La Sainte Famille est le modèle de toute famille chrétienne

Jean-Paul II le dimanche, 01 décembre 1996. Dans Église catholique romaine

Le mariage a été élevé à la dignité de sacrement

Les époux doivent s'engager à rester unis pour toute la vie

Exhortations de S.S. Jean Paul II pour sauver la famille

Dans le cycle liturgique, le dimanche, qui suit la solennité de Noël, est consacré par I'Église à la Sainte Famille. Le titre officiel de la fête liturgique est "la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph". En ce temps de Noël, nous voulons approfondir avec vous le magnifique sermon de Sa Sainteté Jean-Paul II, ayant pour thème « la famille, Église domestique » ; homélie donnée le 10 mai 1988, pendant le Saint-Sacrifice de la Messe, à La Paz, en Bolivie. Le Saint-Père propose comme modèle, aux familles, la Sainte Famille. Vous lirez dans le texte ci-dessous de larges extraits des paroles sublimes du Vicaire du Christ prononcées à cette occasion.

Y.P.

La liturgie d'aujourd'hui nous fait participer à la vie de la Sainte Famille, au foyer de Nazareth. Dieu inaugure la plénitude des temps, dans les circonstances les plus normales et habituelles : dans une famille, dans une maison, dans un petit village de Galilée. Là, avec Joseph, maître charpentier, vit et travaille Jésus, le Fils de Dieu fait homme et né de la Vierge Marie. Dans cette famille, Celui qui allait devenir le salut du monde, apprend comme n'importe quel enfant à marcher dans la vie. Le Fils de Dieu vit à Nazareth jusqu'à l'âge de trente ans, en compagnie de sa mère terrestre et de celui qui, par désignation du Père céleste, assume la responsabilité de père sur la terre.

L'évangéliste résume en une seule phrase ces années de vie cachée : "L'enfant grandissait, se fortifiait et se remplissait de sagesse. Et la grâce de Dieu était sur lui" (Lc 2, 40).

Tradition chrétienne

La Sainte Famille, exemple et modèle de toute famille chrétienne, représente les idéaux que, suivant le plan éternel de Dieu, chaque famille doit réaliser pour être digne du nom qu'elle porte dans la tradition chrétienne : Église domestique."

Le psaume que nous avons chanté nous montre la vie familiale et conjugale où tous et chacun le père, la mère et les enfants trouvent une place adéquate. Dans la fidélité à la vocation personnelle au sein de la famille, ils trouvent aussi par la bénédiction divine un véritable bonheur humain.

"Heureux tous ceux qui craignent le Seigneur et marchent sur ses voies" (Ps 128/127, 1).

"Vigne fructueuse"

Heureuse l'épouse dont la maternité est comparée par le psalmiste à la "vigne fructueuse" (Ps 128/127, 3), femme et mère, cœur de la famille, qui représente vraiment "le fort de la maison" (ibid.) et autour de qui tous se réunissent, attirés par son amour diligent. La femme comme Marie, par son amour et son travail, caché et généreux, donne consistance au foyer.

Heureux les fils suivant les paroles du psaume qui, dès le jeune âge, grandissent dans la famille comme "des plants d'olivier" (ibid., 3). Non seulement "à l'entour de la table" mais surtout auprès des parents, qui doivent être le meilleur modèle pour qu'ils "grandissent en sagesse et grâce", comme Jésus de Nazareth.

Heureuse, enfin, la société qui permet et rend possible l'épanouissement digne de ses familles, qui favorise le développement serein et fécond de la vocation de chacun à l'intérieur de la famille.

Dieu est amour. Ainsi nous le montre la Sainte Famille, car rien d'autre ne peut occuper le centre de la vie familiale et de toute la vie chrétienne sinon l'amour. Bien plus, selon le dessein divin, la famille est considérée précisément comme comme "l'intime communauté de vie et d'amour conjugal" (Gaudium et spes, 48 ; cf. Familiaris consortio, 17) et "la mission lui revient de garder, révéler et communiquer l'amour comme le reflet vivant et la participation réelle à l'amour de Dieu pour la communauté et à l'amour du Seigneur Jésus-Christ pour l'Église son épouse" (Familiaris consortio, 17).

Grâce à l'amour conjugal, l'homme et la femme "ne sont plus deux, mais une seule chair" (Mt 19, 6 ; Gn 2, 24), appelés à grandir sans cesse dans la communion au moyen de la fidélité quotidienne à la promesse conjugale de don réciproque total (cf. Familiaris consortio, 19).

