Le "non" du bûcheron

le vendredi, 15 mai 1942. Dans Réflexions

Un bûcheron  :

"Quand nous demandons quelque chose à nos patrons et à nos employeurs, ils nous répondent  : NON. Réclamons-nous de meilleures conditions d'hygiène, c'est NON. Veut-on faire changer nos conditions de travail, on nous répond NON. De­mande-t-on de réviser nos règlements, encore NON. Exige-t-on que nos salaires ridiculement bas soient quelque peu haussés, le gouvernement pro­vincial et le gouvernement fédéral sont unanimes à crier NON. Veut-on se faire exempter de certai­nes taxes que nos salaires trop bas ne nous per­mettent pas de payer  : NON. C'est NON sur tou­te la ligne, et toujours."

Les 75,000 bûcherons du Québec en sont venus au point de ne plus connaître la signification du mot OUI dans la langue française, et même dans la langue anglaise. Ce mot n'existe pas pour eux.

Que personne ne soit surpris, alors, s'ils ont voté NON au dernier plébiscite.

F. P.

(La Terre de Chez Nous, 6. mai)

 

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