Un rédacteur du "Sherbrooke Daily Record" n'a pas prisé la dérogation aux règlements de vente de la gasoline permise par le gouvernement en faveur des assistants au Congrès Eucharistique des Trois-Rivières le 24 août.
Selon cet écrivain — protestant, croyons-nous — il importait peu qu'il y eût plus ou moins de monde pour acclamer Jésus-Hostie ; la gazoline est plus efficace que la prière pour gagner la guerre !
Et le rédacteur en profite pour ré-éditer une vieille rengaine :
"Nouvelle indication contribuant à prouver que les chefs publics de cette province, qu'ils soient dans l'une ou l'autre des trois sphères politiques, fédérale, provinciale ou municipale, sont trop influencés par le clergé ; une grande partie de la législation maintenant dans les statuts étant dictée par ce corps, souvent sans aucune étude de l'aspect pratique de la situation..."
Sans doute que c'est le clergé qui a dicté les lois du divorce à Ottawa, l'immigration en masse et sans autre sélection que le chèque d'entrée, les déclarations de guerres, la conscription en 1916, les mesures de la présente guerre, les taxes, les tarifs, la loi des compagnies, les privilèges de capitaux soufflés, les concessions de nos forêts et de nos pouvoirs hydrauliques aux trustards, la donation de notre crédit national aux banquiers, etc., etc. Nous en apprenons sur notre clergé !
Un autre journaliste (canadien-français et catholique, celui-là), fait allusion au même sujet dans Le Jour, de Montréal, hebdomadaire où l'on est assez habitué à donner des baisers d'amour aux Juifs et aux francs-maçons. L'auteur trouve, ou se prétend le porte-voix de gens qui trouvent qu'on a dépensé trop d'argent pour le Congrès Eucharistique des Trois-Rivières.
S'il n'a que la question d'argent sur le cœur, qu'il se rassure. L'argent passé aux ouvriers, aux marchands de matériel, et autres, pour le Congrès, n'a pas fondu. L'argent ne fond que lorsqu'il revient à sa source dans la banque. D'ici là, le même argent, après avoir servi à honorer le Dieu de l'Eucharistie, pourra servir à fabriquer des avions pour transporter les rédacteurs du Jour au front russe.