Annonçant une réunion de la Fédération Canadienne des Universitaires Catholiques à Québec pour le dimanche, 18 février, M. E. L'Heureux écrivait dans L'Action Catholique :
"Dimanche, à 2 h. 30, à l'Université Laval, aura lieu une réunion d'un caractère nouveau et à laquelle sont invités, avec leur épouse, tous les porteurs de titres universitaires : avocats, médecins, notaires, ingénieurs, etc.
"......Puissent-ils assister nombreux à ces délibérations d'une opportunité toute particulière en ces heures d'inquiétude générale !
"On blâme souvent une large partie de notre élite de s'être embourgeoisée, puis de s'intéresser trop peu aux problèmes que pose l'évolution précipitée de notre époque. Ma foi, le reproche est un peu mérité."
Un peu mérité !
À l'assemblée du dimanche, assistaient une centaine d'étudiants, d'aspirants mais pas encore porteurs de titres universitaires. Assistaient aussi MM. Ernest Grégoire, le Dr Philippe Hamel, le Dr Jacques Tremblay et à peine une dizaine d'autres porteurs de titres, avec ou sans leur épouse.
La ville de Québec peut s'honorer de posséder sa bonne part de porteurs de titres universitaires. Mais là comme ailleurs, le titre, pour la plupart d'entre eux, semble être le moyen de mieux exploiter les non titrés, se monter un bureau achalandé, arrondir leurs recettes, et, s'ils se mêlent de vie publique, conduire des élections et accéder aux places honorables et lucratives d'un parti politique.