Il s'agit de M. Beaudry-Leman, président de la Banque Canadienne Nationale.
Le 15 novembre 1939, la Semaine Religieuse de Montréal publiait le rapport unanime de neuf théologiens sur le Crédit Social. Le rapport se terminait par cette phrase :
Ajoutons qu'une étude plus approfondie de ce système au point de vue purement économique s'imposerait, étant donné l'importance que la question prend de nos jours.
Le 14 décembre suivant, M. Beaudry-Leman, épluchant et critiquant d'un bout à l'autre le rapport des théologiens, qui irritait ses nerfs de banquier, disait :
Tout d'abord, les théories du Crédit Social ne prennent pas d'importance de nos jours, elles sont nettement en recul et classées avec d'autres rêves et projets utopiques.
Lorsque Beaudry-Leman faisait cette assertion, le journal VERS DEMAIN ne comptait pas mille abonnés. Aujourd'hui, il en compte 25,000. Drôle de recul tout de même ! Pour une fois, au moins, le banquier voyait moins clair que les théologiens, si toutefois il pensait réellement ce qu'il affirmait. Car la banque est loin d'être une chaire de vérité.
Morale : Pour un banquier : se taire. Pour un créditiste : "envoyer fort".
"L'avenir définitif appartient à la vérité et au devoir, et les éphémères succès de la politique de ruse ou de force auront fatalement leur lendemain de honte et de châtiment."