Le sacrement du mariage

En outre, Dieu le Père a voulu confirmer, purifier et élever à la perfection l'union entre l'homme et la femme, la transformant en un grand grand sacrement, symbole de l'union entre le Christ et l'Église (cf. Éph 5, 32). Dans ce mystère, l'Esprit-Saint donne aux époux la grâce nécessaire pour développer cette communion de vie et la conserver indissoluble jusqu'à la mort (cf Familiaris consortio, 19-20). Pour cela, suivant l'enseignement de Jésus-Christ, il est nécessaire de rappeler fermement la doctrine sur l'indissolubilité du mariage, en apportant l'aide maternelle de l'Église à "ceux qui, de nos jours, trouvent difficile, voire même impossible, de se lier à une personne pour toute la vie, et à ceux qui sont influencés par une culture qui refuse l'indissolubilité du mariage et se moque ouvertement de l'engagement des époux à la fidélité" (Familiaris consortio, 20).

L'indissolubilité du mariage

Mes chers frères boliviens, ne vous laissez pas séduire par la solution facile du divorce et ne refusez pas la grâce du sacrement, en optant pour des unions contraires à la volonté de Dieu et à la loi naturelle, comme le concubinage, où l'amour complet ne peut être présent. Aidez vos amis, parents et connaissances qui peuvent encore se trouver dans ces situations... pour qu'ils comprennent le sens véritable du mariage chrétien et parviennent, avec la grâce de Dieu, à la richesse et à la plénitude du sacrement comme vos évêques vous l'ont conseillé (cf. Lettre pastorale de l'épiscopat bolivien sur la famille, 109). Seul un mariage indissoluble peut être le fondement ferme et durable d'une communauté familiale qui accomplit sa vocation de centre, de manifestation et de diffusion de l'amour. "La charité ne passe jamais" (1 Co 13, 8), nous dit saint Paul.

Le véritable amour est fidèle.. Construisez donc votre famille, votrege foyer, sur le fondement de la fidélité, dual don sans réserves, engendrant en vous i l'amour qui est longanime, serviable, neoh cherche pas son intérêt, ne s'irrite pas, excuse tout, supporte tout" (cf 1, Co 13, 4-7), partageant les biens, les joies, les peines.

L'amour est grand et authentique non seulement lorsqu'il semble simple et agréable, mais aussi et surtout quand il se confirme dans les peines ou les grandes épreuves de la vie. Les sentiments qui animent les personnes manifestent leur essence la plus profonde dans les moments difficiles. C'est alors que mûrissent dans les cœurs le don mutuel et l'affection parce que le véritable amour ne pense pas à lui-même, mais à la manière d'accroître le bien véritable de la personne aimée.

Évitez également l'orgueil, l'amour propre qui est le plus grand ennemi de l'harmonie entre les époux. Ne fuyez pas les obligations familiales, fixant votre cœur sur d'autres objectifs — comme les problèmes professionnels...  — ou pire encore en cherchant refuge dans la boisson et d'autres habitudes dégradantes pour la personne ou dans une libération féminine qui ne promeut pas la femme mais la rend encore plus esclave.

Sacrement de Pénitence

La famille doit être votre lieu de rencontre avec Dieu. Chaque famille est appelée par le Dieu de la paix à construire, jour après jour, son bonheur dans la communion. Dans cette ville, qui vit sous la protection de la Reine de la Paix, je vous exhorte à vous approcher souvent du sacrement de la réconciliation (sacrement de Pénitence), de la communion avec le Corps unique du Christ et à respecter l'observance du précepte dominical. Vous donnerez ainsi un fondement solide à la présence de l'amour dans vos familles et votre paix dans le Christ sera source de bonheur pour toute la famille (cf. Familiaris consortio, 21).

Le Pape Paul VI

L'amour authentique de Dieu dans la communion matrimoniale se manifeste nécessairement par une attitude positive devant la vie et fructifie dans la procréation, comme l'a enseigné le Pape Paul VI : "Tout acte conjugal doit rester ouvert à la transmission de la vie" (Humanae Vitae, 11). "La contraception est une falsification de l'amour conjugal qui transforme le don de la participation à l'action créatrice de Dieu en une simple convergence d'égoïsmes mesquins" (cf. Familiaris consortio, 30 et 32).

