L’image miraculeuse du sanctuaire de Notre-Dame de Las Lajas en Colombie

le lundi, 01 mai 2023. Dans Apparitions et miracles

Nous allons parler dans cet article d'un sanctuaire marial peu connu en dehors de l'Amérique du sud, celui de Notre-Dame du Rosaire de Las Lajas, en Colombie, tout près de la frontière avec l'Équateur. En plus de son architecture unique et de l'endroit spectaculaire (et normalement difficile d'accès, au-dessus d'un canyon) où il est construit, ce sanctuaire, qui semble défier les lois de la physique, a été bâti en raison de la découverte d'une image miraculeuse en septembre 1754, suivie d'événements miraculeux dont, par exemple, la résurrection d'un enfant.

L'image en question, qui représente Notre-Dame du Rosaire (Marie tenant d'une main le chapelet et de l'autre main son fils Jésus), est reproduite sur la surface d'un rocher et serait, comme celle de Notre-Dame de Guadalupe au Mexique (voir Vers Demain d'octobre-novembre-décembre 2022), d'origine céleste, et non l'œuvre d'une main d'homme, puisqu'elle ne contient aucune peinture, aucun pigment ni colorant d'aucune sorte, comme des études scientifiques l'ont démontré. De plus, personne ne peut expliquer comment cette image a pu se conserver dans un endroit si humide, pendant plus de trois siècles depuis sa découverte (en 1754), sans se détériorer. C'est ce qui peut expliquer pourquoi les fidèles ont tenu à faire tant d'efforts pour construire une basilique aussi magnifique pour honorer l'image miraculeuse de Notre-Dame.

Dans les années 1940, lors de la construction de la basilique actuelle (la quatrième, bâtie à même le flanc de la montagne, avec l'image miraculeuse sur le rocher qui forme le fond de la nef), des géologues allemands ont prélevé des échantillons de roches à plusieurs endroits de l'image, creusant à une profondeur de plus de trois pieds (un mètre), et constatèrent, à leur grand étonnement, que c'était l'échantillon de roche tout entier qui était de la même couleur que celle montrée à la surface, que la couleur ne se trouvait pas seulement à la surface, mais avait pénétré la roche à plus d'un mètre de profondeur. Comment quelqu'un peut-il peindre une image et faire en sorte que la couleur pénètre dans le roc à plusieurs pieds de profondeur ? C'est humainement inexplicable.

Il s'agit donc d'une image extraordinaire, mais les faits entourant cette image sont tout autant extraordinaires. Tout le long du chemin menant au sanctuaire, on retrouve plus de 7000 ex-votos témoignant de guérisons miraculeuses depuis le premier miracle de septembre 1754 jusqu'à aujourd'hui, alors que des milliers de pèlerins visitent quotidiennement ce lieu de pèlerinage, un des plus fréquentés d'Amérique du sud.

La découverte de l'image

Remontons donc à l'origine de ce sanctuaire, la fameuse découverte de l'image miraculeuse de la Vierge Marie. En 1754, María Mueses de Quiñónez, de Potosí, ville située à 3 km du sanctuaire actuel, marchait seule et se dirigeait vers le village voisin. Alors qu'elle marchait à travers la gorge formée par la rivière Guayatara — un endroit nommé dans la langue locale Las Lajas (qui signifie « Les Rochers » ou « dalles de pierre ») — un gros orage éclata. Craintive et étourdie, Maria se réfugia dans une grotte naturelle au bord de la rivière. Elle était craintive, car les gens racontaient que le diable apparaissait dans cette grotte, que cette grotte était hantée.

Au moment d'entrer dans la grotte, Maria fit le signe de la croix, et invoqua la protection de la Vierge du Rosaire. Elle sentit alors quelqu'un lui taper sur l'épaule et l'appeler par son nom ; remplie de frayeur, Maria se mit à courir et quitta les lieux en hâte.

Quelque temps plus tard, Mme Mueses, portant sur son dos sa petite fille Rosa, sourde et muette depuis sa naissance, parcourut à nouveau le même trajet et lorsqu'elle arriva à hauteur de la grotte, elle se sentit terriblement fatiguée et s'assit donc sur un rocher près de la grotte pour se reposer. Un instant plus tard, sa fillette lui dit : « Maman, regarde cette métisse qui est là dans la grotte avec un enfant dans ses bras et deux métis à ses côtés ».

María fut très surprise d'entendre sa petite fille parler pour la première fois de sa vie ; la petite Rosa se mit à courir vers l'apparition, mais sa mère, ne voyant rien de ce que sa fille décrivait, prit sa fille et quitta la grotte en courant, craignant encore une fois quelque manifestation diabolique. Elles  quittèrent l'endroit et marchèrent jusqu'à Ipiales, où Maria rapporta ce qui s'était passé à ses patrons, mais, ils ne la crurent pas.

