Pour accompagner l’année saint Joseph, un décret de la Pénitencerie apostolique, en accord avec le souhait du pape François, détaille les conditions auxquelles les fidèles vont pouvoir bénéficier de l’indulgence plénière.
Il faut tout d’abord préciser ce qu’est une indulgence. Le Code de droit canonique de l’Église catholique, au canon 992, définit l’indulgence comme étant « la rémission devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés dont la faute est déjà effacée, rémission que le fidèle bien disposé obtient à certaines conditions déterminées, par l’action de l’Église, laquelle, en tant que dispensatrice de la rédemption, distribue et applique par son autorité le trésor des satisfactions du Christ et des saints ».
Les indulgences ne consistent pas à pardonner les péchés ; le péché est effacé par le sacrement du pardon ou pénitence (confession). Toutefois, ce sacrement n’enlève pas la peine temporelle due au péché, qui se traduit généralement par un temps de purgatoire si elle n’est pas d’abord purgée sur terre par des actes de foi et de charité (actes de réparation). Cette peine temporelle peut être atténuée voire effacée par l’indulgence, qui est dite partielle ou plénière, selon qu’elle libère partiellement ou totalement de la peine temporelle due pour le péché.
Outre les conditions habituelles (sacrement de la réconciliation, communion eucharistique et prière selon les intentions du Pape), le document de la Pénitencerie apostolique précise les situations dans lesquelles les baptisés pourront obtenir l’indulgence en participant à l’année saint Joseph. Il est possible de gagner des indulgences pour soi-même ou pour les défunts :
Saint Joseph, authentique homme de foi, nous invite à redécouvrir la relation filiale avec le Père, à renouveler la fidélité à la prière, à nous mettre à l’écoute et à répondre avec un profond discernement à la volonté de Dieu. L’indulgence plénière est accordée à ceux qui méditeront pendant au moins 30 minutes la prière du Notre Père, ou qui participeront à une retraite spirituelle d’au moins une journée qui comprenne une méditation sur saint Joseph ;
L’Évangile attribue à saint Joseph le titre d’« homme juste » (Mt 1,19... La vertu de la justice pratiquée de manière exemplaire par Joseph est l’adhésion totale à la loi divine, qui est loi de miséricorde, parce que c’est précisément la miséricorde de Dieu qui accomplit la vraie justice. C’est pourquoi ceux qui, à l’instar de saint Joseph, accompliront une œuvre de miséricorde corporelle ou spirituelle, pourront également obtenir le don de l’indulgence plénière ;
L’aspect principal de la vocation de Joseph fut d’être gardien de la Sainte Famille de Nazareth, époux de la Bienheureuse Vierge Marie et père légal de Jésus. Afin que toutes les familles chrétiennes soient stimulées à recréer le même climat de communion intime, d’amour et de prière qui se vivait dans la Sainte Famille, l’indulgence plénière est accordée pour la récitation du Saint Rosaire dans les familles et entre les fiancés.
La fuite de la Sainte Famille en Égypte nous montre que Dieu est là où l’homme est en danger, où l’homme souffre, où il s’enfuit, où il éprouve le rejet et l’abandon. L’indulgence plénière est accordée aux fidèles qui récitent les Litanies de saint Joseph… ou toute autre prière à saint Joseph, propre aux autres traditions liturgiques, en faveur de l’Église persécutée ad intra et ad extra et pour le soulagement de tous les chrétiens qui subissent toutes formes de persécution.
Afin de réaffirmer l’universalité du patronage de saint Joseph sur l’Église, en plus des occasions susmentionnées, la Pénitencerie Apostolique accorde l’indulgence plénière aux fidèles qui réciteront toute prière légitimement approuvée ou acte de piété en l’honneur de saint Joseph, en particulier les commémorations du 19 mars et du 1er mai, en la Fête de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph, le 19 de chaque mois et tous les mercredis.
Dans le contexte actuel d’urgence sanitaire, le don de l’indulgence plénière est particulièrement étendu aux personnes âgées, aux malades, aux personnes agonisantes et à tous ceux qui, pour des raisons légitimes, ne peuvent pas sortir de leur maison, lesquels, avec l’âme détachée de tout péché et avec l’intention d’accomplir, dès que possible, les trois conditions habituelles, dans leur propre maison ou là où l’obstacle les retient, réciteront un acte de piété en l’honneur de saint Joseph, réconfort des malades et patron de la bonne mort, offrant avec confiance à Dieu les douleurs et les désagréments de leur vie.
Mauro Cardinal Piacenza
Pénitencier majeur