En outre, défendre la vie signifie défendre la dignité des personnes ; c'est défendre votre patrie, vos ressources naturelles et votre culture très riche et vos traditions. Ne permettez pas que d'autres, poursuivant leurs propres intérêts matériels, vous imposent des solutions qui prétendent vous induire à bloquer les sources de la vie ; ne tolérez pas les injustices de ceux qui conditionnent l'aide économique pour la promotion de vos communautés à la limitation des naissances (cf. Sollicitudo rei Socialis, 25).

L'Eglise, en sa qualité de Mère et maîtresse, sait que les époux peuvent traverser des situations difficiles et, par conséquent, désire les aider à trouver les moyens pour les résoudre selon le plan divin. Ici également, le recours fréquent à la prière et aux sacrements constituera la base solide sur laquelle édifier la collaboration avec la divine Providence (cf Familiaris consortio, 35).

L'avortement

Et comment ne pas rappeler en ce moment que s'il ne faut pas dresser des obstacles à la vie, on peut encore moins supprimer les enfants à peine conçus, comme c'est le cas de l'avortement. Quiconque nie la défense de l'être humain le plus innocent et le plus faible, c'est-à-dire la personne humaine déjà conçue mais pas encore née, commet une très grave violation de l'ordre moral et des droits humains, qu'aucune personne ou institution ne peut justifier (cf Gaudium et spes, 51 ; Discours aux familles d'Espagne, cf. ORLF n. 46 du 16 novembre 1982, p.1).

"Heureux tous ceux qui craignent le Seigneur et marchent sur ses voies !" (Ps 128, 1). Heureux les époux qui acceptent l'amour du Seigneur dans l'amour réciproque, donnant la vie à de nouveaux êtres, créés à l'image et à la ressemblance de Dieu, qui seront le bonheur et le sens de leurs vies.

L'évangile que nous venons de proclamer nous montre, en détail, une scène très significative de la Sainte Famille à l'occasion de la fête de la Pâque. Jésus, un jeune garçon de douze ans, monte à Jérusalem avec ses parents, et reste dans le temple, pendant trois jours, de sorte que ses parents ne le trouvent plus, jusqu'au moment du retour à Nazareth. L'évangéliste nous raconte comment ils le cherchèrent et comment, enfin, "ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant" (Lc 2, 46).

Éducation religieuse des enfants

Jésus, donnant la main à Marie et à Joseph, monte au temple comme nous le raconte saint Luc. Vous aussi, comme Jésus, Marie et Joseph, devez aller à la maison du Seigneur. Dans vos églises et paroisses, soyez assidus à la prière, aux sacrements, à la catéchèse, conduisant vos enfants sur les voies du bien à travers l'éducation constante et intègre aux vérités de la foi et aux vertus chrétiennes.

Le petit enfant doit recevoir la première catéchèse de ses parents et du milieu familial. Les courtes prières que les parents lui apprennent sont le début d'un dialogue affecteux avec ce Dieu caché dont il écoutera la parole plus tard, à l'école et dans le temple, où il sera introduit progressivement et pédagogiquement à la vie de Dieu et de son Église (cf Catechesi Tradendae, 36).

Fidélité de la Sainte Vierge

Comme nous l'enseigne le dernier Concile, Marie, guidée par la lumière intérieure de l'Esprit-Saint, dès le moment de l'annonciation, suivait son divin Fils dans le "pèlerinage de la foi" et elle se maintint sur cette route jusqu'à la croix sur le Golgotha" (Lumen Gentium, 58-61).

Marie est le fruit de cet amour merveilleux de Dieu pour les hommes. À son tour, l'Amour est le plus grand don de Dieu et la plus grande vertu de l'homme. Grâce à l'amour se construisent la famille et la communauté et seul l'amour restera à jamais dans notre union éternelle avec Dieu.

Il n'existe pas de don plus grand que le véritable amour ; et il n'existe pas pour la personne et la communauté de bien plus grand en dehors de l'amour.

"Heureux tous ceux qui craignent le Seigneur et marchent sur ses voies" (Ps 128, 1).

Marchez sur les voies du Seigneur ! Les voies du Seigneur sont amour. Et l'amour est le plus grand (cf 1. Co 13, 13).

Sa Sainteté Jean-Paul II

Jean-Paul II

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