Un homme, le même.
Quatre régimes différents: trois qui assassinent, un qui libère.
Le premier régime, le communisme, parle ainsi : “La terre est la propriété de tous et de chacun. Donc, personne ne peut revendiquer quoi que ce soit comme sa propriété à lui. Si tu as une maison, un champ, une usine, donne-les à la communauté. Donne aussi tes bras et ton cerveau, tout ton travail, à la communauté. Par ce seul moyen, tu pourras arriver à la prospérité. La conscription des richesses et du travail, sous le signe de la faucille et du marteau, voilà la loi du progrès.”
Et l’homme qui a perdu de vue son idéal de liberté pour fixer ses yeux sur le seul but de sécurité matérielle est assassiné dans ce qui fait son être même, sa liberté de personne humaine. Pour n’avoir recherché que la vie de son corps, il meurt sous le poignard qui tue son âme et son corps.
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Le deuxième régime raisonne autrement: “Le pays tout entier est la propriété de la nation. Mais, la nation elle-même pour jouir de son pays doit remettre toutes ses volontés entre les mains du maître du pays. Le chef d’État doit agir comme le propriétaire absolu de l’État pour que l’État soit prospère. Ô homme, sacrifie entièrement ta liberté pour ta sécurité économique! Tu vois le pistolet qui tue ta personnalité. Mais console-toi de perdre ainsi tes droits de personne humaine, en songeant qu’au moins la bête que tu portes aura de quoi manger, se vêtir et se loger.”
Ce régime, on le nomme totalitarisme. Il vend la prospérité du peuple au prix de sa liberté. Et il déclare franchement son objectif.
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Voici maintenant la dictature de Banco. Celle-là n’est munie ni du couteau hypocrite, ni de l’arme barbare. Son instrument de torture est l’argent. L’argent, elle en est la propriétaire. Avec l’argent qu’elle fait, et que seul elle a le pouvoir de faire, elle achète tous les pays, tous les hommes, toutes les libertés, tous les idéaux et toutes les consciences. Et comme l’homme moderne ne peut respirer sans l’argent, la main de Banco est la main qui égorge l’homme, la personne humaine.
S’il n’y avait devant nous que ces trois alternatives, notre misère serait incurable, et nous serions en droit de nous demander si vraiment l’homme est un homme, c’est-à-dire une personne douée de liberté.
Mais, gloire en soit à la miséricorde divine et au génie des hommes, le Crédit Social est là. Le Crédit Social présente sa solution, très simple comme toutes les grandes choses. “Puisque l’homme a le droit de vivre, pourquoi donc, dit-il, ne pas lui donner la permission d’exercer ce droit? Et cette permission, tout le monde sait que c’est l’argent. Donnons donc à tous et à chacun une permission de vivre, un dividende, c’est-à-dire une part de la richesse produite par le progrès. Ainsi, on aura réglé le problème économique de la distribution des produits de la machine, et le problème humain de la liberté unie avec la prospérité.”
Voilà la grande leçon que Vers Demain explique à ses lecteurs. Demain sera ce que les lecteurs de Vers Demain auront voulu que demain soit.