Après avoir accompli sa tâche sur place, elle retourna chez elle à Potosí, en passant par Las Lajas. Alors qu'elle y passait, María entendit Rosa crier « Maman, la métisse m'appelle ! », mais, craintive, Maria continua son chemin avec sa fille. Cet épisode passa inaperçu car on ne crut pas Mme Mueses.

Un jour, sa petite fille disparut d'auprès de sa mère. On la chercha partout sans la trouver. Avec l'intuition qui caractérise toujours les mères, elle courut pour la retrouver sur le chemin vers l'endroit où les événements étranges avaient eu lieu, la fameuse grotte de Las Rajas. Rosa n'avait-elle pas dit à quelques reprises que la dame l'appelait ?

Elle avait raison, car lorsque Maria arriva à la grotte, elle trouva sa fille agenouillée au pied de la métisse, jouant affectueusement et familièrement avec le métis blond qui s'était détaché des bras de sa mère. À ce moment-là, Maria réalisa qu'elle était en présence de la Vierge Marie et de son fils, Jésus. Elle tomba à genoux et profita du spectacle devant ses yeux. Désormais, elle n'aurait plus jamais peur de ce lieu.

Cependant, par peur du ridicule, Maria n'en parla à personne. Depuis ce jour, Maria et Rosa apportèrent de temps à autre des roses et des cierges à la grotte, en remerciement, car, après tout, sa petite fille y avait miraculeusement retrouvé la parole et l'ouïe.

Elles n'en parlèrent point jusqu'au jour où Rosa tomba gravement malade et en mourut. Maria pleura inconsolablement, car elle venait de perdre l'unique fruit de son mariage, ainsi que le soutien de son veuvage. Néanmoins, déterminée et pleine de foi, elle décida de ramasser le corps sans vie de sa fille et de se rendre à la grotte de la « dame blanche ». Arrivée sur place, elle déposa le corps aux pieds de la Reine du Ciel et, lui rappelant toutes les bougies et les fleurs dont Rosa et elle-même l'avaient parée, elle demanda la résurrection de sa fille. La Vierge, touchée par les supplications maternelles et filiales de Maria, rendit la vie à l'enfant.

Avec beaucoup d'émotion et de joie, la femme indigène et sa fille coururent à la ville d'Ipiales pour annoncer ce qui s'était passé. À leur arrivée, il était déjà tard dans la nuit et les cloches de l'église paroissiale se mirent à sonner miraculeusement. Curieux, les fidèles commencèrent à s'approcher de la petite église et, une fois la foule rassemblée, ils écoutèrent le récit de Maria et virent que la jeune fille, qui était morte auparavant, était là, vivante.

Cette fois-ci la nouvelle se répandit comme l'éclair. Tôt le lendemain matin, les gens se rendirent, nombreux, en procession sur les lieux et c'est là que Maria remarqua l'image sur la pierre pour la première fois.

Sur l'image (3m x 2m semble-t-il) on peut voir Notre-Dame, ses cheveux brun foncé tombant jusqu'aux coudes, et son divin Fils, souriant légèrement, magnifiquement vêtus, saint Dominique, à droite, au pied de Marie et saint François d'Assise, à la gauche. La Vierge tend un rosaire à saint Dominique et l'enfant Jésus, lui, tend le cordon franciscain à saint François. Ils étaient les fondateurs des ordres qui avaient les premiers évangélisé le peuple colombien, qui avait toujours gardé envers ces deux saints une dévotion toute spéciale.

Alors un pèlerinage fut organisé avec un grand nombre de personnes d'Ipiales et ils se rendirent à la grande grotte rocheuse, à environ 7 km, et ils virent avec émotion, pour la première fois, l'image de la Vierge de Las Lajas sur une grosse roche plate, telle que nous la voyons aujourd'hui, le 16 septembre 1754, date à laquelle sa fête traditionnelle est célébrée chaque année.

Autour de l'image, les fidèles ont érigé au cours des siècles quatre églises, toujours plus grandes, pour accueillir le flot de fidèles toujours grandissant. Trois versions ont été érigées avant la construction de l'église actuelle. Le premier sanctuaire a été construit en paille et en bois en 1754. Il a été remplacé par un plus grand sanctuaire en forme de dôme de briques et de chaux en 1769. Cette version comprenait la passerelle qui mène à l'église. En 1893, le sanctuaire a été agrandi pour accueillir les visiteurs. Le sanctuaire actuel (quatrième temple) de style néo-gothique, dont la construction a duré 30 ans, a été achevé en 1949 ; la merveille architecturale a été construite par des agriculteurs locaux, qui ont appris des techniques au fur et à mesure de leur construction.

Pour donner une idée de l'affluence des fidèles, six messes sont célébrées chaque jour sur semaine, et neuf le dimanche. Notre-Dame du Rosaire de Las Lajas, priez pour nous !

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