La pieuse mort de saint Joseph

le mercredi, 01 mars 2017. Dans Saints & Bienheureux

Telle que dictée par Notre-Dame à Marie d’Agreda

La mort de saint JosephOn invoque saint Joseph, entre autres, comme patron de la bonne mort: avec raison, puisque, selon la tradition, il est mort entre les bras de Jésus et de Marie. La vénérable religieuse espagnole Marie d’Agreda (1602-1665) a écrit «La cité mystique de Dieu», dictée par la Vierge Marie, qui relate en détail la vie de Notre-Dame. Il y est fait mention que saint Joseph avait 33 ans lorsqu’il épousa la Vierge Marie, qui en avait alors 14. Joseph aurait vécu pendant 27 ans avec son épouse, et serait mort à l’âge de 60 ans.Voici des extraits du chapitre 18, qui relate la pieuse mort de saint Joseph:

Il y avait déjà huit ans, que Dieu éprouvait par diverses maladies la vertu du saint patriarche, pour sa plus grande récompense, lorsque la sainte Vierge voyant que le temps de sa mort approchait, pria son divin fils de vouloir bien l'assister à ce dernier moment si dangereux. Le miséricordieux Jésus lui promit non seulement de l'assister, mais de l'élever à un rang si élevé que les anges mêmes en seraient ravis d'admiration. En effet les cinq derniers jours de sa sainte vie, il ne s'éloigna jamais de son côté ni le jour ni la nuit à moins que la douce reine n'y fût présente.

Pendant ces neuf jours, les anges par son ordre firent entendre trois fois le jour des chants célestes, dans cette petite chambre, et on y respirait un doux parfum de paradis qui ranimait et fortifiait le saint moribond. Le jour qui précéda sa bienheureuse mort, il fut ravi en une extase qui dura vingt-quatre heures, le Seigneur augmentant ses faibles forces pour la supporter. Il vit clairement dans cette extase l'essence divine, et tous les mystères de l'incarnation et de la rédemption qu'il avait crus jusqu'alors, lui furent découverts sans voile. La très-sainte Trinité le nomma son messager pour annoncer aux saints pères des Limbes leur prochaine rédemption.

Revenu de son extase, le visage tout resplendissant il demanda la bénédiction à sa sainte épouse, mais l'humble reine au lieu de le bénir pria son divin fils de le faire, ensuite elle se mit à genoux et pria son époux de la bénir, et après avoir reçu sa bénédiction, elle baisa sa main avec respect. Saint Joseph demanda pardon à sa sainte épouse du peu d'égard qu'il avait eu pour sa dignité et pour ses mérites, et la pria de l'assister à ce dernier moment. Il s'adressa ensuite à son fils et le remercia de toutes les faveurs qu'il avait reçues de sa main libérale et dans sa maladie en particulier; il fit tous ses efforts pour se mettre à genoux, mais Jésus qui était à ses côtés le pressa dans ses bras, dans lesquels sa très sainte âme s'exhala au milieu de saints entretiens. Le Seigneur ferma lui-même ses yeux de ses divines mains.

Vénérable Marie d'AgredaAussitôt qu'il fut mort, les anges firent entendre une céleste harmonie dans cette sainte maison et la sainte Vierge leur commanda de conduire cette grande âme aux Limbes, où étaient les saints pères. Elle prépara le saint corps pour être enseveli, elle-même l'enveloppa de ses propres mains et le Seigneur le revêtit d'une splendeur admirable. Il faut remarquer que la mort de ce saint patriarche ne fut pas causée seulement par ses grandes et particulières maladies, mais le feu ardent de la charité concourut encore à la lui donner, son cœur était consumé de feux si ardents qu'il fut conservé plusieurs fois en vie par miracle; Dieu donc, suspendant son concours, la nature ne put résister à la force des élans de son amour et le lien qui tenait unie son âme sainte à son corps fut rompu. Ce genre de mort fut plutôt le triomphe de l'amour divin, que la peine du péché originel.

