Qu'est-ce que cette bête-là ?

le dimanche, 15 mars 1942. Dans L'économique

Le premier-Montréal du Devoir du 4 mars, si­gné par M. Louis Dupire, termine ainsi un article d'ailleurs intéressant sur la construction de mai­sons ensoleillées dans la capitale de la Suède — le nouveau Stockholm — dont il souhaite que s'ins­pire la construction de logis à Montréal :

"Reste à souhaiter que la population visite cette exposition et en revienne avec la volonté de favoriser l'assainissement du logement par la construction sim­ple, logique, économique — la construction plus que jamais imposée par la détresse financière de l'après-guerre et la nécessité de faire vite et sur une vaste échelle."

Qu'est-ce que cette détresse financière dont l'existence, après la guerre, ne fait aucun doute pour M. Dupire ?

Des maisons ensoleillées, ça prend du soleil, des constructeurs et du matériel. Du soleil, il y en aura autant qu'aujourd'hui ou qu'hier. Des construc­teurs, les centaines de mille qui travaillent aujour­d'hui pour la guerre deviendront disponibles. Des matériaux, ils ne seront pas réquisitionnés comme aujourd'hui pour fabriquer des engins de destruc­tion.

Que manquera-t-il alors ? D'où viendra la diffi­culté ? La détresse financière.

Qu'est-ce que cet animal-là, qui nous a paralysés pendant dix ans avant la guerre, dont on ne parle plus depuis que la tuerie bat son plein et qui doit revenir avec la paix ?

Le journaliste du Devoir n'a point du tout l'air de prendre au sérieux les promesses des rédacteurs de chartes de l'Atlantique ou du Pacifique. Il sem­ble bien convaincu que la victoire nous ramènera exactement au monde stupide que nous avons bien connu. Se trompe-t-il ?

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