Hommages au "Devoir"

le vendredi, 01 mai 1942. Dans Réflexions

Nous écrivons ces lignes le 23 avril, donc quatre jours avant le Plébiscite. Quel que soit le résultat du scrutin du 27 avril, les Canadiens français de­vront au journal Le Devoir, de Montréal, une forte dette de reconnaissance pour le cran et la ténacité avec lesquels il a conduit la campagne du NON.

Le Devoir n'a cessé de revendiquer plus de jus­tice dans l'usage de moyens de publicité payés par les deniers publics, comme la radio.

Le Devoir a fait une belle éducation des élec­teurs en démasquant des hypocrites et en dépouil­lant des idoles de leurs parures.

Le Devoir a placé en regard des déclarations actuelles de nos "grands" hommes de couleur les affirmations catégoriques dont ils n'avaient cessé de consteller leurs discours jusqu'à ces derniers temps.

La campagne serrée et documentée du Devoir aura produit des fruits. Elle a rallié des hésitants. Elle a fait réfléchir des gens qui allaient se com­promettre. Elle a fait contrepoids à d'autres in­fluences. Si certains personnages de hauts lieux, sur le point de mettre le poids de leur prestige au service de la vague impérialiste, ont jugé plus sage d'y renoncer, c'est en grande partie, croyons-nous, grâce à l'attitude de ce journal respectable et respecté. Et ce n'est pas un mince service ren­du à ces personnages, car leur prestige actuel au­rait bien pu y sombrer.

Nous pouvons parfois trouver et signaler des lacunes chez les rédacteurs du Devoir ; mais au point de vue national et vraiment patriotique, Le Devoir mérite et garde toute notre estime et notre admiration.

LA RÉDACTION

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