Saint Joseph mourut à l'âge de soixante ans. Il avait vécu vingt-sept ans avec la sainte Vierge qu'il laissa veuve à l'âge de quarante et un ans et six mois. La sainte Vierge ressentit une grande douleur naturelle de cette mort, parce qu'elle l'aimait avec une tendre affection, et son amour était d'autant plus grand, qu'elle connaissait mieux la sublime sainteté où il avait été élevé. Elle savait qu'il avait été sanctifié à l'âge de sept mois dans le sein de sa mère, et que le feu de la concupiscence avait été comme éteint, tout le temps de sa vie. Jamais il n'éprouva le plus léger mouvement d'impureté, ou d'affection déréglée; à l'âge de trois ans, l'usage de la raison lui avait été accordé et il avait eu la science infuse et une augmentation de grâce au plus haut degré. Le don de la contemplation lui avait été accordé et à l'âge de sept ans il était d'une sainteté consommée. Il égalait les séraphins en pureté et jamais il n'eut aucune pensée, ni aucune représentation contre cette divine vertu. Enfin à cause de ses vertus héroïques il avait été jugé digne d'être le père nourricier et adoptif du fils de Dieu. Sachant toutes ces choses et d'autres encore, la Sainte Vierge ne pouvait point ne pas ressentir la douleur de cette grande perte.

Dieu a accordé divers privilèges à saint Joseph:

I. Ceux qui l'invoqueront avec dévotion, seront protégés du ciel pour la vertu de chasteté et pour triompher des tentations des sens.

II. Ils recevront des grâces particulières pour sortir du péché.

III. Ils obtiendront la véritable dévotion à la sainte Vierge.

IV. Ils feront une bonne et bienheureuse mort et ils seront protégés à ce dernier moment contre le démon.

V. Ils seront délivrés, quand il sera expédient, des maladies du corps et ils trouveront un soulagement dans leurs peines.

VI. Ils auront des successeurs dans leurs familles, s'ils sont mariés.

VII. Les démons craindront extrêmement l'invocation du nom glorieux de saint Joseph.

Prière d’anticipation pour une bonne mort

Père, je sais que je mourrai un jour;
je ne connais ni l’année, ni le jour, ni l’heure de ma mort
je ne sais pas si je mourrai subitement, par accident, à la suite d’une longue maladie, ou usé par la vieillesse;
je n’ai aucune idée si je mourrai dans mon lit, à l’hôpital, au travail ou ailleurs,.
Bien plus, Père, je ne sais même pas si, au moment de mourir, j’aurai ma connaissance, si je pourrai prier, penser à Toi, T’accueillir.
Père,
Aujourd’hui, en pleine connaissance et en toute liberté, je t’offre ma mort avec tout son cortège de misères et de mystère.
Je voudrais qu’elle soit un témoignage d’amour et de soumission à ta sainte volonté.
Je voudrais qu’elle soit aussi un acte de réparation et d’expiation.
Je voudrais qu’elle soit l’expression d’une prière de foi, d’espérance et d’amour.
Père, d’avance je renie tout ce qui pourrait être contraire à ces sentiments qui sont miens présentement.
Si les doutes, le désespoir, le blasphème m’assaillaient;
si la peur, les douleurs, les narcotiques, empêchaient que je pense à toi avec amour, je t’en supplie, Père, n’écoute pas, mais retiens pour unique, cette prière que je te fais aujourd’hui pour alors.
Père,
Avec Jésus, mon Sauveur et mon Médiateur,
avec Marie, secours des pécheurs,
avec saint Joseph, patron des agonisants
je te dis aujourd’hui pour l’instant de ma mort: «Je remets ma vie entre tes mains».
Je crois, j’espère, j’ai confiance en Toi.
Je veux T’aimer pour toujours. Amen.

 

Autorisation de l’Ordinaire de Montréal
N.P. 8/1985 — Marc ROY, prêtre
Vicaire à la Cathédrale de Montréal

 

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