de l'innombrable phalange des vierges et des apôtres qui, depuis les premiers siècles de l'Église jusqu'à nos jours, ont renoncé au mariage pour se dévouer plus aisément et plus complètement au salut du prochain et Nous sommes remplis d'une douce joie à la vue des admirables entreprises de la religion et de la charité qu'ils ont menées à bien. (N.D.L.R. : Mentionnons la fondation d'orphelinats, de maisons pour les handicapés, d'institutions religieuses enseignantes et hospitalières... Quel bienfait pour la société et pour les familles !)
On le constate avec plaisir, le fruit le plus délicat de la virginité réside en ceci : les vierges manifestent par leur simple existence la virginité parfaite de leur mère l'Église et la sainteté de son union intime avec le Christ...
La plus grande gloire des vierges, c'est d'être les images vivantes de la parfaite intégrité de l'union de l'Église à son Époux divin. Et cette société fondée par le Christ se réjouit vivement de voir que les vierges sont le signe merveilleux de sa sainteté et de sa fécondité, comme l'écrit si bien saint Cyprien :
"C'est là la fleur de l'Église, la beauté et l'ornement de la grâce spirituelle, une cause de joie, œuvre parfaite et intègre, un hommage de louange, image de Dieu, une réponse à la sainteté du Seigneur, portion la plus illustre du troupeau du Christ. Par elles, notre Mère l'Église s'ouvre à la joie, sa glorieuse fécondité s'épanouit en elles : plus le nombre des vierges augmente, plus s'accroît la joie de cette mère ».
S.S. Pie XII