Pourquoi la guerre ?

le mercredi, 15 juillet 1942. Dans Réflexions

Dans son récent discours aux Rotariens réunis à Toronto, le gouverneur-général du Canada, par­lant de l'étude nécessaire pour façonner le monde de demain, disait :

"Je suis d'opinion que cette étude devrait commencer dès maintenant. Cette guerre n'est pas une simple lutte entre les nations en conflit. Elle fait partie d'une révolution mondiale. La guerre de 1914 à 1918 fut la première phase. Elle n'accomplit rien, cette guerre-ci devint dès lors inévitable... Nous devons voir à ce que notre système économique soit ajusté aux besoins du consommateur, plutôt que du producteur, et nous devons voir à ce que nos services sociaux produisent un niveau minimum de vie de plus en plus élevé dans le monde entier."

Ainsi, d'après Lord Athlone, la cause de la guer­re actuelle, comme de l'autre grande guerre, est une cause économique. Cette guerre-ci est devenue inévitable, parce que l'on n'a pas su ajuster le système économique aux besoins des consomma­teurs plutôt que des producteurs.

Il y a vingt-cinq ans que le Crédit Social récla­me cet ajustement. Tous les livres écrits par Dou­glas depuis 1918 disent et répètent que, si l'on veut garder le système financier actuel, on ne peut qu'aller de guerre en guerre, jusqu'à ce que le sys­tème change ou que notre civilisation disparaisse.

Nous sommes donc en guerre aujourd'hui, parce que les gouvernements, au Canada comme ailleurs, sont restés les fidèles valets des puissances d'ar­gent. Qui a gouverné le Canada depuis 1918 à 1939 ? Plusieurs de ces hommes sont encore vivants aujourd'hui, et plusieurs ont encore la main sur les rênes. Ont-ils appris leur leçon ? À mesure que la guerre avance, cette deuxième guerre qui fait par­tie de la grande révolution mondiale, à mesure qu'elle avance, produit-elle l'émancipation des puissances d'argent ? Place-t-elle le consommateur au-dessus du producteur ?

"Cette étude devrait commencer dès mainte­nant," dit notre gouverneur-général. Dieu merci, les créditistes l'ont commencée. Dieu merci, les cré­ditistes s'organisent pour faire l'adaptation qui ne se fera pas toute seule et qu'on ne saurait attendre de méthodes qui produisent exactement le con­traire.

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