Le 12 novembre 2005, dans les rues de Madrid, un million et demi de catholiques ont manifesté contre le projet de loi sur l’éducation, du gouvernement «Izquierda Unida» (La Gauche Unie), dirigé par le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero. 900 associations, appuyées par la Conférence des évêques d’Espagne, ont contribué à la réussite de cette manifestation magistrale. Certaines d’entre elles venaient de l’extérieur de l’Espagne.
En Espagne, il existe un système d’écoles d’Etat sous la responsabilité du Ministère de l’Education et des Sciences (Ministerio de Educatión y Ciencia). Par contre, il y a un important réseau d’écoles privées fréquentées par un quart des élèves espagnols.
Le projet de loi gouvernemental veut diminuer l’importance du catéchisme dans l’enseignement public en rendant facultatif les cours de religion. Le cours sera donné obligatoirement aux écoles primaires et secondaires mais seulement à ceux qui s’inscriront volontairement. Et ces cours ne compteront pas sur le résultat final des examens pour que l’élève soit accepté en classe supérieure.
Le projet de Loi sur l’Enseignement s’attaque aussi à l’autonomie des écoles privées, majoritairement catholiques. Le gouvernement accueille dans l’enseignement public 70% des élèves de pays étrangers de différentes cultures. Sous prétexte d’éviter des ghettos, le gouvernement de politique marxiste veut en envoyer une partie dans les écoles privées subventionnées. Il veut confier au Ministère de l’Education la gérance de l’inscription des écoliers dans les écoles privées.
Les citoyens catholiques soutenus par l’Eglise voient dans ce projet de loi du gouvernement marxiste de Zapatero une attaque contre l’influence du catholicisme en Espagne, une manière sournoise de laïciser les écoles d’Etat et les écoles privées. Ce sont des familles entières, parents, enfants et grands-parents qui ont répondu au cri de ralliement des associations catholiques de parents et aux appels de l’Eglise et du Parti de l’opposition qui est de la droite.
Un «manifeste pour une éducation de qualité et de liberté» a été lu devant les manifestants et a rappelé que «l’éducation est la responsabilité et le droit des parents».
«Les pouvoirs publics, dit le document, n’ont pas le droit d’éduquer les citoyens, mais ils doivent assurer la liberté des parents à décider du type d’enseignement qu’ils désirent, sans d’autres limites que les limites constitutionnelles.»
Suite à cette manifestation, le Parti au pouvoir a regimbé et annoncé une réduction des subsides accordés à l’Eglise en vue de l’enseignement. Ce parti aux idées communistes et anticléricales veut «revoir» le Concordat signé par le Saint-Siège. Ce sont des persécutions pour empiéter sur les droits de l’Eglise.
L’évêque de Malaga, Mgr Antonio Dorado, président de la Commission pour l’enseignement de la Conférence épiscopale espagnole, ne s’est pas laissé intimider pour autant et a pris position énergiquement pour défendre les droits de l’Eglise et des familles en matière d’éducation. D’ailleurs le faible pourcentage d’impôt alloué à l’enseignement du secteur privé n’est pas une gracieuseté du gouvernement mais une participation volontaire de la population. Le Père Juan Antonio Martinez Camino, S.J., secrétaire général de la Conférence épiscopale, déclara que l’Etat ne fait que canaliser les dons des citoyens à travers le système de fiscalité.
Comme la province de Québec, l’Espagne catholique est la cible des Francs-maçons, ennemis de Dieu et de l’Eglise. Ce n’est pas la première fois que les communistes prennent le pouvoir en Espagne et persécutent l’Église. De nombreux martyrs ont versé leur sang pendant les années de la Révolution espagnole. A présent, les Loges maçonniques cherchent plutôt à «populariser le vice dans la multitude» qu’à multiplier le nombre des martyrs. Les systèmes scolaires athées forment des générations corrompues. Le sol arrosé du sang des martyrs donne une moisson abondante de conversions alors que la corruption des mœurs tue le catholicisme dans les âmes et la société. Le parti gauchiste de Zapatero a suivi de près le Canada dans la légalisation du faux «mariage» de personnes de même sexe.
Dans un manifeste, rédigé en juillet 2005, Son Altesse le Prince Sixte de Bourbon, représentant de la Communión Tradicionaslista espagnole, indique la cause de la décadence morale et politique de l’Espagne et de tous les pays d’Europe.
«Avoir renoncé à la confessionnalité catholique de l’Etat, a-t-il écrit, a accéléré et aggravé le processus de sécularisation (…) De là tous les maux ont découlé, sans qu’on ait pu en obstruer la source. La nouvelle organisation politique (…) concilie de façon égale le capitalisme libéral, le satanisme socialiste et l’indifférentisme moral, en un processus qui résume la soi-disant «globalisation» et qui est en train de favoriser la dissolution des Patries, particulièrement l’espagnole, tenaillées par les deux bras du pseudo-régionalisme et de l’européisme, en une fausse dialectique».
Le Prince Sixte demande à l’Espagne de se convertir, de remettre les principes du christianisme dans la législation du pays et de reprendre sa mission de répandre le christianisme à travers le monde. Les nombreux pays catholiques de langue espagnole de l’Amérique centrale et de l’Amérique du sud, ainsi que le vaste pays du Mexique ont été conquis au christianisme par les valeureux missionnaires de l’Espagne.
Tous les pays catholiques ont la mission d’évangéliser le monde. La France, Fille aînée de l’Eglise, est venue implanter le christianisme au Canada. À leur tour, les fils de la Nouvelle-France sont allés de par le monde porter l’Evangile. Dans la première moitié du vingtième siècle, la province de Québec était l’Etat au monde qui fournissait le plus gros pourcentage de vocations sacerdotales et religieuses en pays étrangers.
Que la France, la Nouvelle-France, l’Espagne et tous les pays catholiques se convertissent et fournissent de nouveau de nombreuses vocations aux pays de mission. Ces âmes d’élite se forment dans des écoles foncièrement catholiques sous la bienveillante protection de l’Eglise. Ce n’est pas la mondialisation qui va établir la paix entre les nations, c’est le christianisme, c’est l’Eglise catholique universelle fondée par Notre- Seigneur Jésus-Christ. Toute société qui ne repose pas sur la pierre angulaire du Christ s’écroulera.