C'est le cinquième commandement de Dieu : Tu ne tueras point.
Il est défendu par Dieu de tuer, d'enlever la vie à son prochain. Il est défendu d'abréger les jours de son prochain. Et c'est un péché grave que d'abréger la vie d'un homme.
Il existe des cas, il est vrai, où il est permis d'infliger la mort. Tel le cas de légitime défense pour un particulier ou pour une nation. C'est sur ce terrain que les belligérants se placent pour justifier leurs actes de destruction de vies humaines. Le cas de défense, parce qu'ils se jugent attaqués.
De même aussi, la société a le droit de se défaire d'un individu qui se rend lui-même coupable de meurtre.
Hormis ces cas, il faut respecter la vie des êtres humains et ne rien faire pour l'abréger.
Tout le monde est d'accord là-dessus. Voyons maintenant s'il n'y a pas des coupables qui abrègent la vie des autres et qui restent au large, qui continuent même d'opérer librement.
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Est-ce qu'une sous-alimentation prolongée, des logements malsains, des privations excessives, l'absence de soins médicaux, n'abrègent pas des vies humaines ?
Et qu'est-ce qui cause, dans notre propre pays, dans notre Canada, dans notre province, les nombreux cas d'enfants, de femmes et d'hommes sans le nécessaire pour soutenir leur santé ? Est-ce l'absence au pays des choses indispensables au soutien de la vie, ou est-ce l'absence des petits morceaux de papier requis pour se servir de ces choses-là ?
Et qui est cause que les petits morceaux de papier ne sont pas en rapport avec les choses ? Qui est cause que les permissions de se servir manquent ? Qui, sinon ceux qui font et détruisent l'argent ?
Ceux qui font et détruisent l'argent, ceux qui en règlent le volume de telle sorte qu'on en manque, ceux-là sont cause que des gens ne mangent pas à leur faim, que des gens sont mal protégés contre le froid, qu'ils n'ont pas des logis assez vastes, qu'ils ne peuvent se soigner lorsqu'ils sont malades.
Ceux qui font et détruisent l'argent deviennent ainsi des meurtriers. Par leur action, ils abrègent la vie d'hommes qui ne les ont pas attaqués, d'hommes qui n'en ont point mis d'autres à mort.
Ceux qui font et détruisent l'argent, et privent par leur action les êtres humains de leur plein droit à la vie, ceux-là sont des assassins.
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Qui sont-ils ? Qui sont ceux qui dispensent le crédit selon leur bon plaisir, et sans la permission desquels on ne peut vivre ?
Un homme qui s'y connaît, M. Graham Towers, autrefois à la Banque Royale du Canada, aujourd'hui gouverneur de la Banque du Canada, a dit, sous serment :
"Chaque prêt d'argent par une banque à charte est une création de monnaie nouvelle. (Rapport anglais, pages 113, 238 ;)
« C'est une erreur commune de croire que les banques prêtent l'argent de leurs déposants. Elles ne font rien de tel. (Pages 398, 455, 590). Elles prêtent de l'argent tout neuf qu'elles créent exprès pour l'occasion. Le procédé de fabrication consiste à faire une entrée dans leurs livres. (Pages 76, 238, 6G5). Lorsque le prêt est remboursé à la banque, la monnaie est détruite, elle perd son existence. » (Page 240).
Nous l'avons dit, redit, démontré, redémontré : ce sont les banques, et les banques seules, qui augmentent ou diminuent l'argent en circulation. Elles donc qui sont responsables du niveau de l'argent. Elles donc qui règlent le niveau de vie en-dessous des possibilités du pays.
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Le meurtrier, c'est donc le système d'argent. Ceux qui le soutiennent et le défendent soutiennent et protègent un système de meurtre. Ceux qui le légalisent légalisent un système de meurtre.
Si des gouvernements légalisent ou appuient le système d'argent qui prive les humains des nécessités de la vie, ces gouvernements sont les complices d'un système de meurtre.
Système de meurtre si puissant qu'il maîtrise les gouvernements. Le dictateur financier assassine nos hommes, nos femmes, nos enfants et asservit nos gouvernements.
Et qu'a donc fait au banquier le pauvre homme que le banquier assassine ? Le banquier est-il dans un cas de légitime défense ?
Et que font les protecteurs de la société, qui laissent ainsi, abréger les vies de nos hommes, de nos femmes et de nos enfants ?
Et nous n'avons parlé que des atteintes aux vies physiques. Que serait-ce si l'on analysait les résultats moraux ?
Les privations imposées à nos familles en face de l'abondance crient vengeance au ciel, comme le sang d'Abel criait contre Caïn. Et ces meurtres sont commis chez nous, dans notre Canada, dans notre province, sans que le sommeil des gardiens de la société en paraisse troublé le moins du monde.
Sur le portail des officines d'où émanent les décrets qui tuent, il faudrait graver le commandement qu'on y transgresse à l'année : TU NE TUERAS POINT...
Et sur les portes des ministres et des députés qui légifèrent pour le pays : TU NE LAISSERAS POINT TUER.