Prière d'une créditiste

le dimanche, 01 février 1942. Dans Réflexions

Faites en sorte, Seigneur, que je reste sensible à la misère des autres.

Faites que j'aie toujours pitié des petits enfants anémiés faute de bonne nourriture, des petits en­fants que je connais et de ceux que je ne connais pas.

Faites que je veuille une enfance heureuse pour tous, comme je la souhaiterais pour mon propre enfant.

Faites que j'aie le courage de soutenir que le problème de l'enfance malheureuse n'est pas ré­glé par le seul fait d'habiller tout de neuf les pe­tits écoliers pauvres le jour de leur première com­munion.

Faites que j'éprouve une peine amère de savoir que des enfants doués de beaucoup de talent ne peuvent continuer leurs études parce qu'il leur faut déjà gagner quelques dollars.

Faites que je comprenne les angoisses des fem­mes de vingt ans qui sont gênées dans les fonc­tions de la maternité parce qu'elles n'ont pas suf­fisamment d'argent.

Faites en sorte, Seigneur, que ma prière ne se borne pas uniquement au bonheur des miens, mais qu'elle s'étende à tous les humains.

Faites que je continue à détester l'exploitation de mes semblables et à penser que ce qui est bon pour moi est aussi bon pour les autres.

Vous qui avez eu pitié de la foule, faites en sorte que le grand problème de l'argent soit réglé à la satisfaction du grand nombre, de sorte que per­sonne ne soit plus privé en face des biens que vous prodiguez en abondance.

Éclairez l'intelligence et soutenez le courage de ceux qui ressentent encore la misère des autres et qui veulent la soulager autrement que par des pa­roles.

Dame Rosario LAVALLEE

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